samedi 28 novembre 2009

Mindelo night

La nuit fut aussi pleine de surprises! Je me suis battue avec un vigile de boîte de nuit, j'ai le bras couvert de bleus, mais après le beau danois, Andy, m'a consolée, pendant trois jours nous avons filé l'amour parfait, jusqu'à ce qu'il parte tout à l'heure pour Tobago, sur son beau bateau de 13 metres en acier tout rouge et blanc, Dania.

Je me suis rendue au club nautique après mon tour, tout le monde était là, les gars de Jean-François II qui s'étaient trouvés des nénettes, les danois, les norvégiens, et tout le monde au rallye était parti en excursion, Mina 2, Naomie 2, Pilou, Malika, il n'y avait plus personne. J'étais seule de nouveau, mais bien accompagnée, par toute cette petite bande fort sympathique, tout plein d'histoires, les uns vont aux Caraïbes, les autres à Tobago, les derniers ne savent pas encore où.
Hop là! Présent.
Je débarque donc, bois des coups, écoute les histoires, papotte papotte, rigole rigole et fais de grands sourires au grand danois, qui s'est assis en face de moi. Il est blond aux yeux bleus, et j'adore les blonds aux yeux bleux. Il ne s'appelle pas Nicolas, et j'adore les gens qui ne s'appellent pas Nicolas. What are your plans tonight? Well well well I will very probably stay awake all night long! En conséquence je bois des caïpirinhas, et mange des patates douces, pour prendre des forces. Nous décidons d'aller au Cyrius, pour changer. Nous partons tous joyeux, nos deux bandes, Jean-François et scandinaves, ont fusionné, d'autres sont venus se grefer, on est plein, c'est la fête, que des gens que je ne connais quasi pas, personne du rallye, liberté, liberté chérie!

Nous arrivons au Cyrius. A l'entrée le gros vigile black nous donnes des cartons. Je pense en y voyant des lignes que c'est pour s'enregistrer au Karaoké, je le balance n'importe où. Je vais me chercher une énième caïpirinha, et veux ressortir pour fumer une clope, le vigile m'en empêche, il veut le carton. Je ne l'ai pas. Alors c'est 2500 escudos, soit 25 euros. Comment ça? Si tu n'as pas le carton pour sortir, tu dois payer 2500 escudos. En fait le carton c'est une sorte d'entrée, et quand tu bois des boissons tu les fais noter sur le carton, tu le présentes à la sortie à la fin de la soirée, et tu payes la note. Moi je n'avais pas le carton et le barman ne me l'avait pas réclamé. J'avais ma caï dans la main, et pas le carton. Je ne pouvais pas sortir à moins de payer 2500 escudos. Jamais de la vie. Pas question. Il faudra me passer sur le corps, ou je passerai sur le tien.

ça n'est pas la première fois que je suis confrontée aux vigiles. Les vigiles et moi c'est l'amour vache. Soit je les mets dans ma poche, soit je me les cogne. Au concert de M, on nous a sorti du public avec une copine parce qu'on sautait partout et qu'on bousculait un peu trop les gens. On était pas vraiment au devant de la scène, mais on pogottait comme des folles. Et ce sont deux énormes armoires qui ont soulevé mes 45 kilos, et qui m'ont dragué vers la sortie avec une brutalité inimaginable. En moi s'est réveillé le frisson d'injustice. C'est un frisson qui me rend complètement folle, surtout lorsque je suis l'innocente victime de l'injustice. Moi, frêle et délicate jeune fille, on se permettait de me brutaliser, d'employer la force, d'irriter mon soyeux épiderme, et bien qui s'y frotte s'y pique, on me prend pour une poupée de chiffon, on me traite comme telle, on va voir ce qu'on va voir. Je me dégage de l'emprise des vigiles (ils étaient deux, deux énormes connards moches grands et gros) en faisant un mouvement rotatif des deux bras en même temps (on m'a appris), et je me retourne et me jette sur aux pour les taper de toutes mes forces. Ils me reprennent, et je deviens encore plus folle de rage et de violence, je ne sais même plus ce que j'ai fait ensuite. On s'est retrouvées dehors, mais il restait une dernière copine à l'intérieur, on lui avait acheté le billet pour son annif, il fallait la rejoindre. Nous avons essayé de rentrer (c'était à Bercy) par tous les moyens, le parking, les issues de secours, l'entrée principale, rien n'y faisait. Nous arrivons à une porte d'entrée latérale où se trouve le chef des vigiles. On rassemble nos esprits, on essaye d'expliquer la situation, on discute, on argumente, rien n'y fait. Je perds patience et me jette de nouveau sur le chef des vigiles, et le tape. On nous fout brutalement à la porte, en disant qu'on appelle la police. On se carapatte du côté des caravanes techniques, on entend des voix, on voit de la lumière, on rentre, il y a un technicien. Je me mets à pleurer, on explique toute la situation, dix minutes avant la fin du concert il nous fait rentrer par les backstage, on retrouve la copine, tout est bien qui finit bien. Ou presque. Le frisson d'injustice me chatouille encore au corps. Le lendemain je prends mon téléphone, appelle Bercy pour avoir le numéro de la société de vigiles qu'ils ont engagé. On me le donne, ainsi que le nom du vigile en chef. J'appelle et demande à lui parler. Qui dois-je annoncer? Aurélie machichose, commissaire au poste de police du seizièeme arrondissement. On me le passe direct. Bonjour monsieur, j'ai sous les yeux la plainte qu'une jeune fille à déposé à l'encontre de votre société coups et blessures, je voulais savoir votre version des faits. Le vigile se souvient très bien de moi, il me fait ma description, une folle, une hystérique! Je veux bien le croire. Cependant, j'ai aussi sous les yeux des clichés des ématomes qu'elle a sur les bras, et ils sont assez impressionnant (j'avais des boules violacées sur les deux, mais je marque facilement). Vous ne croyez pas que les vigiles y sont allé un peu fort, je veux dire, elle est pas bien massive quand même, ils auraient pu y aller mollo. C'est vrai, c'est vrai, mais vous savez, ils font pas dans la dentelle, on les paie pour ça. Oui, mais bon, là quand même, la jeune fille est traumatisée (j'étais traumatisée), les bleus sont parlant, il y ont été un peu fort. Oui, peut-être. Le sentiment d'injustice s'en est allé, il a dit que c'était un peu abusé, il a reconnu qu'il y ont été un peu fort, c'est tout ce que je voulais entendre.

La deuxième fois que s'est réveillé en moi le dragon de l'injustice, c'était à Por-Cros, une île dans le sud de la France. On était tranquilou bilou dans une petite rue en train de discuter avec un copain, et on rigolait bien. On nous a dit de nous taire mais on a rien entendu. on nous a balancé un seau d'eau, et on a rien vu. Soudain un énorme chauve a déboulé sur mon pote et s'est mis à l'agripper violemment en lui hurlant dessus. Ni une ni deux, j'ai pris mon élan, et j'ai bondis sur son dos en lui cognant dessus de toutes mes forces. Il s'est retourné, m'a prise par les cheveux et traînée comme ça par terre sur 20 mètres jusqu'à ce qu'un autre jeune l'arrête. En fait on était sous les fenêtres d'un hostellerie, le gros chauve c'était le patron, le jeune c'était son fils. Le lendemain, j'avais mal aux cheveux et mal à l'injustice. Je suis allée voir le patron et je lui ai demandé des excuses. Il s'est excusé en ajoutant : "mais si mon fils avait pas été là je t'aurait jetée dans l'eau du port!" Il n'aurait pas compris son malheur. Ma vengeance aurait été terrible. Bouh!

Là encore, l'injustice planait au dessus de nos têtes et s'apprêtait à s'abattre sur moi, par sa main j'allais frapper le vigile. Je tente d'abord de discuter, charmer, argumenter, rien n'y fait. tout le monde s'y met, tout le monde discute argumente. je perds patience et décide de forcer le passage. Il me barre la route. Je pousse, je fais du rugby, je prends de l'élan et lui fonce dessus tête baissée, me heurte à un mur, que je tente de faire tomber à grands coups de poings désordonnés. Normalement quand on tape un vigile on se fait sortir, mais là, rien n'y fait, il ne voulait pas que je sorte. J'avais beau le taper, avec mes mains, avec mon portefeuille, rien n'y fait!
Je ne peux pas lutter, il est plus fort, j'ai du mal à le réaliser, à en convenir, mais c'est bel et bien le cas. Finalement je crache les 25 euros, mais en le traitant de tous les noms, en toutes les langues, je l'insulte, je le pourris. Tout le monde dit you are so french et le danois (je ne l'ai pas encore embrassé il n'a pas de prénom) me dit, you are beautiful when you are so mad ce que j'ai du mal à croire. Je suis toute chamboullée, les norvégiens sont emballés, it was a good fight, for a good cause! tout le monde est dehors maintenant, et on passe à autre chose, on reprend les petites histoires, les anecdotes, on papotte on papotte. Soudain une dame sort et dit qu'elle a trouvé ma carte, elle me la donne, je la brandis, triomphante, au nez du vigile, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, give me back the money now! On give me back the money. La dame, ma sauveuse, une norvégienne, vient me voir, elle me dit qu'elle m'a vue chanter à Madère, à Ténérife, et que ça la fait bien rigoler de me retrouver ici, et de me sauver avec ma carte. Je la bénis, l'embrasse, lui baise les pieds.

Nous partons faire la fête sur Vega, le bateau des norvegiens, il fait 9 mètres et on est 15 dessus, bientôt il y a trop de bazar, le danois et moi allons faire un tour sur les catway, et le danois devient Andy.