mardi 3 novembre 2009

Parenthèse: Re

Dernièrement je l’avoue, j’ai été un peu laxiste au niveau de l’écriture du blog. Les cybers se faisant de plus en plus rare à mesure que nous avançons dans l’hémisphère sud, et les connexions de plus en plus lentes, il est difficile de s’attarder des heures devant la machine contre laquelle on peste tant et plus tellement qu’elle est lente et qu’on peut même pas charger une photo…
Donc je me suis moins appliquée à l’écriture, pardon.
Ceci est dit, on tourne la page.

Ce retour en annexe fut chaotique. On s’est couché à trois heures du mat et perso je n’en menais pas large. Le lendemain au réveil, françois voit tout mon matos étalé sur le pont, des cadavres sans vie, noyés, gisant lamentablement sur le teck de pilou, notamment ma boîte a batterie, vidée, retournée, telle un cercueil débarassé de son cadavre… Tout de suite, le chef pense que la batterie est passée par-dessus bord lors d’un transfert de la navette malheureux, et qu’elle gît par trois mètres de fond. J’émerge à 7h du mat, hagarde, sonnée, complètement abrutie par la nuit que je viens de passer à me tourner et à me retourner dans tous les sens en me posant des questions sur l’ampli, comment va-t-il, y a-t-il quelconque espoir, peut-on le sauver ? Je ne sais même pas quel est son état. Cette boîte avec la batterie et l’adaptateur, l’ampli, le jamman, ils sont tous les trois ma famille, mes frères, mon sang, ma chair, ils sont tout, tout mes bonheurs, toutes mes angoisses. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Si un jour on m’avait dit que je garderais comme ma vie une batterie de voiture de 12 volts et un adaptateur 300 watts, je n’y aurais pas cru. Pourtant ils, sont là, ils sont moi, je suis eux, je leurs dois tout, sans eux je ne suis rien. Je me lève donc, et je me bouscule, j’ai la tête dans le c… comme d’habitude, François, me regarde un peu, plisse ses deux yeux, comme d’habitude, et moi, je raconte mes frasques, il ne peut y croire, comme d’habitude. L’avant-veille je cours à ma perte en prenant par une mer agitée et un vent fort, une annexe dont je ne sais même pas me servir au point que j’ignore même qu’il s’y trouve un grappin, et la veille, je décide alors que le temps est plus gros que le jour d’avant, d’emmener tous les objets que je possède et qui ont le plus des valeur à mes yeux,sur une annexe, dans le vent et les vagues. Trône royal de la connerie intersidérale, je t’ai manquée, je te reviens ! Je siège impériale, encore et toujours, sur ton vaste royaume, dominant de toute ma superbe bêtise la bêtise elle-même, maîtrisant l’art de l’idiotie avec une dextérité à faire pleurer les imbéciles heureux. Nicole n’est pas plus étonnée que ça, on dirait qu’elle a cerné le personnage, et qu’elle devine qu’en moi coule le sang des petits oiseaux de paradis, des cervelles de moineaux, point n’est besoin de s’en faire, mieux vaut s’habituer.