Nous partons demain, à 15h. Direction le sud, l'équateur, par des vents de nord, nord-est, les alizés. Nous traverserons le fameux pot au noir, et ses coups de pétole ou d'orages. Ensuite cap vers l'ouest, la course avec le soleil, la baie de tous les saints, Salvador de Bahia. 15 jours de nav, sans escale, dans un océan géantissime, vers une destination de reve, le pays de la danse, de la musique, de la joie de vivre, du soleil, vers le Brésil. Le rallye s'arrete à Bahia pendant un mois. Je pense que je resterai au moins quinze jours, car le rallye, c'est sympa. Après j'irai tcheker les environs pour trouver un coin tranquille mais animé où me poser et me reposer, répéter, jouer, gagner ma vie, dormir, manger, ziquer. Je suis on ne peut plus impatiente d'arriver, trois mois que j'attends ça! Trois mois que je pense Brésil, que je parle Brésil, que je reve Brésil.
Si ça ne marche pas, si la mayo ne prend pas, je remonterai vers les Caraïbes, comment je ne sais pas, mais c'est le plan. Ou le Mexique, il parait que c'est génial le Mexique, enfin j'ai le choix. si ça marche pas, j'irai ailleurs et pis c'est tout. Mais bon jusqu'ici mon instinct ne m'a pas trompé, le Brésil et moi c'est sur, ça va faire boum.
Ce soir c'est le dernier concert à Mindelo, bonheur et tristesse, car une fois encore je me suis trop attachée à la ville, aux locaux, aux français résidents, à la marina, au Clube Nautico, à la Praça Nova. Derniers coups au Clube Nautico, derniers moments au spot-ponton, derniers instants du coté est de l'Atlantique. Je savoure ces heures, elles sont peut-etre les dernières que je passerai sur cette terre, on ne sait jamais, tout peut arriver!
Si jamais le pire était à venir (pathos, quand tu me tiens!), sachez que c'était un réel plaisir d'écrire ce blog, de vous imaginer le lire, de recevoir vos encouragements . Mais mon plus grand plaisir sera d'avoir vécu toutes ces aventures complètement folles, d'avoir un peu réalisé mon reve, et d'avoir rencontré ces miliards de personnes qui m'ont tant raconté, enseigné, avec qui j'ai partagé des moments innoubliables, grace auxquelles j'ai presque constamment frissoné de bonheur. La page de l'Atlantique nord-est se ferme, rendez-vous dans quinze jours, pour ouvrir celle de l'Atlantique du sud et de l'est.
lundi 30 novembre 2009
Le retour au bercail
Je suis revenue sur Pilou Pilou, j'ai retrouvé la petite famille, plus unie que jamais. Mais que s'est-il passé, pourquoi étais-je partie?
Il avait éte convenu dès le départ à Madère avec François que je ne resterais que jusqu'à Dakar, car ensuite il avait deux autres équipiers que prévu. A Dakar je suis allée sur Naomie II, qui au dernier moment, m'a dit ne pouvoir me prendre jusqu'au Brésil, à moins que j'accepte de voyager sans mes affaires et de dormir dans le carré, ce qui m'a paru un peu risqué. Je suis donc restée sur Naomie II jusqu'au Cap Vert. Il me fallait trouver un autre embarquement. Evidemment mon reve était de revenir sur Pilou, mais il y avait Joëlle et Yann, les deux équipiers fraichement embarqués à Dakar. Mais, bénediction divine, cadeau du ciel, Yann et Joëlle n'ont pas accroché avec Pilou. Quand je leur ai dit que je carressait le doux espoir d'y revenir un jour, ils m'ont dit qu'ils voulaient bien me céder la place. Inconscients! Triples idiots! Brader sa place sur Pilou, dans quel monde vit-on? Ils désertent le bateau du bonheur, mon père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font...
Me voilà donc à nouveau sur le Pilou, avec François, avec Nyels, les deux voileux, les deux compères, les deux copains. Il s'est noué une belle complicité entre eux, ils se font des petits plaisirs, ils préparent Pilou, ils bouffent bien, ils rigolent, je fais la vaisselle et je les écoute avec un attendrissement presque maternel. Les deux chiens fous s'entendent à merveille. Et dans la manoeuvre c'est pareil. Je suis impatiente de partager cette aventure avec eux, de traverser l'Atlantique avec les deux personnes que j'aime et admire le plus dans ce voyage. (paraitrait qu'ils lisent le blog, je brosse dans le sens du poil, éh éh..vont prendre la grosse tete c'est clair). Bref, mon désir le plus fou était de traverser sur Pilou, j'en revais, François l'a fait, merci merci, et merci aussi Joëlle et Yann.
Il avait éte convenu dès le départ à Madère avec François que je ne resterais que jusqu'à Dakar, car ensuite il avait deux autres équipiers que prévu. A Dakar je suis allée sur Naomie II, qui au dernier moment, m'a dit ne pouvoir me prendre jusqu'au Brésil, à moins que j'accepte de voyager sans mes affaires et de dormir dans le carré, ce qui m'a paru un peu risqué. Je suis donc restée sur Naomie II jusqu'au Cap Vert. Il me fallait trouver un autre embarquement. Evidemment mon reve était de revenir sur Pilou, mais il y avait Joëlle et Yann, les deux équipiers fraichement embarqués à Dakar. Mais, bénediction divine, cadeau du ciel, Yann et Joëlle n'ont pas accroché avec Pilou. Quand je leur ai dit que je carressait le doux espoir d'y revenir un jour, ils m'ont dit qu'ils voulaient bien me céder la place. Inconscients! Triples idiots! Brader sa place sur Pilou, dans quel monde vit-on? Ils désertent le bateau du bonheur, mon père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font...
Me voilà donc à nouveau sur le Pilou, avec François, avec Nyels, les deux voileux, les deux compères, les deux copains. Il s'est noué une belle complicité entre eux, ils se font des petits plaisirs, ils préparent Pilou, ils bouffent bien, ils rigolent, je fais la vaisselle et je les écoute avec un attendrissement presque maternel. Les deux chiens fous s'entendent à merveille. Et dans la manoeuvre c'est pareil. Je suis impatiente de partager cette aventure avec eux, de traverser l'Atlantique avec les deux personnes que j'aime et admire le plus dans ce voyage. (paraitrait qu'ils lisent le blog, je brosse dans le sens du poil, éh éh..vont prendre la grosse tete c'est clair). Bref, mon désir le plus fou était de traverser sur Pilou, j'en revais, François l'a fait, merci merci, et merci aussi Joëlle et Yann.
dimanche 29 novembre 2009
Les trompettes de la renommée
Il est arrivé quelque chose de nouveau, une rencontre faite par un biais différent. Je suis sur mon spot ponton, en train de bouser gentiment sur ma guitare, quand une annexe avec deux hommes et une petite fille s'approche. Ils parlent anglais, impossible de savoir d'où ils viennent. Ils me demandent si je viens du nord et si je suis passée par les Canaries et Madère. Ils me demandent si c'est moi la chanteuse qui chante dans la rue. Ils disent qu'ils ont entendu parler par des hollandais rencontrés dans une marina, d'une jeune fille qui chante dans la rue et voyage en bateau. C'est toi? Alors là je ne me sens plus péter. J'ai une réputation, ça fait rêver! C'est bon dans un an je suis sur le Champs de Mars, Johnny fera la première partie du concert, dans dix je suis la chanteuse qui a vendu le plus de mp6 au monde depuis la nuit des temps, et dans 60 je suis mise en terre en la basilique Saint-Denis...
Je réalise une fois de plus que si je ne chantais pas dans la rue, ces gens là ne me connaîtraient sûrement pas, et je ne leur aurais peut-être jamais parlé. Les hollandais en question arrivent demain, on prévoit que j'irai les voir pour rigoler un peu, en tout cas c'est complètement dingue tout ça, et la rue, il n'y a que ça de vrai!
Je réalise une fois de plus que si je ne chantais pas dans la rue, ces gens là ne me connaîtraient sûrement pas, et je ne leur aurais peut-être jamais parlé. Les hollandais en question arrivent demain, on prévoit que j'irai les voir pour rigoler un peu, en tout cas c'est complètement dingue tout ça, et la rue, il n'y a que ça de vrai!
C'est dehors que ça se passe
Je suis persuadée désormais que la rue, c'est là où je dois être. Ma place n'est pas dans les restos chics, les bars branchés, les halls d'hôtels de luxe. Qu'est-ce qu'on s'emmerde, mais qu'est-ce qu'on s'emmerde! Il ne se passe rien à la terrase d'un café! Les gens sont là, ils sont assis, ils ne bougent que pour aller aux toilettes ou payer l'addition ou mettre des sous dans ma boîte (bon, là ça va, je ne les blâme pas), l'accès est interdit aux clodos, aux chiens des rues, aux vélos rollers et jeux d'enfants, on s'ennuie, on se tourne les pouces. D'ailleurs se sont les gens à la terrasse des cafés qui regardent ceux qui passent dans la rue et non le contraire. C'est dans la rue que ça se passe. Quand j'y marche dans la rue, j'entends mon prénom partout, les cireurs, les vendeurs, ils m'appellent, ils me causent, ils me font chier parfois, mais bon, on se connaît, on se supporte, et c'est sympa. Je chanterais dans des restos, je ne connaîtrais pas la moitié des gens que je connais maintenant à Mindelo, même uniquement de vue. Quand je vais dans la marina, les portiers, la police, les gardes de nuit, ils connaissent mon prénom, ils ont tous vu le concert, il lèvent le pouce, ils disent qu'ils aiment, sap ou fich, ça veut dire super, franchement c'est bonheur à chaque fois que je vois une tête inconnue m'appeler par mon prénom, me sourire et m'encourager. J'adore surtout quand c'est des femmes qui le font. J'apprécie vraiment quand c'est des femmes, ça me fait chaud au coeur.
Hier j'ai chanté dans un resto, mais j'avais la voix cassée. J'y suis allée quand même parce que ça faisait 2000 escudos sûr, donc pour le principe je me suis motivée. En plus repas et boissons offertes et le resto est trop bon, donc j'y suis allée. J'ai chanté, j'ai souffert pendant une heure et demi. L'après-midi, Andy le danois a quitté Mindelo sur son beau bateau, direction Tobago, mélancoliques adieux et je suis restée longtemps au bout du catway à le regarder s'éloigner, j'ai ressenti une tristesse comme rarement, j'étais ensuite complètement déprimée. La voix cassée, la joie en berne, j'étais sainte-Blandine sur ma petite estrade du Gaudi, martyre. Pourtant les gens aimaient, me souriaient, applaudissaient haut et clair, mais moi je n'y étais pas. Au bout d'une heure et demie je vais voir la patronne, Jeannie, ancienne danseuse de french-cancan, et lui dis que j'arrête. Elle me demande de continuer un peu plus longtemps, car une table vient d'arriver et a dit qu'elle aimait, il faut les laisser en profiter. Ok mais je prends une pause. Je sors du resto et me liquéfie en eau salée, je suis fatiguée, je chante mal, et j'ai une patronne au dessus de moi qui ne me laisse pas m'en aller, je déteste, je hais, j'abhorre! A bas, à bas les patrons! Je me jure à ce moment là que plus jamais au grand jamais j'irai me soumettre aux exigences de quelconque patron que ce soit, pour quelque somme d'argent qu'il m'offre. C'est fini, fini! et pis c'est tout! Ma place, ma liberté, mon bonheur, c'est dans la rue. Je suis à la rue, la rue est à moi, le reste n'est que futilités, grands airs, et exploitation.
Hier j'ai chanté dans un resto, mais j'avais la voix cassée. J'y suis allée quand même parce que ça faisait 2000 escudos sûr, donc pour le principe je me suis motivée. En plus repas et boissons offertes et le resto est trop bon, donc j'y suis allée. J'ai chanté, j'ai souffert pendant une heure et demi. L'après-midi, Andy le danois a quitté Mindelo sur son beau bateau, direction Tobago, mélancoliques adieux et je suis restée longtemps au bout du catway à le regarder s'éloigner, j'ai ressenti une tristesse comme rarement, j'étais ensuite complètement déprimée. La voix cassée, la joie en berne, j'étais sainte-Blandine sur ma petite estrade du Gaudi, martyre. Pourtant les gens aimaient, me souriaient, applaudissaient haut et clair, mais moi je n'y étais pas. Au bout d'une heure et demie je vais voir la patronne, Jeannie, ancienne danseuse de french-cancan, et lui dis que j'arrête. Elle me demande de continuer un peu plus longtemps, car une table vient d'arriver et a dit qu'elle aimait, il faut les laisser en profiter. Ok mais je prends une pause. Je sors du resto et me liquéfie en eau salée, je suis fatiguée, je chante mal, et j'ai une patronne au dessus de moi qui ne me laisse pas m'en aller, je déteste, je hais, j'abhorre! A bas, à bas les patrons! Je me jure à ce moment là que plus jamais au grand jamais j'irai me soumettre aux exigences de quelconque patron que ce soit, pour quelque somme d'argent qu'il m'offre. C'est fini, fini! et pis c'est tout! Ma place, ma liberté, mon bonheur, c'est dans la rue. Je suis à la rue, la rue est à moi, le reste n'est que futilités, grands airs, et exploitation.
La rue la rue la rue
La rue c'est extraordinaire. C'est magique, spécial, spectaculaire. La rue c'est spectaculaire. A chaque concert sur la Praça Nova, il se passe quelque chose, les gens se rencontrent, et il en arrive de partout. Déjà, sur le chemin qui m'amène à la place et où je traîne mon troly, j'attrappe au filet tous les petits vendeurs et vagabonds du coin. Vais tocar hoje? Sim. Et ils me suivent (tous les jours, ils sonnaissent mon prénom, me hèlent toute la journée quand je passe..), se posent sous mon nez sur un rebord de parterre de fleur, et attendent tranquillement que je m'installe. Les enfants aussi sont là, uma musica, uma musica, trop joyeux, leurs grands-mères et leurs mamans changent de banc et se rapprochent, et attendent aussi. Ils aiment bien regarder toute l'installation, je déballe, je déplace, je branche, ils commentent la batterie, l'adaptateur, ils sont impressionnés par mon équipement, mon bordel fait la moitié du boulot, il attire l'attention à lui tout seul. Il y a les tarés aussi qui sont là, ceux qui me parlent et qui ne grillent absolument pas que je ne les comprends pas, malgré le fait que je le leur dise dans leur propre langue, ceux qui sont en transe, les alcooliques qui titubent entre mon ampli et mon micro, etc, etc...
J'ai réalisé qu'il se passait des choses quand j'ai assisté au débrief du concert que faisaient les norvégiens, les danois, Alan et Andy de San Francisco au reste de l'équipage de JF-II, qui n'était pas là. Ils parlaient de tout un tas de gens, de situations, de petits moments pendant le concert, que, trop absorbée par mes efforts, je remarque mais ne prends pas en compte. Là ils mettaient tous ces petits moments en exergue, et j'apprenais un peu ce qu'il s'était passé, car il y a aussi des choses qui se passent dans mon dos et que je ne vois pas... mais quand aura-t-on des yeux derrière la tête???
Voici donc ce qu'il s'est passé, dans les grandes lignes
Je me suis installée donc devant des grands-mères, des mamans, des enfants, des clochards, des fous, des alcooliques, des cireurs de pompe, des travailleurs, des travailleuses, des étudiants, des touristes, des marins, il y a un peu de tout.
Je joue et c'est très apprécié. On se souvient que j'ai dis que je commençais à m'ennuyer. A ce concert, au lieu de me concentrer pour faire quelque chose de rapide et lucratif (de toute façon en Afrique je dois oublier la boîte à sous), je me suis concentrée sur chaque morceau à fond, j'y suis allée pas à pas, j'ai ralenti le tempo, j'ai fait durer les chansons, et du même coup, le plaisir. J'avais remarqué que les cap-verdiens s'animaient tout de suite dès qu'il y avait du rythme, et ils avaient l'air endormi pendant les chansons douces. Du coup l'angoisse que me causait leur baisse de régime me faisait perdre toute concentration, je pense même qu'on lisait sur mon visage que j'étais bien emmerdée et m'emmerdais. Je donnais tout sur les chansons rythmées et étais complètement déprimée et déprimante sur les chansons douces. Cette fois-ci, je me suis dis je m'en fous, j'y vais cool, peut y avoir dix personnes qui tombent comme des mouches ou zéro, je chante pour moi, je me fais plaisir, labes. Donc comme j'adore les chansons douces, je les chante doucement et délicatement comme j'aime, et je me rends compte que les gens ne s'endorment pas, ils écoutent. Et à la fin, leurs applaudissements me prouvent que j'ai fait bien. Je persiste. Au bout d'une demi-heure Andy de San Francisco débarque, un peu en retard, flanqué d'Alan, et ensuite les deux danois dont Andy et les norvégiens, les marins de Dania et Vega débarquent, et se posent sur le rebord de fontaine devant moi. Franchement j'ai trop la honte, c'est un peu comme si des jeunes français de mon âge venaient me voir chanter, je suis persuadée qu'ils vont se faire trop chier et me trouver cucul au possible, en plus pile le jour ou je mets de l'intention dans des chansons un peu trop fleur bleue parfois, genre je l'aime a mourir de Cabrel entre autres... Bref, panique, mais bon je décide de m'en cogner. Une chose est sûre, ils sont trop beaux , surtout Andy et les deux norvégiens, c'est l'horreur, c'est trop la honte. Mais bon j'y vais quand même. Il y a un mec en look total jean, fou ou bourré je sais pas, qui tourne autour de moi, crie, parle, mais bon je suis habituée maintenant, je ne fais même plus attention. Quand je fais LOVE, je dis en portugais que je vais faire des acrobaties, il comprend et pendant que j'enregistre la boucle, il se met déjà à faire la chandelle et des galipettes entre la boite a sous et moi, il est complètement rond ou taré, et très probablement les deux d'ailleurs, et c'est un clochard aussi, mais bon, là, maintenant, c'est une star, c'est le guest de mon show, qui fait comme tant d'autres auparavant, qui s'invitaient et me piquaient la vedette nen mais c'est hallucinant! Insupportable! Je m'habitue de plus en plus à ces intrusions, et même je m'en sers, j'en tire profit. Je boucle minha galera de manu chao, une ptite chanson courte et tout douce, je la boucle à deux voix, ravissant, me lève et vais chercher mon clodo-taré-bourré qui prenait une pose assis sur le rebord de la fontaine. Je l'invite à se lever, il se lève, et je le prend par la main pour qu'il me fasse danser. Mais il est trop à l'ouest, il fait un peu n'importe comment, alors je lui dis attends, je le campe en face de moi, je prends ses deux mains et les plaque fermement autour de ma taille, je colle sa joue à la mienne, et nous voilà, la chanteuse et le vagabond, ondulant cheek to cheek devant les cap-verdiens absolument charmés! On applaudit très fort! Obrigada amigo!
Un homme habillé d'un pull rouge, qui avait l'air juste fou, mais pas bourré, est arrivé et s'est prosterné devant ma boîte, genoux et mains au sol, puis il y a glissé de l'argent avant de se re-prosterner devant, je peux vous dire que j'étais soufflée, jamais la boîte n'avait reçu pareils hommages, mon coeur était gonflé de fierté! Au débrief de la petite bande, j'apprends que pendant la demi-heure qui a précédé ce noble et curieux geste, le fou en pull rouge s'est tenu derrière moi, la main sur le coeur dans une transe aux mouvements semblables à ceux que faisait Ray Charles quand il jouait ou chantait. Je m'imagine le tableau, mais pourquoi n'ai-je pas des yeux derrière la tête? Au brésil j'investis dans un rétro. Sur L.O.V.E je laisse mon total-look-jean breakdanser à sa manière, et l'accompagne de mes petits trucs de capoeira, la dream team donne tout Praça Nova!
Au débrief donc je m'aperçois de toutes ces petites choses et de l'impact qu'elles ont sur les gens. La bande n'a pas l'air de me trouver cucul, soulagement, je constate avec bonheur qu'ils ont tout regardé tout écouté, qu'ils sont surpris et plutôt contents. Mais ce n'est pas à ce moment là que je réalise que la rue est le terrain sur lequel je dois continuer d'évoluer, que la rue c'est mon terrain.
J'ai réalisé qu'il se passait des choses quand j'ai assisté au débrief du concert que faisaient les norvégiens, les danois, Alan et Andy de San Francisco au reste de l'équipage de JF-II, qui n'était pas là. Ils parlaient de tout un tas de gens, de situations, de petits moments pendant le concert, que, trop absorbée par mes efforts, je remarque mais ne prends pas en compte. Là ils mettaient tous ces petits moments en exergue, et j'apprenais un peu ce qu'il s'était passé, car il y a aussi des choses qui se passent dans mon dos et que je ne vois pas... mais quand aura-t-on des yeux derrière la tête???
Voici donc ce qu'il s'est passé, dans les grandes lignes
Je me suis installée donc devant des grands-mères, des mamans, des enfants, des clochards, des fous, des alcooliques, des cireurs de pompe, des travailleurs, des travailleuses, des étudiants, des touristes, des marins, il y a un peu de tout.
Je joue et c'est très apprécié. On se souvient que j'ai dis que je commençais à m'ennuyer. A ce concert, au lieu de me concentrer pour faire quelque chose de rapide et lucratif (de toute façon en Afrique je dois oublier la boîte à sous), je me suis concentrée sur chaque morceau à fond, j'y suis allée pas à pas, j'ai ralenti le tempo, j'ai fait durer les chansons, et du même coup, le plaisir. J'avais remarqué que les cap-verdiens s'animaient tout de suite dès qu'il y avait du rythme, et ils avaient l'air endormi pendant les chansons douces. Du coup l'angoisse que me causait leur baisse de régime me faisait perdre toute concentration, je pense même qu'on lisait sur mon visage que j'étais bien emmerdée et m'emmerdais. Je donnais tout sur les chansons rythmées et étais complètement déprimée et déprimante sur les chansons douces. Cette fois-ci, je me suis dis je m'en fous, j'y vais cool, peut y avoir dix personnes qui tombent comme des mouches ou zéro, je chante pour moi, je me fais plaisir, labes. Donc comme j'adore les chansons douces, je les chante doucement et délicatement comme j'aime, et je me rends compte que les gens ne s'endorment pas, ils écoutent. Et à la fin, leurs applaudissements me prouvent que j'ai fait bien. Je persiste. Au bout d'une demi-heure Andy de San Francisco débarque, un peu en retard, flanqué d'Alan, et ensuite les deux danois dont Andy et les norvégiens, les marins de Dania et Vega débarquent, et se posent sur le rebord de fontaine devant moi. Franchement j'ai trop la honte, c'est un peu comme si des jeunes français de mon âge venaient me voir chanter, je suis persuadée qu'ils vont se faire trop chier et me trouver cucul au possible, en plus pile le jour ou je mets de l'intention dans des chansons un peu trop fleur bleue parfois, genre je l'aime a mourir de Cabrel entre autres... Bref, panique, mais bon je décide de m'en cogner. Une chose est sûre, ils sont trop beaux , surtout Andy et les deux norvégiens, c'est l'horreur, c'est trop la honte. Mais bon j'y vais quand même. Il y a un mec en look total jean, fou ou bourré je sais pas, qui tourne autour de moi, crie, parle, mais bon je suis habituée maintenant, je ne fais même plus attention. Quand je fais LOVE, je dis en portugais que je vais faire des acrobaties, il comprend et pendant que j'enregistre la boucle, il se met déjà à faire la chandelle et des galipettes entre la boite a sous et moi, il est complètement rond ou taré, et très probablement les deux d'ailleurs, et c'est un clochard aussi, mais bon, là, maintenant, c'est une star, c'est le guest de mon show, qui fait comme tant d'autres auparavant, qui s'invitaient et me piquaient la vedette nen mais c'est hallucinant! Insupportable! Je m'habitue de plus en plus à ces intrusions, et même je m'en sers, j'en tire profit. Je boucle minha galera de manu chao, une ptite chanson courte et tout douce, je la boucle à deux voix, ravissant, me lève et vais chercher mon clodo-taré-bourré qui prenait une pose assis sur le rebord de la fontaine. Je l'invite à se lever, il se lève, et je le prend par la main pour qu'il me fasse danser. Mais il est trop à l'ouest, il fait un peu n'importe comment, alors je lui dis attends, je le campe en face de moi, je prends ses deux mains et les plaque fermement autour de ma taille, je colle sa joue à la mienne, et nous voilà, la chanteuse et le vagabond, ondulant cheek to cheek devant les cap-verdiens absolument charmés! On applaudit très fort! Obrigada amigo!
Un homme habillé d'un pull rouge, qui avait l'air juste fou, mais pas bourré, est arrivé et s'est prosterné devant ma boîte, genoux et mains au sol, puis il y a glissé de l'argent avant de se re-prosterner devant, je peux vous dire que j'étais soufflée, jamais la boîte n'avait reçu pareils hommages, mon coeur était gonflé de fierté! Au débrief de la petite bande, j'apprends que pendant la demi-heure qui a précédé ce noble et curieux geste, le fou en pull rouge s'est tenu derrière moi, la main sur le coeur dans une transe aux mouvements semblables à ceux que faisait Ray Charles quand il jouait ou chantait. Je m'imagine le tableau, mais pourquoi n'ai-je pas des yeux derrière la tête? Au brésil j'investis dans un rétro. Sur L.O.V.E je laisse mon total-look-jean breakdanser à sa manière, et l'accompagne de mes petits trucs de capoeira, la dream team donne tout Praça Nova!
Au débrief donc je m'aperçois de toutes ces petites choses et de l'impact qu'elles ont sur les gens. La bande n'a pas l'air de me trouver cucul, soulagement, je constate avec bonheur qu'ils ont tout regardé tout écouté, qu'ils sont surpris et plutôt contents. Mais ce n'est pas à ce moment là que je réalise que la rue est le terrain sur lequel je dois continuer d'évoluer, que la rue c'est mon terrain.
Flash of happyness
C'est la version d'Andy des frissons de bonheurs. Je n'entends pas beaucoup de monde parler des frissons de bonheurs, c'est une expression et une sensation que je pense être completement miennes, je ne veux pas dire que je suis la seule sur terre à les experimenter, mais j'y accorde beaucoup d'attention et d'importance. Quand j'ai un frisson de bonheur, je le remarque, et realise encore plus que je suis heureuse. J'ai sursauté quand Andy m'a fait la description de ses flash of happyness, car ils ont l'air aussi merveilleux et surprenant pour lui qu'ils le sont pour moi. C'est assez incroyable d'entendre une personne qui même si elle vous attire et vous plaît, vous est complétement étrangère, et expérimente les mêmes sensations que vous, les interprète et les qualifie surtout, de la même façon. Andy me parle des flash of happyness, je raconte les frissons de bonheurs, et on remarque avec allégresse que la fréquence des uns et des autres a fortement augmenté depuis que nous nous sommes rencontrés.
Il faut dire que nous sommes tous les deux de sacrés veinards. Nous sommes au Cap Vert, au soleil, nous nous apprêtons à traverser l'Atlantique, complétement dingue, on travaille, lui sur son bateau qu'il adore, moi sur la place que j'aime, on se retrouve tout le temps, pour discuter, rigoler, et flirter, la vie est belle...!
Quand je suis au soleil, les pieds dans l'eau, assise sur le bout du catway, avec devant moi les bateaux au mouillage, la majestueuse montagne, la mer, quand je joue de la guitare, quand je vais voir Andy sur son bateau, quand je discute avec les gens en annexe qui arrivent vers le port et font un crochet par le bout de mon ponton pour taper un brin de causette, quand je fais, vois et vis tout ça, je me dis qu'il ne peut y avoir de plus grands bonheurs que ceux que ressens pendant ces moments là, il y a vraiment des jours où la vie est trop belle.
Il faut dire que nous sommes tous les deux de sacrés veinards. Nous sommes au Cap Vert, au soleil, nous nous apprêtons à traverser l'Atlantique, complétement dingue, on travaille, lui sur son bateau qu'il adore, moi sur la place que j'aime, on se retrouve tout le temps, pour discuter, rigoler, et flirter, la vie est belle...!
Quand je suis au soleil, les pieds dans l'eau, assise sur le bout du catway, avec devant moi les bateaux au mouillage, la majestueuse montagne, la mer, quand je joue de la guitare, quand je vais voir Andy sur son bateau, quand je discute avec les gens en annexe qui arrivent vers le port et font un crochet par le bout de mon ponton pour taper un brin de causette, quand je fais, vois et vis tout ça, je me dis qu'il ne peut y avoir de plus grands bonheurs que ceux que ressens pendant ces moments là, il y a vraiment des jours où la vie est trop belle.
samedi 28 novembre 2009
Plus belle la vie
Tout le monde est parti. Mes amis, mon "ex", mes chefs de bords. Il ne me reste que Pilou où poser mon bordel, mon bordel, et l'ordi d'Alain. Je suis toute seule, mais pas pour lontemps, il aura fallu que je traîne mon charriot dans la rue pour qu'Alan me tape la causette, et que je rencontre par la suite les Jean-François II, les norvégiens de Véga, les danois de Dania. Il aura fallu que je chante pour rencontrer Aurélie, ma copine d'une journée (elle ne restait que 24h). Le départ de tout ce petit monde m'aura valu une journée et une nuit riches en émotions, en surprises, plus bonnes que mauvaises. Une journée qui en vaut dix. Le lendemain, c'est matin bonheur, le soleil brille, les oiseaux chantent, la vie est belle, je suis seule, je suis libre, je suis forte, les gens sont beaux, ils sont sympas, love is in the air. Pas de chef de bord égale pas de devoirs, que des droits, je vais passer la journée sur mon spot ponton a bronzer, jouer de la guitare, regarder les allées et venues et admirer Andy préparer son bateau pour la traversée, en allant le distraire de temps en temps.
Andy est parfait. C'est normal, il est scandinave. Il grand, il est beau, il est gentil, il est intéressant, intelligent, calme, posé, il parle un anglais impeccable, il transpire et ne sent pas le savon de marseille, et devinez quoi, Andy est batteur, Andy a son propre voilier, Andy est en huitième année de médecine, Andy va être médecin anesthésiste, Andy fait un job utile, Andy est musicien, Andy est marin, c'est dommage qu'il ne fasse pas de capoeira, il était à deux doigts d'être mon âme soeur! Alors avec Andy on parle de musique, de voyages, de voile, on fume des cigarettes (Andy fume, ça c'est génial), on mange des pommes, on admire son bateau, on s'admire, on s'adore, on se connaît depuis deux jours mais on est à fond. De toute façon on sait que dans deux jours c'est fini, alors on en profite. Dans deux jours il traverse, sur son beau bateau tout rouge et blanc, qui à l'intérieur est complètement dingue, on dirait une vraie petite maison c'est trop sympa, il y a des vrais fauteuils, une grande cuisine, c'est parfait, c'est scandinave.
Il y a une chose que j'adore savoir, c'est quel a été le petit battement d'aile qui a poussé les gens à entreprendre la traversée.
Pour Andy, c'est un fil dentaire. Son dentiste lui a recommandé, pour limiter ses visites chez lui et économiser de l'argent, d'utiliser du fil dentaire. Il y a été un peu fort et s'est blessé, est retourné chez le dentiste qui ce jour là avait un magazine dans sa salle d'attente consacré à la voile. Andy l'a ouvert et lu un article qui parlait d'un livre intitulé "beyond limits", l'histoire d'un mec qui lâche tout et voyage en bateau. Ensuite il a acheté le bouquin, l'a lu, ça l'a fait rêver, il s'est dit qu'il voulait faire la même chose. Ensuite il se baladait régulièrement sur internet pour regarder les bateaux en vente, quand en pleine crise économique il a vu ce bateau (trop beau trop stylé) en vente pour une bouchée de pain, il était aux US à l'époque, il en a parlé à deux copains qui le suivaient déjà dans son délire, ils ont tous les trois emprunté, et ont acheté le bateau. Andy après vivait dedans tout en travaillant comme un âne à l'hopital pour payer le bateau, et économiser des sous pour le voyage en mer qu'il prévoyait de faire avec ses deux potes. Ils ont économisé, et sont partis, les voilà ici, maintenant, au Cap vert, à Mindelo, sur le ponton qui précède le mien, ils traversent dans deux jours. Je suis complètement sidérée par la force de volonté de ces mecs. Surtout que le troisième s'est cassé le pied au dernier moment et est reparti, Andy et Lizar vont traverser à deux, c'est assez chaud.
Andy donc, et moi aussi, on regrette bien tous les deux de ne pas avoir quelques jours en plus, mais on est quand même trop contents de s'être trouvés, how lucky how lucky!! Je passe donc une journée rayonnante, à faire tout ce que j'aime, jouer, bronzer, papoter, embrasser un beau garçon, sourire au vent, au soleil, aux catways, aux mâts, à la vie quoi!
Andy est parfait. C'est normal, il est scandinave. Il grand, il est beau, il est gentil, il est intéressant, intelligent, calme, posé, il parle un anglais impeccable, il transpire et ne sent pas le savon de marseille, et devinez quoi, Andy est batteur, Andy a son propre voilier, Andy est en huitième année de médecine, Andy va être médecin anesthésiste, Andy fait un job utile, Andy est musicien, Andy est marin, c'est dommage qu'il ne fasse pas de capoeira, il était à deux doigts d'être mon âme soeur! Alors avec Andy on parle de musique, de voyages, de voile, on fume des cigarettes (Andy fume, ça c'est génial), on mange des pommes, on admire son bateau, on s'admire, on s'adore, on se connaît depuis deux jours mais on est à fond. De toute façon on sait que dans deux jours c'est fini, alors on en profite. Dans deux jours il traverse, sur son beau bateau tout rouge et blanc, qui à l'intérieur est complètement dingue, on dirait une vraie petite maison c'est trop sympa, il y a des vrais fauteuils, une grande cuisine, c'est parfait, c'est scandinave.
Il y a une chose que j'adore savoir, c'est quel a été le petit battement d'aile qui a poussé les gens à entreprendre la traversée.
Pour Andy, c'est un fil dentaire. Son dentiste lui a recommandé, pour limiter ses visites chez lui et économiser de l'argent, d'utiliser du fil dentaire. Il y a été un peu fort et s'est blessé, est retourné chez le dentiste qui ce jour là avait un magazine dans sa salle d'attente consacré à la voile. Andy l'a ouvert et lu un article qui parlait d'un livre intitulé "beyond limits", l'histoire d'un mec qui lâche tout et voyage en bateau. Ensuite il a acheté le bouquin, l'a lu, ça l'a fait rêver, il s'est dit qu'il voulait faire la même chose. Ensuite il se baladait régulièrement sur internet pour regarder les bateaux en vente, quand en pleine crise économique il a vu ce bateau (trop beau trop stylé) en vente pour une bouchée de pain, il était aux US à l'époque, il en a parlé à deux copains qui le suivaient déjà dans son délire, ils ont tous les trois emprunté, et ont acheté le bateau. Andy après vivait dedans tout en travaillant comme un âne à l'hopital pour payer le bateau, et économiser des sous pour le voyage en mer qu'il prévoyait de faire avec ses deux potes. Ils ont économisé, et sont partis, les voilà ici, maintenant, au Cap vert, à Mindelo, sur le ponton qui précède le mien, ils traversent dans deux jours. Je suis complètement sidérée par la force de volonté de ces mecs. Surtout que le troisième s'est cassé le pied au dernier moment et est reparti, Andy et Lizar vont traverser à deux, c'est assez chaud.
Andy donc, et moi aussi, on regrette bien tous les deux de ne pas avoir quelques jours en plus, mais on est quand même trop contents de s'être trouvés, how lucky how lucky!! Je passe donc une journée rayonnante, à faire tout ce que j'aime, jouer, bronzer, papoter, embrasser un beau garçon, sourire au vent, au soleil, aux catways, aux mâts, à la vie quoi!
Mindelo night
La nuit fut aussi pleine de surprises! Je me suis battue avec un vigile de boîte de nuit, j'ai le bras couvert de bleus, mais après le beau danois, Andy, m'a consolée, pendant trois jours nous avons filé l'amour parfait, jusqu'à ce qu'il parte tout à l'heure pour Tobago, sur son beau bateau de 13 metres en acier tout rouge et blanc, Dania.
Je me suis rendue au club nautique après mon tour, tout le monde était là, les gars de Jean-François II qui s'étaient trouvés des nénettes, les danois, les norvégiens, et tout le monde au rallye était parti en excursion, Mina 2, Naomie 2, Pilou, Malika, il n'y avait plus personne. J'étais seule de nouveau, mais bien accompagnée, par toute cette petite bande fort sympathique, tout plein d'histoires, les uns vont aux Caraïbes, les autres à Tobago, les derniers ne savent pas encore où.
Hop là! Présent.
Je débarque donc, bois des coups, écoute les histoires, papotte papotte, rigole rigole et fais de grands sourires au grand danois, qui s'est assis en face de moi. Il est blond aux yeux bleus, et j'adore les blonds aux yeux bleux. Il ne s'appelle pas Nicolas, et j'adore les gens qui ne s'appellent pas Nicolas. What are your plans tonight? Well well well I will very probably stay awake all night long! En conséquence je bois des caïpirinhas, et mange des patates douces, pour prendre des forces. Nous décidons d'aller au Cyrius, pour changer. Nous partons tous joyeux, nos deux bandes, Jean-François et scandinaves, ont fusionné, d'autres sont venus se grefer, on est plein, c'est la fête, que des gens que je ne connais quasi pas, personne du rallye, liberté, liberté chérie!
Nous arrivons au Cyrius. A l'entrée le gros vigile black nous donnes des cartons. Je pense en y voyant des lignes que c'est pour s'enregistrer au Karaoké, je le balance n'importe où. Je vais me chercher une énième caïpirinha, et veux ressortir pour fumer une clope, le vigile m'en empêche, il veut le carton. Je ne l'ai pas. Alors c'est 2500 escudos, soit 25 euros. Comment ça? Si tu n'as pas le carton pour sortir, tu dois payer 2500 escudos. En fait le carton c'est une sorte d'entrée, et quand tu bois des boissons tu les fais noter sur le carton, tu le présentes à la sortie à la fin de la soirée, et tu payes la note. Moi je n'avais pas le carton et le barman ne me l'avait pas réclamé. J'avais ma caï dans la main, et pas le carton. Je ne pouvais pas sortir à moins de payer 2500 escudos. Jamais de la vie. Pas question. Il faudra me passer sur le corps, ou je passerai sur le tien.
ça n'est pas la première fois que je suis confrontée aux vigiles. Les vigiles et moi c'est l'amour vache. Soit je les mets dans ma poche, soit je me les cogne. Au concert de M, on nous a sorti du public avec une copine parce qu'on sautait partout et qu'on bousculait un peu trop les gens. On était pas vraiment au devant de la scène, mais on pogottait comme des folles. Et ce sont deux énormes armoires qui ont soulevé mes 45 kilos, et qui m'ont dragué vers la sortie avec une brutalité inimaginable. En moi s'est réveillé le frisson d'injustice. C'est un frisson qui me rend complètement folle, surtout lorsque je suis l'innocente victime de l'injustice. Moi, frêle et délicate jeune fille, on se permettait de me brutaliser, d'employer la force, d'irriter mon soyeux épiderme, et bien qui s'y frotte s'y pique, on me prend pour une poupée de chiffon, on me traite comme telle, on va voir ce qu'on va voir. Je me dégage de l'emprise des vigiles (ils étaient deux, deux énormes connards moches grands et gros) en faisant un mouvement rotatif des deux bras en même temps (on m'a appris), et je me retourne et me jette sur aux pour les taper de toutes mes forces. Ils me reprennent, et je deviens encore plus folle de rage et de violence, je ne sais même plus ce que j'ai fait ensuite. On s'est retrouvées dehors, mais il restait une dernière copine à l'intérieur, on lui avait acheté le billet pour son annif, il fallait la rejoindre. Nous avons essayé de rentrer (c'était à Bercy) par tous les moyens, le parking, les issues de secours, l'entrée principale, rien n'y faisait. Nous arrivons à une porte d'entrée latérale où se trouve le chef des vigiles. On rassemble nos esprits, on essaye d'expliquer la situation, on discute, on argumente, rien n'y fait. Je perds patience et me jette de nouveau sur le chef des vigiles, et le tape. On nous fout brutalement à la porte, en disant qu'on appelle la police. On se carapatte du côté des caravanes techniques, on entend des voix, on voit de la lumière, on rentre, il y a un technicien. Je me mets à pleurer, on explique toute la situation, dix minutes avant la fin du concert il nous fait rentrer par les backstage, on retrouve la copine, tout est bien qui finit bien. Ou presque. Le frisson d'injustice me chatouille encore au corps. Le lendemain je prends mon téléphone, appelle Bercy pour avoir le numéro de la société de vigiles qu'ils ont engagé. On me le donne, ainsi que le nom du vigile en chef. J'appelle et demande à lui parler. Qui dois-je annoncer? Aurélie machichose, commissaire au poste de police du seizièeme arrondissement. On me le passe direct. Bonjour monsieur, j'ai sous les yeux la plainte qu'une jeune fille à déposé à l'encontre de votre société coups et blessures, je voulais savoir votre version des faits. Le vigile se souvient très bien de moi, il me fait ma description, une folle, une hystérique! Je veux bien le croire. Cependant, j'ai aussi sous les yeux des clichés des ématomes qu'elle a sur les bras, et ils sont assez impressionnant (j'avais des boules violacées sur les deux, mais je marque facilement). Vous ne croyez pas que les vigiles y sont allé un peu fort, je veux dire, elle est pas bien massive quand même, ils auraient pu y aller mollo. C'est vrai, c'est vrai, mais vous savez, ils font pas dans la dentelle, on les paie pour ça. Oui, mais bon, là quand même, la jeune fille est traumatisée (j'étais traumatisée), les bleus sont parlant, il y ont été un peu fort. Oui, peut-être. Le sentiment d'injustice s'en est allé, il a dit que c'était un peu abusé, il a reconnu qu'il y ont été un peu fort, c'est tout ce que je voulais entendre.
La deuxième fois que s'est réveillé en moi le dragon de l'injustice, c'était à Por-Cros, une île dans le sud de la France. On était tranquilou bilou dans une petite rue en train de discuter avec un copain, et on rigolait bien. On nous a dit de nous taire mais on a rien entendu. on nous a balancé un seau d'eau, et on a rien vu. Soudain un énorme chauve a déboulé sur mon pote et s'est mis à l'agripper violemment en lui hurlant dessus. Ni une ni deux, j'ai pris mon élan, et j'ai bondis sur son dos en lui cognant dessus de toutes mes forces. Il s'est retourné, m'a prise par les cheveux et traînée comme ça par terre sur 20 mètres jusqu'à ce qu'un autre jeune l'arrête. En fait on était sous les fenêtres d'un hostellerie, le gros chauve c'était le patron, le jeune c'était son fils. Le lendemain, j'avais mal aux cheveux et mal à l'injustice. Je suis allée voir le patron et je lui ai demandé des excuses. Il s'est excusé en ajoutant : "mais si mon fils avait pas été là je t'aurait jetée dans l'eau du port!" Il n'aurait pas compris son malheur. Ma vengeance aurait été terrible. Bouh!
Là encore, l'injustice planait au dessus de nos têtes et s'apprêtait à s'abattre sur moi, par sa main j'allais frapper le vigile. Je tente d'abord de discuter, charmer, argumenter, rien n'y fait. tout le monde s'y met, tout le monde discute argumente. je perds patience et décide de forcer le passage. Il me barre la route. Je pousse, je fais du rugby, je prends de l'élan et lui fonce dessus tête baissée, me heurte à un mur, que je tente de faire tomber à grands coups de poings désordonnés. Normalement quand on tape un vigile on se fait sortir, mais là, rien n'y fait, il ne voulait pas que je sorte. J'avais beau le taper, avec mes mains, avec mon portefeuille, rien n'y fait!
Je ne peux pas lutter, il est plus fort, j'ai du mal à le réaliser, à en convenir, mais c'est bel et bien le cas. Finalement je crache les 25 euros, mais en le traitant de tous les noms, en toutes les langues, je l'insulte, je le pourris. Tout le monde dit you are so french et le danois (je ne l'ai pas encore embrassé il n'a pas de prénom) me dit, you are beautiful when you are so mad ce que j'ai du mal à croire. Je suis toute chamboullée, les norvégiens sont emballés, it was a good fight, for a good cause! tout le monde est dehors maintenant, et on passe à autre chose, on reprend les petites histoires, les anecdotes, on papotte on papotte. Soudain une dame sort et dit qu'elle a trouvé ma carte, elle me la donne, je la brandis, triomphante, au nez du vigile, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, give me back the money now! On give me back the money. La dame, ma sauveuse, une norvégienne, vient me voir, elle me dit qu'elle m'a vue chanter à Madère, à Ténérife, et que ça la fait bien rigoler de me retrouver ici, et de me sauver avec ma carte. Je la bénis, l'embrasse, lui baise les pieds.
Nous partons faire la fête sur Vega, le bateau des norvegiens, il fait 9 mètres et on est 15 dessus, bientôt il y a trop de bazar, le danois et moi allons faire un tour sur les catway, et le danois devient Andy.
Je me suis rendue au club nautique après mon tour, tout le monde était là, les gars de Jean-François II qui s'étaient trouvés des nénettes, les danois, les norvégiens, et tout le monde au rallye était parti en excursion, Mina 2, Naomie 2, Pilou, Malika, il n'y avait plus personne. J'étais seule de nouveau, mais bien accompagnée, par toute cette petite bande fort sympathique, tout plein d'histoires, les uns vont aux Caraïbes, les autres à Tobago, les derniers ne savent pas encore où.
Hop là! Présent.
Je débarque donc, bois des coups, écoute les histoires, papotte papotte, rigole rigole et fais de grands sourires au grand danois, qui s'est assis en face de moi. Il est blond aux yeux bleus, et j'adore les blonds aux yeux bleux. Il ne s'appelle pas Nicolas, et j'adore les gens qui ne s'appellent pas Nicolas. What are your plans tonight? Well well well I will very probably stay awake all night long! En conséquence je bois des caïpirinhas, et mange des patates douces, pour prendre des forces. Nous décidons d'aller au Cyrius, pour changer. Nous partons tous joyeux, nos deux bandes, Jean-François et scandinaves, ont fusionné, d'autres sont venus se grefer, on est plein, c'est la fête, que des gens que je ne connais quasi pas, personne du rallye, liberté, liberté chérie!
Nous arrivons au Cyrius. A l'entrée le gros vigile black nous donnes des cartons. Je pense en y voyant des lignes que c'est pour s'enregistrer au Karaoké, je le balance n'importe où. Je vais me chercher une énième caïpirinha, et veux ressortir pour fumer une clope, le vigile m'en empêche, il veut le carton. Je ne l'ai pas. Alors c'est 2500 escudos, soit 25 euros. Comment ça? Si tu n'as pas le carton pour sortir, tu dois payer 2500 escudos. En fait le carton c'est une sorte d'entrée, et quand tu bois des boissons tu les fais noter sur le carton, tu le présentes à la sortie à la fin de la soirée, et tu payes la note. Moi je n'avais pas le carton et le barman ne me l'avait pas réclamé. J'avais ma caï dans la main, et pas le carton. Je ne pouvais pas sortir à moins de payer 2500 escudos. Jamais de la vie. Pas question. Il faudra me passer sur le corps, ou je passerai sur le tien.
ça n'est pas la première fois que je suis confrontée aux vigiles. Les vigiles et moi c'est l'amour vache. Soit je les mets dans ma poche, soit je me les cogne. Au concert de M, on nous a sorti du public avec une copine parce qu'on sautait partout et qu'on bousculait un peu trop les gens. On était pas vraiment au devant de la scène, mais on pogottait comme des folles. Et ce sont deux énormes armoires qui ont soulevé mes 45 kilos, et qui m'ont dragué vers la sortie avec une brutalité inimaginable. En moi s'est réveillé le frisson d'injustice. C'est un frisson qui me rend complètement folle, surtout lorsque je suis l'innocente victime de l'injustice. Moi, frêle et délicate jeune fille, on se permettait de me brutaliser, d'employer la force, d'irriter mon soyeux épiderme, et bien qui s'y frotte s'y pique, on me prend pour une poupée de chiffon, on me traite comme telle, on va voir ce qu'on va voir. Je me dégage de l'emprise des vigiles (ils étaient deux, deux énormes connards moches grands et gros) en faisant un mouvement rotatif des deux bras en même temps (on m'a appris), et je me retourne et me jette sur aux pour les taper de toutes mes forces. Ils me reprennent, et je deviens encore plus folle de rage et de violence, je ne sais même plus ce que j'ai fait ensuite. On s'est retrouvées dehors, mais il restait une dernière copine à l'intérieur, on lui avait acheté le billet pour son annif, il fallait la rejoindre. Nous avons essayé de rentrer (c'était à Bercy) par tous les moyens, le parking, les issues de secours, l'entrée principale, rien n'y faisait. Nous arrivons à une porte d'entrée latérale où se trouve le chef des vigiles. On rassemble nos esprits, on essaye d'expliquer la situation, on discute, on argumente, rien n'y fait. Je perds patience et me jette de nouveau sur le chef des vigiles, et le tape. On nous fout brutalement à la porte, en disant qu'on appelle la police. On se carapatte du côté des caravanes techniques, on entend des voix, on voit de la lumière, on rentre, il y a un technicien. Je me mets à pleurer, on explique toute la situation, dix minutes avant la fin du concert il nous fait rentrer par les backstage, on retrouve la copine, tout est bien qui finit bien. Ou presque. Le frisson d'injustice me chatouille encore au corps. Le lendemain je prends mon téléphone, appelle Bercy pour avoir le numéro de la société de vigiles qu'ils ont engagé. On me le donne, ainsi que le nom du vigile en chef. J'appelle et demande à lui parler. Qui dois-je annoncer? Aurélie machichose, commissaire au poste de police du seizièeme arrondissement. On me le passe direct. Bonjour monsieur, j'ai sous les yeux la plainte qu'une jeune fille à déposé à l'encontre de votre société coups et blessures, je voulais savoir votre version des faits. Le vigile se souvient très bien de moi, il me fait ma description, une folle, une hystérique! Je veux bien le croire. Cependant, j'ai aussi sous les yeux des clichés des ématomes qu'elle a sur les bras, et ils sont assez impressionnant (j'avais des boules violacées sur les deux, mais je marque facilement). Vous ne croyez pas que les vigiles y sont allé un peu fort, je veux dire, elle est pas bien massive quand même, ils auraient pu y aller mollo. C'est vrai, c'est vrai, mais vous savez, ils font pas dans la dentelle, on les paie pour ça. Oui, mais bon, là quand même, la jeune fille est traumatisée (j'étais traumatisée), les bleus sont parlant, il y ont été un peu fort. Oui, peut-être. Le sentiment d'injustice s'en est allé, il a dit que c'était un peu abusé, il a reconnu qu'il y ont été un peu fort, c'est tout ce que je voulais entendre.
La deuxième fois que s'est réveillé en moi le dragon de l'injustice, c'était à Por-Cros, une île dans le sud de la France. On était tranquilou bilou dans une petite rue en train de discuter avec un copain, et on rigolait bien. On nous a dit de nous taire mais on a rien entendu. on nous a balancé un seau d'eau, et on a rien vu. Soudain un énorme chauve a déboulé sur mon pote et s'est mis à l'agripper violemment en lui hurlant dessus. Ni une ni deux, j'ai pris mon élan, et j'ai bondis sur son dos en lui cognant dessus de toutes mes forces. Il s'est retourné, m'a prise par les cheveux et traînée comme ça par terre sur 20 mètres jusqu'à ce qu'un autre jeune l'arrête. En fait on était sous les fenêtres d'un hostellerie, le gros chauve c'était le patron, le jeune c'était son fils. Le lendemain, j'avais mal aux cheveux et mal à l'injustice. Je suis allée voir le patron et je lui ai demandé des excuses. Il s'est excusé en ajoutant : "mais si mon fils avait pas été là je t'aurait jetée dans l'eau du port!" Il n'aurait pas compris son malheur. Ma vengeance aurait été terrible. Bouh!
Là encore, l'injustice planait au dessus de nos têtes et s'apprêtait à s'abattre sur moi, par sa main j'allais frapper le vigile. Je tente d'abord de discuter, charmer, argumenter, rien n'y fait. tout le monde s'y met, tout le monde discute argumente. je perds patience et décide de forcer le passage. Il me barre la route. Je pousse, je fais du rugby, je prends de l'élan et lui fonce dessus tête baissée, me heurte à un mur, que je tente de faire tomber à grands coups de poings désordonnés. Normalement quand on tape un vigile on se fait sortir, mais là, rien n'y fait, il ne voulait pas que je sorte. J'avais beau le taper, avec mes mains, avec mon portefeuille, rien n'y fait!
Je ne peux pas lutter, il est plus fort, j'ai du mal à le réaliser, à en convenir, mais c'est bel et bien le cas. Finalement je crache les 25 euros, mais en le traitant de tous les noms, en toutes les langues, je l'insulte, je le pourris. Tout le monde dit you are so french et le danois (je ne l'ai pas encore embrassé il n'a pas de prénom) me dit, you are beautiful when you are so mad ce que j'ai du mal à croire. Je suis toute chamboullée, les norvégiens sont emballés, it was a good fight, for a good cause! tout le monde est dehors maintenant, et on passe à autre chose, on reprend les petites histoires, les anecdotes, on papotte on papotte. Soudain une dame sort et dit qu'elle a trouvé ma carte, elle me la donne, je la brandis, triomphante, au nez du vigile, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, give me back the money now! On give me back the money. La dame, ma sauveuse, une norvégienne, vient me voir, elle me dit qu'elle m'a vue chanter à Madère, à Ténérife, et que ça la fait bien rigoler de me retrouver ici, et de me sauver avec ma carte. Je la bénis, l'embrasse, lui baise les pieds.
Nous partons faire la fête sur Vega, le bateau des norvegiens, il fait 9 mètres et on est 15 dessus, bientôt il y a trop de bazar, le danois et moi allons faire un tour sur les catway, et le danois devient Andy.
mercredi 25 novembre 2009
Surprise surprise!
Journée surprise aujourd'hui! Trop chouette! Que des choses complètements inattendues! Et je ne suis pas encore couchée...
Ca commence par un réveil en musique. je dors paisiblement dans ma cabine, quand soudain j'entends un petit son d'harmonica qui s'approche doucement de mon bateau, j'ouvre les yeux, je me dis, ça doit être Andy, de San Francisco, un des huit équipiers du bateau "Jean-François 2", un nom de bateau des plus augustes du reste, dynastesque... Après mon tour j'étais allée prendre un verre avec eux, et Andy jouait avec les groupe capverdien qui joue tous les soirs au QG de la marina, le Club Nautico. Il joue de la flûte taversière, du sax, et de l'harmonica, tout ça avec talent. La cinquantaine jeune, il se balade de bars en bars à chaque escale avec tous ses instrus en proposant ses services aux bandes de zicos, gracieusement, pour le plaisir, labes. Hier on a même joué ensemble, et avec le groupe, all together quoi, deux chansons de mon répertoire, un petit tour et puis s'en va.
On s'était donné rendez-vous le lendemain matin, et Andy est venu me cueillir au saut du lit du doux chant de son instrument. Je sors toute guillerette, devant le skipper Alain un peu amusé, hello Andy! So good to see you! Nice wake up by the way, very special and nice, thanks thanks! Bientôt ce sont 4 autres équipiers de J-F 2 qui rappliquent, et me voilà papotant gaiement au petit matin avec 5 mâles, devant mon bateau, à la fraîche, tout le monde est sobre, tout le monde est clean, labes.
Deuxième surprise, Amina m'annonce qu'elle et Alain vont excursionner à Sainte-Lucie avec le bateau, donc je dois gicler dans le quart d'heure. Sympa, de mieux en mieux! Pas grave, j'irai sur Pilou qui est fermé parce que François est aussi parti en excu pour 2 jours, mais les nuits ne sont pas froides, au pire je teufferai jusqu'au petit matin, ou dormirai sur les coffres de cockpit, nao importa. Bonheur par contre, Alain me laisse son ordi, exclu totale pendant 24h, bonheur!! Je gicle donc.
Troisième surprise, masse de touristes, j'avais pas du tout prévu, je cours chercher le matos. Sauf que dans mon empressement, je n'ai pas vu que mon sac à dos contenant partoches et jamman, autrement dit ma vie, mon sang, était tombé. J'arrive sur la place, j'installe tout et je m'aperçois que je n'ai plus le sac eastpack (quatrième surprise) avec mon jamman adoré! Panique TO-TALE!!! J'ai cru qu'on me l'avait piqué, je me souvenais parfaitement le mettre sur mon charriot. Je remballe tout en contenant très, très, très difficilement mes larmes, jamais eu autant envie de pleurer, JAMAIS! je confie le bordel au café d'en face, je pars en courant comme une dératée à la marina, sur un catway, je le vois, ma vie, mon sac, mon jamman. La lanière s'était défaite. Ouf! Jamais été aussi heureuse de ma vie, JAMAIS! La chance, mais la chance! Bref, je rapplique sur la place, rebranche tout, fais un tabac, et là, surprise, la cinquième, il n'y a que 18 euros.
Sixième surprise, à 19h, quand je m'apprête à gratter mes premiers accords sur mon spot de la Praça Nova, qui je vois qui débarque? Andy avec son sac à dos, et tous ses petits trésors... Joie, bonheur! Comment on fait? Je te regarde, tu joues, je me retourne vers le micro, je reprends. Impro totale, de flûte traversière, de sax, d'harmonica (il avait toutes les tonalités). J'apprends en même temps que le public, quand je le lui demande au micro, qu'il vient de san francisco, on est tous ébobis, on applaudit! Je réalise que je suis Au Cap vert, sur le point de traverser l'Atlantique à la voile, en train de chanter dans la rue, avec un marin venu de San Francisco, c'est juste taré....Les gens sont trop cool, trop joyeux, le lieu magique, la vie, belle.
Septième surprise, je me fais aborder dans le café où je vous écris en ce moment, jusque là, tout est normal. Mais, fait extraordinaire, c'est une fille qui vient me voir! Plénitude, je tressaille, j'exulte! Elle est hôtesse sur le bateau de croisière Costa Magica, il l'ont débarquée aujourd'hui pour qu'elle rentre en France régler un problème de visa. Elle m'a vue chanter, et là elle est assise en face de moi, on fait internet toutes deux (après ce poste j'irai accepter sa friendrequest sur facebook!!! surexcitant!!), en papotant, demain on ira peut-être à la plage ensemble, génial génial génial!!! Super journée!
Ca commence par un réveil en musique. je dors paisiblement dans ma cabine, quand soudain j'entends un petit son d'harmonica qui s'approche doucement de mon bateau, j'ouvre les yeux, je me dis, ça doit être Andy, de San Francisco, un des huit équipiers du bateau "Jean-François 2", un nom de bateau des plus augustes du reste, dynastesque... Après mon tour j'étais allée prendre un verre avec eux, et Andy jouait avec les groupe capverdien qui joue tous les soirs au QG de la marina, le Club Nautico. Il joue de la flûte taversière, du sax, et de l'harmonica, tout ça avec talent. La cinquantaine jeune, il se balade de bars en bars à chaque escale avec tous ses instrus en proposant ses services aux bandes de zicos, gracieusement, pour le plaisir, labes. Hier on a même joué ensemble, et avec le groupe, all together quoi, deux chansons de mon répertoire, un petit tour et puis s'en va.
On s'était donné rendez-vous le lendemain matin, et Andy est venu me cueillir au saut du lit du doux chant de son instrument. Je sors toute guillerette, devant le skipper Alain un peu amusé, hello Andy! So good to see you! Nice wake up by the way, very special and nice, thanks thanks! Bientôt ce sont 4 autres équipiers de J-F 2 qui rappliquent, et me voilà papotant gaiement au petit matin avec 5 mâles, devant mon bateau, à la fraîche, tout le monde est sobre, tout le monde est clean, labes.
Deuxième surprise, Amina m'annonce qu'elle et Alain vont excursionner à Sainte-Lucie avec le bateau, donc je dois gicler dans le quart d'heure. Sympa, de mieux en mieux! Pas grave, j'irai sur Pilou qui est fermé parce que François est aussi parti en excu pour 2 jours, mais les nuits ne sont pas froides, au pire je teufferai jusqu'au petit matin, ou dormirai sur les coffres de cockpit, nao importa. Bonheur par contre, Alain me laisse son ordi, exclu totale pendant 24h, bonheur!! Je gicle donc.
Troisième surprise, masse de touristes, j'avais pas du tout prévu, je cours chercher le matos. Sauf que dans mon empressement, je n'ai pas vu que mon sac à dos contenant partoches et jamman, autrement dit ma vie, mon sang, était tombé. J'arrive sur la place, j'installe tout et je m'aperçois que je n'ai plus le sac eastpack (quatrième surprise) avec mon jamman adoré! Panique TO-TALE!!! J'ai cru qu'on me l'avait piqué, je me souvenais parfaitement le mettre sur mon charriot. Je remballe tout en contenant très, très, très difficilement mes larmes, jamais eu autant envie de pleurer, JAMAIS! je confie le bordel au café d'en face, je pars en courant comme une dératée à la marina, sur un catway, je le vois, ma vie, mon sac, mon jamman. La lanière s'était défaite. Ouf! Jamais été aussi heureuse de ma vie, JAMAIS! La chance, mais la chance! Bref, je rapplique sur la place, rebranche tout, fais un tabac, et là, surprise, la cinquième, il n'y a que 18 euros.
Sixième surprise, à 19h, quand je m'apprête à gratter mes premiers accords sur mon spot de la Praça Nova, qui je vois qui débarque? Andy avec son sac à dos, et tous ses petits trésors... Joie, bonheur! Comment on fait? Je te regarde, tu joues, je me retourne vers le micro, je reprends. Impro totale, de flûte traversière, de sax, d'harmonica (il avait toutes les tonalités). J'apprends en même temps que le public, quand je le lui demande au micro, qu'il vient de san francisco, on est tous ébobis, on applaudit! Je réalise que je suis Au Cap vert, sur le point de traverser l'Atlantique à la voile, en train de chanter dans la rue, avec un marin venu de San Francisco, c'est juste taré....Les gens sont trop cool, trop joyeux, le lieu magique, la vie, belle.
Septième surprise, je me fais aborder dans le café où je vous écris en ce moment, jusque là, tout est normal. Mais, fait extraordinaire, c'est une fille qui vient me voir! Plénitude, je tressaille, j'exulte! Elle est hôtesse sur le bateau de croisière Costa Magica, il l'ont débarquée aujourd'hui pour qu'elle rentre en France régler un problème de visa. Elle m'a vue chanter, et là elle est assise en face de moi, on fait internet toutes deux (après ce poste j'irai accepter sa friendrequest sur facebook!!! surexcitant!!), en papotant, demain on ira peut-être à la plage ensemble, génial génial génial!!! Super journée!
Street spirit
Aujourd'hui, j'ai fait des heures sup. Normalement je ne chante qu'une fois par jour, à 19h, heure de pointe. Mais là j'ai été poussée par l'appât du gain. L'appât est arrivé sous la forme d'un énorme paquebot de croisière tout plein tout plein de touristes blancs. Et blanc égale riche. Je pense comme les dakarois, comme les capverdiens, quand je vois des blancs, j'ai des perles de sueur qui coulent sur le front, j'ai la bouche sèche, les mains tremblantes, le coeur qui bat vite, il faut, il faut les faire cracher! Ma méthode est différente de celles de mes collègues de la rue. Je ne demande pas, je n'assaille pas, je m'asseois, je chante et j'attends.
Je suis au café à côté de la place où je chante tous les jours, en train de zoner sur facebook, regarder ce qui se passe dans vos vies, il y a des nuages dans le ciel, peux pas bronzer, alors j'internette. En allant au café, en observant les allées-venues sur la place, je m'apperçois qu'il y a une concentration anormale de blancs... Il y en a plus que d'habitude, il y en a un peu partout. Je vais voir un groupe et leurs demande d'où ils arrivent. Il se trouve que leur paquebot le Costa Magica fait une escale de 7h à Mindelo. Ni une ni deux, je vais chercher mon matos et m'installe. J'ai l'impression d'être à Madeire ou aux Canaries, plein d'européeens munis d'appareils photos, beaucoup de vieux, une terrasse pleine, une place animée, je me branche, à peu près sûre que je vais faire exploser la boîte à sous. Je chante, bien même, fais le plat pays pour des belges, un L.O.V.E accrobatique qui remporte tous les suffrages, salue, remballe, ouvre ma boîte, et là, déception, que 18 petits euros! Moins que quand il n'y a que les capverdiens du soir qui donnent! Scandale! Outrage! Ignominie!
Sauf que sauf que, on était plusieurs sur le coup. J'étais pas la seule à griller qu'il y avait des bourses pleines qui débarquaient dans la ville. Les africains vendeurs de pacotille ont accosté mon public, des clochards capverdiens, les cireurs de chaussure, on est tous arrivés en masse sur la place pour aller tirer le meilleur de notre vache à lait, le retraité bedonnant occidental. Trop de prédateurs, on s'est tiré la bourre, ils m'ont piqué du fric, je leur en ai piqué, total, mauvaise presta financièrement parlant. 18 euros, presque une heure, non mais je rêve....
Je suis au café à côté de la place où je chante tous les jours, en train de zoner sur facebook, regarder ce qui se passe dans vos vies, il y a des nuages dans le ciel, peux pas bronzer, alors j'internette. En allant au café, en observant les allées-venues sur la place, je m'apperçois qu'il y a une concentration anormale de blancs... Il y en a plus que d'habitude, il y en a un peu partout. Je vais voir un groupe et leurs demande d'où ils arrivent. Il se trouve que leur paquebot le Costa Magica fait une escale de 7h à Mindelo. Ni une ni deux, je vais chercher mon matos et m'installe. J'ai l'impression d'être à Madeire ou aux Canaries, plein d'européeens munis d'appareils photos, beaucoup de vieux, une terrasse pleine, une place animée, je me branche, à peu près sûre que je vais faire exploser la boîte à sous. Je chante, bien même, fais le plat pays pour des belges, un L.O.V.E accrobatique qui remporte tous les suffrages, salue, remballe, ouvre ma boîte, et là, déception, que 18 petits euros! Moins que quand il n'y a que les capverdiens du soir qui donnent! Scandale! Outrage! Ignominie!
Sauf que sauf que, on était plusieurs sur le coup. J'étais pas la seule à griller qu'il y avait des bourses pleines qui débarquaient dans la ville. Les africains vendeurs de pacotille ont accosté mon public, des clochards capverdiens, les cireurs de chaussure, on est tous arrivés en masse sur la place pour aller tirer le meilleur de notre vache à lait, le retraité bedonnant occidental. Trop de prédateurs, on s'est tiré la bourre, ils m'ont piqué du fric, je leur en ai piqué, total, mauvaise presta financièrement parlant. 18 euros, presque une heure, non mais je rêve....
mardi 24 novembre 2009
It's raining men
Il y a trop d'hommes, partout. Il n'y a pas assez de femmes. On dit qu'on va être en pénuries de mâles, en ce qui me concerne, mon garde-manger est plein! Je ne rencontre que des hommes, QUE des hommes. C'est n'importe quoi. Il y a deux jours, je passe la soirée avec Mina 2, l'équipage de l'élégant 50 pied britannique, trois hommes, dont un golden boy de 27 ans avec qui on tient absolument à ce que je m'acoquine, on a organisé une soirée pirates pour cela , dans deux jours, tout le monde déguisé en pirate qui boit du whisky sur un voilier qui tangue...Hier je devais boire un coup avec 4 convoyeurs d'un voilier géant (je les ai loupé), aujourd'hui je me fais aborder en allant chanter par un trentenaire français, qui m'invite à boire un coup avec les sept autres membres de son équipage, tous des mecs évidemment, demain je vais voir sur leur bateau trois norvégiens rencontrés au Club Nautico, le bar de Mindelo, après le petit dej prévu sur le boat du trentenaire, après mon tour de chant, deux allemands et un gallois m'ont payé mon café, l'un des allemands, Andreas, a mis un billet de 20 dollars dans ma boî-boîte, danke danke, bref, rien ne va plus, mais où sont les femmes??? Pourquoi y a jamais un groupe de nanas qui me dit, allez viens, on va te payer un coup??? Alors ce soir, au club Nautico, coincée entre les trois norvégiens et les huit français, je me suis échappée bien vite, prétextant devoir rapporter mon matos en lieu sûr. Je verrai tout ce petit monde demain, en plein jour, que le soleil est haut, et le taux d'alcool dans le sang, à priori, bas. Sinon je vous connais, vous avez des manquements d'égards que vous pensez que votre état d'ivresse sur le compte duquel vous mettez tout, vous permet. Je préfère laisser cela aux péripatétitiennes locales. Moi je cueille en plein jour, en pleine possession de mes moyens, point n'est besoin (plus n'est besoin) que je me donne du coeur au ventre en me noyant le gosier dans des tord-boyeaux; j'ai des tripes, je cueille sobre. Et ne cueille pas du tout d'ailleurs, c'est pas la saison, j'ai d'autres chats à fouetter! Donc ma stratégie, c'est de voir les hommes le jour, et de dormir la nuit. La seule femme que je cottoie en ce moment c'est Amina, et elle me fait la gueule, elle veut que je me barre du bateau, Alain m'a dit ce matin, "elle m' a dit c'est moi ou Anne, c'est bête hein", bah oui c'est bête, quel est mon crime? Mystère, sois-disant que je fais du bruit la nuit... Sauf qu'elle me fait aussi la gueule le jour, elle prend ses grands airs, icompréhensible revirement de situation, je ne veux même pas essayer d'en savoir le pourquoi, j'en ai ma claque des gens qui me tirent la tronche. En tout cas François est parti en excursion pendant deux jours, Pilhouë est fermé, donc je dois rester deux jours avec Amina qui fait la gueule, heureusement qu'Alain est trop cool trop sympa, sinon la crise atteindrait des sommets.
Bref, je verrai tous ces mâles le jour, goûterai au plaisir de leur conversation, offrirai une oreille passionnée à leurs récits épopesques, et repartirai comme je serai venue, seule, digne et libre! Il n'y a qu'avec Mina 2 que je me permette de me griser un peu, car j'ai complètement confiance en eux, ils sont, comme ils le disent si élégamment eux-mêmes, decent.
L'ambarras du choix invite à la sélection. Avant je n'avais pas le choix, et je ne choississais pas vraiment, j'étais, si le coeur m'en disait, d'humeur égale et sympathique avec tous, qu'il soient beaux ou laids, les mâles je veux dire. Maintenant, je m'y suis surprise cette après-midi, je suis capable d'une raideur à toute épreuve. Je suis au bout du catway. Un jeune homme approche, pas beau, jeune mais pas frais. Il me demande où se trouve Maupiti.
- c'est sur ce catway.
- Bah oui, j'ai cherché mais je trouve pas.
- Bah faut mieux chercher, désolée.
Il aurait été beau comme les norvégiens, je me serais levée, attends je vais t'accompagner, tu viens d'ou, c'est quoi ton bateau, tu vas ou, tu t'appelles comment, tu viens me voir chanter ce soir, ouais ouais chui chanteuse ouais, t'as vu comme chui cool un peu, j'voyage sur des bateaux, guitare en bandoulière, elle fait rêver ma vie, on s'embrasse sur la bouche?
Bref, la nuit, tous les matous sont gris, il y a trop de matous, on s'en tient au plan, on communique le jour, la nuit, on repose, ou on bloggue. Parce qu'on a pas de copines. Mon amie, ma pineco, ma soeur en ce moment, c'est le blog.
Bref, je verrai tous ces mâles le jour, goûterai au plaisir de leur conversation, offrirai une oreille passionnée à leurs récits épopesques, et repartirai comme je serai venue, seule, digne et libre! Il n'y a qu'avec Mina 2 que je me permette de me griser un peu, car j'ai complètement confiance en eux, ils sont, comme ils le disent si élégamment eux-mêmes, decent.
L'ambarras du choix invite à la sélection. Avant je n'avais pas le choix, et je ne choississais pas vraiment, j'étais, si le coeur m'en disait, d'humeur égale et sympathique avec tous, qu'il soient beaux ou laids, les mâles je veux dire. Maintenant, je m'y suis surprise cette après-midi, je suis capable d'une raideur à toute épreuve. Je suis au bout du catway. Un jeune homme approche, pas beau, jeune mais pas frais. Il me demande où se trouve Maupiti.
- c'est sur ce catway.
- Bah oui, j'ai cherché mais je trouve pas.
- Bah faut mieux chercher, désolée.
Il aurait été beau comme les norvégiens, je me serais levée, attends je vais t'accompagner, tu viens d'ou, c'est quoi ton bateau, tu vas ou, tu t'appelles comment, tu viens me voir chanter ce soir, ouais ouais chui chanteuse ouais, t'as vu comme chui cool un peu, j'voyage sur des bateaux, guitare en bandoulière, elle fait rêver ma vie, on s'embrasse sur la bouche?
Bref, la nuit, tous les matous sont gris, il y a trop de matous, on s'en tient au plan, on communique le jour, la nuit, on repose, ou on bloggue. Parce qu'on a pas de copines. Mon amie, ma pineco, ma soeur en ce moment, c'est le blog.
lundi 23 novembre 2009
Mindelo live
Ca fait deux jours que je dis que j'y vais. Ca fait deux jours que je refuse devant l'obstacle. Deux jours que je dis, aujourd'hui je ne fais rien, ce soir je chante, deux soirs que je n'y vais pas. Je n'ai pas envie. J'en ai marre. Mais bon ce soir j'y suis allée quand même. Toute seule, comme un grande, j'ai roulé mon charriot, installé mon matos. Je déplie le pied de micro, je l'installe, je déplie le tabouret, je mets le pupitre, je prend la batterie de voiture, je la déplace, je me nique le dos, je prends l'adaptateur, j'accroche les crocos a moins noir et plus rouge, je branche la prise multiple, je branche l'ampli, je branche le jamman, je branche le micro, je branche la guitare, je baisse tous les niveaux, j'allume le courant en priant pour qu'il n'y ait pas de couille, il n'y a pas de couille, je monte le volume, le niveau de la gratte, du micro, de la boucle, je fais un essai en bouclant un refrain, je me lève, je vais à l'autre bout de la place pour voir si on m'entend haut et clair, j'ajuste en fonction, je me rassois, je mets ma boite à côté de moi, je la dégainerai à la fin de la première chanson. Je chante, je danse, je fais des galipettes, je salue, je remercie, je débranche tout, je range tout, je prends le charriot, je remets la batterie dessus, je me nique le dos, je pose l'ampli par dessus, puis je cale le tabouret, le pupitre, je sangle, je mets le jamman dans la gratte, les jacks dans mon sac à dos, je prends la guitare sur le dos, le sac à dos sur le ventre et le pied de micro dans la main, et je m'en vais, sous les vivas, les hourras, les applaudissements, les petites culottes qui volent, les bouquets de roses qui pleuvent, le champagne qui ruisselle!
C'est d'un banal.
A Mindelo, ils aiment la musique. J'avais même pas fini l'intro de la première chanson qu' ils tapaient déjà dans les mains. Je me suis installée sur la Praça Nova, une place centrale, avec des petites fontaines, des arbres et de jolies lumières. Je me suis renseignée, l'heure de pointe c'est 19h30. Je commence à 19h30. Il y a des enfants, des jeunes, des vieux, que des capverdiens, pas de touristes. Je fais mon petit speech en portugais, ils me comprennent, réagissent bien à propos de la boîte qu'ils applaudissent d'ailleurs, ce que j'approuve et apprécie énormément, bravo la boîte, bravo bravo bravo! J'adore qu'on applaudisse la boîte. Si la boïte pouvait faire la révérence et envoyer des baisers à la volée, elle le ferait! A toutes les chansons, dès que je passe de l'arpège au petit ryhthme bossa, ils tapent dans leurs mains, se mettent à danser, c'est idéal, incroyable...Je le leurs dis d'ailleurs, ils sont trop chouettes de participer autant, et ils s'applaudissent, les capverdiens adorent taper dans leurs mains! ça fait plaisir, labes. Ils mettent de l'argent, c'est trop cool, tout va comme sur des roulettes. Mais je m'emmerde un peu. J'en ai marre. J'en ai marre de chanter les mêmes chansons, de faire les mêmes accords, les mêmes rythmes, j'en peux plus, je vomis Brel, Dylan, Denver, Young, J'en ai ma claque, je me fais chier. Il y a du bonheur, mais il n' est pas excitant, c'est bien mais c'est pas top. Je remballe tout, je vais au club nautique, je compte, il y a 2700 escudos ce qui fait 27 euros, 7 dollars, et 5 euros. C'est plus que cool, mais ça ne m'excite pas. Ca me saoule. Je m'ennuie.
Ce qui est bien avec l'ennui, c'est que c'est excitant. Parce que c'est créatif. Tout être normalement constitué, quand il souffre d'un ennui mortel, se creuse les méninges pour trouver comment s'amuser. Ou alors il sort son larfeuille, c'est au choix. Moi je m'ennuie parce que je chante toujours les mêmes chansons, et en plus c'est pas les miennes. Qaund on m'applaudit, c'est aussi Brel, Dylan, Young et Denver qu'on applaudit, ça n'est pas que moi, et ça, ça n'est pas supportable. C'est intolérable. Alors, alors... Et bien sans m'en rendre compte, étant donné que je n'ai pas le courage de chanter les bouses que j'ai faites avant, petit à petit, je me mets à fabriquer d'autres bouses, un peu moins malodorantes, et pour qu'on puisse sentir ces bouses, les percevoir, je les fais anglaises. Sauf que, mon anglais est fluent, mais limité, je n'ai pas de mal à trouver les paroles du refrain ou des premières phrases, mais après je cale lamentablement. Je mets donc du temps à faire sortir les bouses de moi, à bouser quoi. Je bouse mou. Et en plus, cerise, mouche sur la bouse, je n'ai pas d'endroit privé pour bouser, et poser mes bouses. Je n'ai pas de chez moi, de studio ou de salle de répète pour pouvoir graver mes bouses, les affiner, les travailler, pour en faire de belles bouses, bien nettes, bien propres. Je n'ai nulle part où bouser. Je suis bloquée. Je suis libre, mais bloquée.
Quand j'arrive au Brésil, première chose que je fais, je prends un chez moi, direct, avec une porte qu'on peut fermer, et une prise de courant, et je bouse, tant et plus, à tout va, je m'enferme pendant 15 jours et quand je ressors, je chante que du moi. Ou une fois sur deux.
Mais quand, quand, quand vais-je enfin arriver au Brésil???!!! J'en peux plus!
Elle est énervante hein, elle se tape une méga croisière sur des gros voiliers, elle passe par plein d'endroits différents, elle voit du monde, du pays, de l'eau, elle fait de la musique, elle se bronze toute la journée, et elle trouve encore le moyen de se plaindre...ç't'agaçant!
C'est d'un banal.
A Mindelo, ils aiment la musique. J'avais même pas fini l'intro de la première chanson qu' ils tapaient déjà dans les mains. Je me suis installée sur la Praça Nova, une place centrale, avec des petites fontaines, des arbres et de jolies lumières. Je me suis renseignée, l'heure de pointe c'est 19h30. Je commence à 19h30. Il y a des enfants, des jeunes, des vieux, que des capverdiens, pas de touristes. Je fais mon petit speech en portugais, ils me comprennent, réagissent bien à propos de la boîte qu'ils applaudissent d'ailleurs, ce que j'approuve et apprécie énormément, bravo la boîte, bravo bravo bravo! J'adore qu'on applaudisse la boîte. Si la boïte pouvait faire la révérence et envoyer des baisers à la volée, elle le ferait! A toutes les chansons, dès que je passe de l'arpège au petit ryhthme bossa, ils tapent dans leurs mains, se mettent à danser, c'est idéal, incroyable...Je le leurs dis d'ailleurs, ils sont trop chouettes de participer autant, et ils s'applaudissent, les capverdiens adorent taper dans leurs mains! ça fait plaisir, labes. Ils mettent de l'argent, c'est trop cool, tout va comme sur des roulettes. Mais je m'emmerde un peu. J'en ai marre. J'en ai marre de chanter les mêmes chansons, de faire les mêmes accords, les mêmes rythmes, j'en peux plus, je vomis Brel, Dylan, Denver, Young, J'en ai ma claque, je me fais chier. Il y a du bonheur, mais il n' est pas excitant, c'est bien mais c'est pas top. Je remballe tout, je vais au club nautique, je compte, il y a 2700 escudos ce qui fait 27 euros, 7 dollars, et 5 euros. C'est plus que cool, mais ça ne m'excite pas. Ca me saoule. Je m'ennuie.
Ce qui est bien avec l'ennui, c'est que c'est excitant. Parce que c'est créatif. Tout être normalement constitué, quand il souffre d'un ennui mortel, se creuse les méninges pour trouver comment s'amuser. Ou alors il sort son larfeuille, c'est au choix. Moi je m'ennuie parce que je chante toujours les mêmes chansons, et en plus c'est pas les miennes. Qaund on m'applaudit, c'est aussi Brel, Dylan, Young et Denver qu'on applaudit, ça n'est pas que moi, et ça, ça n'est pas supportable. C'est intolérable. Alors, alors... Et bien sans m'en rendre compte, étant donné que je n'ai pas le courage de chanter les bouses que j'ai faites avant, petit à petit, je me mets à fabriquer d'autres bouses, un peu moins malodorantes, et pour qu'on puisse sentir ces bouses, les percevoir, je les fais anglaises. Sauf que, mon anglais est fluent, mais limité, je n'ai pas de mal à trouver les paroles du refrain ou des premières phrases, mais après je cale lamentablement. Je mets donc du temps à faire sortir les bouses de moi, à bouser quoi. Je bouse mou. Et en plus, cerise, mouche sur la bouse, je n'ai pas d'endroit privé pour bouser, et poser mes bouses. Je n'ai pas de chez moi, de studio ou de salle de répète pour pouvoir graver mes bouses, les affiner, les travailler, pour en faire de belles bouses, bien nettes, bien propres. Je n'ai nulle part où bouser. Je suis bloquée. Je suis libre, mais bloquée.
Quand j'arrive au Brésil, première chose que je fais, je prends un chez moi, direct, avec une porte qu'on peut fermer, et une prise de courant, et je bouse, tant et plus, à tout va, je m'enferme pendant 15 jours et quand je ressors, je chante que du moi. Ou une fois sur deux.
Mais quand, quand, quand vais-je enfin arriver au Brésil???!!! J'en peux plus!
Elle est énervante hein, elle se tape une méga croisière sur des gros voiliers, elle passe par plein d'endroits différents, elle voit du monde, du pays, de l'eau, elle fait de la musique, elle se bronze toute la journée, et elle trouve encore le moyen de se plaindre...ç't'agaçant!
dimanche 22 novembre 2009
No Cabo Verde
On arrive au Cap Vert. En pleine après-midi, en plein contre jour, les massifs montagneux des îles se dressent devant nous, découpant dans le ciel azur des ombres noires et imposantes. C'est majestueux. Les îles sont longues, grandes, il y en plein, Boa Vista, Sal, Sao Nicolau, et la nôtre, Sao Vincente. Nous arrivons dans la marina, sur un plan d'eau large, enclavé dans une petite baie, derrière laquelle trône une montagne. Lorsque l'on regarde vers la mer, on voit une île et ses cîmes en face, le soleil se couche sur son dos, et l'île devient toute noire, alors qu'il fait encore jour, on dirait qu'elle meurt, dans un ciel tout rose et jaune.
Mindelo, la ville qui nous accueille, a des airs d'Ushuaïa. Comme là-bas, les bâtisses descendent doucement dans l'eau, surplombées par la montagne, s'y moulant dans une architecture gaie et colorée de maisons et d'immeubles bas, de pas plus de deux ou trois étages chacuns. Les bateaux de la marina rivalisent d'originalité, de beauté ou d'élégance, tel ce 96 pied, Lezard of Cornwall, battant pavillon espagnol, qui est arrivé ce matin. Il est sur mon spot, mon ponton, le premier en partant de la mer, le dernier en partant de la terre, toujours désert. Je me pose au bout avec ma bouteille d'eau, mes cloppes et ma gratte, et je glande en regardant le mouillage au devant danser devant moi, avec le soleil et les jolis reliefs de la belle île d'en face, et depuis ce matin, en regardant Lezard of Cornwall, et en le mitraillant de photos. Il est gros, tellement gros, 96 pieds, ça fait presque trentre mètres. Le propriétaire est très secret, l'équipage refuse d'en parler, le 26 ils appareillent pour traverser jusqu'au Bresil, ils mettront 6 jours!!!! Demain soir je monte à bord avec ma gratte, Michel le skippeur belge me fait faire le tour du propriétaire en échange d'un plat pays qui est le mien, je vais poser plein de petites questions, un régal...
Je suis toujours en crise, je n'en peux plus de voyager, de bouger, de m'attacher, de me séparer, et j'ai peur d'aller chanter, j'ai pas envie. J'ai envie de voir mon Papa et ma Maman, mes copines, mes copains, mes Chayrigues, mes frères, ma soeur, mon Saint-Cloud, mon 16ème, mes des Georges, ma Parmentier, ma Boulette, j'ai envie de me poser, de me reposer, de dormir pendant une semaine, de rire, de pleurer, de prendre un bain, d'enregistrer des chansons, de manger du saucisson, de changer de stock de fringues, j'ai envie d'avoir froid et de mettre un manteau.
Je profite quand même et passe d'agréables moments, mais quand je vois des photos de vous sur facebook, je pleure de joie, quand je vous ai au téléphone, je pleure de joie, je suis en manque, c'est clair et net...
Je pense que tout se résorbera quand j'irai chanter, encore faut-il que je trouve la motivation, pour le moment, je ne veux que contempler, jouer, cuisiner, et écrire. Mais ça ne m'épanouit pas, il faut que je me fasse vibrer, sinon je me prends le chou. Il faut que j'oublie tout ce qui me passe par la tête en faisant quelque chose de bien disjoncté comme chanter dans la rue. C'est puissant, ça lave tout.
Mindelo, la ville qui nous accueille, a des airs d'Ushuaïa. Comme là-bas, les bâtisses descendent doucement dans l'eau, surplombées par la montagne, s'y moulant dans une architecture gaie et colorée de maisons et d'immeubles bas, de pas plus de deux ou trois étages chacuns. Les bateaux de la marina rivalisent d'originalité, de beauté ou d'élégance, tel ce 96 pied, Lezard of Cornwall, battant pavillon espagnol, qui est arrivé ce matin. Il est sur mon spot, mon ponton, le premier en partant de la mer, le dernier en partant de la terre, toujours désert. Je me pose au bout avec ma bouteille d'eau, mes cloppes et ma gratte, et je glande en regardant le mouillage au devant danser devant moi, avec le soleil et les jolis reliefs de la belle île d'en face, et depuis ce matin, en regardant Lezard of Cornwall, et en le mitraillant de photos. Il est gros, tellement gros, 96 pieds, ça fait presque trentre mètres. Le propriétaire est très secret, l'équipage refuse d'en parler, le 26 ils appareillent pour traverser jusqu'au Bresil, ils mettront 6 jours!!!! Demain soir je monte à bord avec ma gratte, Michel le skippeur belge me fait faire le tour du propriétaire en échange d'un plat pays qui est le mien, je vais poser plein de petites questions, un régal...
Je suis toujours en crise, je n'en peux plus de voyager, de bouger, de m'attacher, de me séparer, et j'ai peur d'aller chanter, j'ai pas envie. J'ai envie de voir mon Papa et ma Maman, mes copines, mes copains, mes Chayrigues, mes frères, ma soeur, mon Saint-Cloud, mon 16ème, mes des Georges, ma Parmentier, ma Boulette, j'ai envie de me poser, de me reposer, de dormir pendant une semaine, de rire, de pleurer, de prendre un bain, d'enregistrer des chansons, de manger du saucisson, de changer de stock de fringues, j'ai envie d'avoir froid et de mettre un manteau.
Je profite quand même et passe d'agréables moments, mais quand je vois des photos de vous sur facebook, je pleure de joie, quand je vous ai au téléphone, je pleure de joie, je suis en manque, c'est clair et net...
Je pense que tout se résorbera quand j'irai chanter, encore faut-il que je trouve la motivation, pour le moment, je ne veux que contempler, jouer, cuisiner, et écrire. Mais ça ne m'épanouit pas, il faut que je me fasse vibrer, sinon je me prends le chou. Il faut que j'oublie tout ce qui me passe par la tête en faisant quelque chose de bien disjoncté comme chanter dans la rue. C'est puissant, ça lave tout.
samedi 21 novembre 2009
Naomie II
Naomie II m'a adopté dès le départ.
A Quinta do Lorde, lorsque j'ai fait mon petit speech à la réunion des skippers. L'auguste Alain et la belle Amina étaient au premier rang, et m'ont tout de suite fait signe, avant même que je ne termine de parler. Je suis donc immédiatement allée les voir, car déjà, j'aimais leur allure. Ils m'ot dit qu'ils avaient besoin d'un équipier de Dakar jusqu'au Brésil. Ca tombait pile parce que moi j'avais besoin d'un autre voilier à partir de Dakar justement. On a donc convenu que j'embarquerai à dakar.
A Dakar donc, j'ai embarqué. sauf qu'on avait tous oublié que je traîne avec moi un bordel pas possible, et que ça prendra trop de place sur le bateau. Un quatrième équipier, membre de la famille d'Alain, doit venir au cap Vert, il occupera la seconde cabine, je devrais dormir dans le carré, et mes affaires ne trouveront aps de place sur Naomie II. On convient donc que soit je trouve un autre bateau pour m'embarquer moi et mes affaires, soit je trouve un autre bateau juste pour mes affaires. En attendant je peux rester sur leur bateau à Dakar, traverser jusqu'au Cap Vert et rester sur leur bateau au Cap vert aussi.
Nous levons donc l'ancre tard dans l'après-midi, je m'apprête à faire ma prenière virée sur Naomie II. Seule ombre au tableau, Amina est malade, elle dort beaucoup, c'est donc moins sympa que si elle avait été en forme et pétillante comme il est dans sa nature de l'être.
Naomie II est un bel Ovni tout neuf de 39 pieds, lourd, spacieux, très confortable. Au portant il avance bien, au près il rame un peu, au travers, il bouge dans tous les sens. Et on a fait toute la traversée par vent de travers, on a donc beaucoup beaucoup bougé. On marchait presque sur les murs...!
Alain, le skipper, a été expatrié pour Alcaltel 6 ans au Brésil et 2 ans en Malaisie. Au Brésil il a rencontré Amina, ils se sont mariés, ont acheté Naomie II et décidé de faire un petit tour de trois ans sur les mers. Alain est un homme posé et relax, avenant, il a parfois le ton bourru du skipper dans la manoeuvre, mais en dehors il est très décontracté et sympathique, jovial et souriant. Amina est une petite boule d'énergie, très pêchue et sportive, gaie et vivante, très fin marmiton, elle cuisine divinement, et même lorsqu'elle n'était pas vraiment en état pendant la traversée, elle nous mitonnait de bons petits légumes dont la fameuse patate douce que j'affectionne tant...Avec eux je discute, je parle tout, de tous, je me lâche, je debriefe ma journée, je recrée un cocon familial dans le giron naval, ma journée, la leur, nos émotions, nos impressions. On rigole beaucoup ensemble, ils sont très natures, on rit de tout et de rien. Je m'attache beaucoup à eux, j'aime passer du temps avec eux, à cuisiner, discuter, rire, vivre quoi!
A Quinta do Lorde, lorsque j'ai fait mon petit speech à la réunion des skippers. L'auguste Alain et la belle Amina étaient au premier rang, et m'ont tout de suite fait signe, avant même que je ne termine de parler. Je suis donc immédiatement allée les voir, car déjà, j'aimais leur allure. Ils m'ot dit qu'ils avaient besoin d'un équipier de Dakar jusqu'au Brésil. Ca tombait pile parce que moi j'avais besoin d'un autre voilier à partir de Dakar justement. On a donc convenu que j'embarquerai à dakar.
A Dakar donc, j'ai embarqué. sauf qu'on avait tous oublié que je traîne avec moi un bordel pas possible, et que ça prendra trop de place sur le bateau. Un quatrième équipier, membre de la famille d'Alain, doit venir au cap Vert, il occupera la seconde cabine, je devrais dormir dans le carré, et mes affaires ne trouveront aps de place sur Naomie II. On convient donc que soit je trouve un autre bateau pour m'embarquer moi et mes affaires, soit je trouve un autre bateau juste pour mes affaires. En attendant je peux rester sur leur bateau à Dakar, traverser jusqu'au Cap Vert et rester sur leur bateau au Cap vert aussi.
Nous levons donc l'ancre tard dans l'après-midi, je m'apprête à faire ma prenière virée sur Naomie II. Seule ombre au tableau, Amina est malade, elle dort beaucoup, c'est donc moins sympa que si elle avait été en forme et pétillante comme il est dans sa nature de l'être.
Naomie II est un bel Ovni tout neuf de 39 pieds, lourd, spacieux, très confortable. Au portant il avance bien, au près il rame un peu, au travers, il bouge dans tous les sens. Et on a fait toute la traversée par vent de travers, on a donc beaucoup beaucoup bougé. On marchait presque sur les murs...!
Alain, le skipper, a été expatrié pour Alcaltel 6 ans au Brésil et 2 ans en Malaisie. Au Brésil il a rencontré Amina, ils se sont mariés, ont acheté Naomie II et décidé de faire un petit tour de trois ans sur les mers. Alain est un homme posé et relax, avenant, il a parfois le ton bourru du skipper dans la manoeuvre, mais en dehors il est très décontracté et sympathique, jovial et souriant. Amina est une petite boule d'énergie, très pêchue et sportive, gaie et vivante, très fin marmiton, elle cuisine divinement, et même lorsqu'elle n'était pas vraiment en état pendant la traversée, elle nous mitonnait de bons petits légumes dont la fameuse patate douce que j'affectionne tant...Avec eux je discute, je parle tout, de tous, je me lâche, je debriefe ma journée, je recrée un cocon familial dans le giron naval, ma journée, la leur, nos émotions, nos impressions. On rigole beaucoup ensemble, ils sont très natures, on rit de tout et de rien. Je m'attache beaucoup à eux, j'aime passer du temps avec eux, à cuisiner, discuter, rire, vivre quoi!
Afrique adieu
Tim accepte que je dorme à bord, en tout bien tout honneur, j'occuperai une coquette cabine, le temps d'une nuit, pour la dépanne.
Le lendemain, petit café devant un lever de soleil magnifique, et à 7h30 nous quittons le bord en navette, eux pour excursionner, moi pour retourner au bercail, sur Naomie II. Aujourd'hui c'est ke jour du départ, pour tout le monde sauf pour nous, car Amina, la femme du skipper, a peut-être la dingue, on reste jusqu'au lendemain donc. On regarde tout le monde lever l'ancre et partir dans une grande cohue-bohue de 37,39, 47, 49, 50, 54 pieds, de monocoques, de catas, de trimarans, enfin presque, parce que les plus rapide les catas, les trimarans et les 50 pieds partiront, eux, l'après-midi. Et nous on sera tous seuls au mouillage, tous seuls à l'hôtel, enfin presque, parce que Mina 2 sont des rebelles doublés d'insensés, et ils ont décidé de rester 5 jours de plus...!
Je suis bien contente de rester, je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait plaisir.
Cette journée me réserve en plus bien des surprises, et agréables...
La première, alain, mon skippeur, a besoin que je monte au mât, bonheur, joie! Je m'éxécute, et c'est fantastique. Je suis perchée sur la barre de flèche, la vue est imprenable, il y a du vent, de la houle, moults sensations fortes, c'est géant!
Ensuite je passe une journée toute tranquille à l'hôtel, à pisciner, inetrnéter, jouer de la guitare, personne n'est là pour m'emmerder, je suis peinarde, zen, paisible...mmmmmm....Derniers moments, pleins d'une précoce nostalgie, avec Brahim et Mokou,avec les gardes de nuit, à qui je montre les vidéos de mes acrobaties sur internet et qui sont morts de rire, tout le monde me dit que je devrais rester, et j'en ai vraiment envie quelque part. Mais si je ne suis pas sûre de retourner un jour au Maroc, je suis persuadée que je reviendrai au Sénégal, et que j'y passerai du temps.
Le lendemain nous levons l'ancre, direction la dernière escale avant la grande traversée, Cabo Verde.
Je garderai de l'Afrique une impression très forte, controversée. Elle m'a fait très peur et m'a donné de grands bonheurs, uniques en leur genre.
Le lendemain, petit café devant un lever de soleil magnifique, et à 7h30 nous quittons le bord en navette, eux pour excursionner, moi pour retourner au bercail, sur Naomie II. Aujourd'hui c'est ke jour du départ, pour tout le monde sauf pour nous, car Amina, la femme du skipper, a peut-être la dingue, on reste jusqu'au lendemain donc. On regarde tout le monde lever l'ancre et partir dans une grande cohue-bohue de 37,39, 47, 49, 50, 54 pieds, de monocoques, de catas, de trimarans, enfin presque, parce que les plus rapide les catas, les trimarans et les 50 pieds partiront, eux, l'après-midi. Et nous on sera tous seuls au mouillage, tous seuls à l'hôtel, enfin presque, parce que Mina 2 sont des rebelles doublés d'insensés, et ils ont décidé de rester 5 jours de plus...!
Je suis bien contente de rester, je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait plaisir.
Cette journée me réserve en plus bien des surprises, et agréables...
La première, alain, mon skippeur, a besoin que je monte au mât, bonheur, joie! Je m'éxécute, et c'est fantastique. Je suis perchée sur la barre de flèche, la vue est imprenable, il y a du vent, de la houle, moults sensations fortes, c'est géant!
Ensuite je passe une journée toute tranquille à l'hôtel, à pisciner, inetrnéter, jouer de la guitare, personne n'est là pour m'emmerder, je suis peinarde, zen, paisible...mmmmmm....Derniers moments, pleins d'une précoce nostalgie, avec Brahim et Mokou,avec les gardes de nuit, à qui je montre les vidéos de mes acrobaties sur internet et qui sont morts de rire, tout le monde me dit que je devrais rester, et j'en ai vraiment envie quelque part. Mais si je ne suis pas sûre de retourner un jour au Maroc, je suis persuadée que je reviendrai au Sénégal, et que j'y passerai du temps.
Le lendemain nous levons l'ancre, direction la dernière escale avant la grande traversée, Cabo Verde.
Je garderai de l'Afrique une impression très forte, controversée. Elle m'a fait très peur et m'a donné de grands bonheurs, uniques en leur genre.
vendredi 20 novembre 2009
Des skippeurs
Le skippeur est un personnage. Il a de la trempe. Le skippeur ne doit compter que sur lui-même tout en sachant que les autres comptent sur lui;). Le skippeur a de larges épaules, un estomac solide, les mains habiles. Le skippeur a droit de vie ou de mort sur le bateau, il est le seul maître à bord. le skippeur sait tout ça, et bien souvent, il en use. C'est qui le chef, c'est qui le capitaine, le capitaine a faim, le chef fait la sieste, tout, tous pour le skippeur.
Dans le rallye, le skippeur n'est plus tout frais, il est un peu passé. mais il garde de sa saveur, il en a beaucoup même, de la saveur. L'expérience de la vie, de la mer, du vrai, du pur, de l'authentique, de l'aventure, en fait la plupart du temps un personnage haut en couleur, riche en histoires, anecotes, enseignements.
Le skippeur est alerte. Sinon il ne peut pas manoeuvrer. Pour cela, le vieux skipper se croit encore jeune. Eh, il se déplace plus et mieux que bien des ado-prépubères banlieusards scotchés à leurs écrans, vissés à leurs canaps. Comme le vieux skippeur est encore jeune dans sa tête, et dans son corps, il a le toupet de s'imaginer qu'il peut goûter la chair fraîche, au grand damn de la chair fraîche qui subit ses assauts avec stupeurs et tremblements. Elle voit fondre les capitaine grabataires sur elle comme comme la pluie diluvienne sur l'arche de Noé.
La chair fraîche est fraîche, c'est ce qui attire le skippeur un peu passé. Qu'elle soit laide ou belle, elle est fraîche, à tous les coups sa peau est douce, sa viande est tendre, ses baisers sucrés. Lorsque vous voulez vous taper un bon tagine, vous ne demandez pas à voir la tronche de l'agneau, ce qui importe, c'est qu'il ait bon goût, là c'est pareil.
La chair fraîche est naïve, facilement impressionable, spontanée, enthousiaste, elle a les yeux qui pétillent, elle adore les histoires du skippeur, ses récits colorés, ses leçons de vie, elle écoute, elle est toute ouïe.
le skippeur, usé par une femme fatiguante et fatiguée de ses exigences capricieuses, lassé de l'oreille distraite qu'elle prête à ses récits, trouve en la chair fraîche une disciple attentive, qui de ses yeux passionnés lui donne toute l'attention qu'il réclame. Elle est conquise, elle aime les vieux, elle est pour moi. Moi chui un marin, moi chui l'plus fort, moi j'trompe ma femme c'est pas grave, moi j'ai des yeux partout, la vie c'est dur, moi j'profite, à fond. MMMouais.
Moi j'aimerais bien qu'ils profitent avec un peu plus de retenue, verbale et physique, mais on ne peut pas tout avoir.
Moi les skippeurs, ils m'intriguent, ils me passionnent, et de toute façon Tim et Collin m'ont donné les tuyeaux et la motivation pour ne plus me laisser déborder par leur débordante affection.
Dans le rallye, le skippeur n'est plus tout frais, il est un peu passé. mais il garde de sa saveur, il en a beaucoup même, de la saveur. L'expérience de la vie, de la mer, du vrai, du pur, de l'authentique, de l'aventure, en fait la plupart du temps un personnage haut en couleur, riche en histoires, anecotes, enseignements.
Le skippeur est alerte. Sinon il ne peut pas manoeuvrer. Pour cela, le vieux skipper se croit encore jeune. Eh, il se déplace plus et mieux que bien des ado-prépubères banlieusards scotchés à leurs écrans, vissés à leurs canaps. Comme le vieux skippeur est encore jeune dans sa tête, et dans son corps, il a le toupet de s'imaginer qu'il peut goûter la chair fraîche, au grand damn de la chair fraîche qui subit ses assauts avec stupeurs et tremblements. Elle voit fondre les capitaine grabataires sur elle comme comme la pluie diluvienne sur l'arche de Noé.
La chair fraîche est fraîche, c'est ce qui attire le skippeur un peu passé. Qu'elle soit laide ou belle, elle est fraîche, à tous les coups sa peau est douce, sa viande est tendre, ses baisers sucrés. Lorsque vous voulez vous taper un bon tagine, vous ne demandez pas à voir la tronche de l'agneau, ce qui importe, c'est qu'il ait bon goût, là c'est pareil.
La chair fraîche est naïve, facilement impressionable, spontanée, enthousiaste, elle a les yeux qui pétillent, elle adore les histoires du skippeur, ses récits colorés, ses leçons de vie, elle écoute, elle est toute ouïe.
le skippeur, usé par une femme fatiguante et fatiguée de ses exigences capricieuses, lassé de l'oreille distraite qu'elle prête à ses récits, trouve en la chair fraîche une disciple attentive, qui de ses yeux passionnés lui donne toute l'attention qu'il réclame. Elle est conquise, elle aime les vieux, elle est pour moi. Moi chui un marin, moi chui l'plus fort, moi j'trompe ma femme c'est pas grave, moi j'ai des yeux partout, la vie c'est dur, moi j'profite, à fond. MMMouais.
Moi j'aimerais bien qu'ils profitent avec un peu plus de retenue, verbale et physique, mais on ne peut pas tout avoir.
Moi les skippeurs, ils m'intriguent, ils me passionnent, et de toute façon Tim et Collin m'ont donné les tuyeaux et la motivation pour ne plus me laisser déborder par leur débordante affection.
A nous les p'tits anglais
A Dakar, j'ai fait une lovely lovely rencontre, celle de Mina 2, un superbe 54 pieds, un fier voilier, dont l'équipage est absolument charmant, quels que soient les marins qui le composent qui tournent souvent. Tim en est le capitaine. Beau vieux, très beau gosse, pour une fois qu'il y en a hein, des vieux, qui sont vieux ET beaux, bref, CapTim comme il aime à se faire appeler est un anglais très très sympathique, accueillant et ouvert.
Je suis montée pour la première fois à son bord lors de ma tournée à la nage des bateaux arrivés en premier à Dakar, et Mina 2 était de ceux-là. On a bu un scotch on the rocks, et depuis, dès que nous nous croisons, nous évoquons, les yeux mouillés d'émotion, le merveilleux souvenir de ce moment si gai et spontané. J'avais appris à connaître un peu Tim, Tom and Lawrence, nous avions bien rigolé, et je m'étais juré de revenir faire la bringue avec ces lurons. Un ou deux jours plus tard, un soir, tard avec Nyels, nous nous rendons à la nage à leur bord, ils nous acueillent, petit rouge, grand Whisky, serviette propres, le grand luxe, l'hospitalité même. Nous passons un long moment à deviser tous ensemble, en anglais, en français, sur le moment je rélise complètement où je suis, avec qui, ce que je fais, et j'implose de bonheur...
Avant notre départ définitif de Dakar, avec l'avant dernière navette de 23h, je suis allée encore sur Mina 2, munie de mon Yukulélé. Tim m'a accueuillie, large sourire, les bras ouverts, le bon whisky trônant déjà sur la table, avec lui un nouvel équipier, Collin, autre digne représentant du Royaume Uni, qui connaît les accords et paroles de 900 chansons. Je décide alors de prendre la dernière navette pour faire un aller-retour sur Naomie, prendre ma gratte, et des gâteaux au chocolat de chez un patissier dakarois bon comme un Lenôtre. je reviens chargée, la soirée commence sur les chapeaux de roues, du bon whisky, de la bonne bouffe, un yukulélé, une guitare, et surtout, surtout, above all, de l'excellente compagnie. Nous buvons, régalons, chantons, discutons, c'est gentil, bon enfant, c'est charmant, lovely lovely.
Les anglais ont une délicieuse retenue, un air de vous écouter comme si vous leurs appreniez l'origine du monde, ils sont extrêmement courtois, ils ont un sens de l'humour décapant, toujours le bon mot, souvent celui pour rire, c'est un véritable plaisir de passer du temps avec eux. Il y a une fraternité implicite entre nos deux pays qui nous rapproche et nous rend complices, amis.
Tim et ses équipiers ne sont pas des skippeurs libidineux, avec eux je me sens bien, à l'aise et libre de pouvoir être qui je suis sans que cela ne me vaille des remarques déplacés, des gestes mal placés, des attitudes contrariantes pour une jeune fille qui ne goûte pas les flans flétris. Je leur dis d'ailleurs et me confie à eux quand à toute la théorie que j'ai élaboré sur les skippeurs, et ma difficile relation avec eux.
Je suis montée pour la première fois à son bord lors de ma tournée à la nage des bateaux arrivés en premier à Dakar, et Mina 2 était de ceux-là. On a bu un scotch on the rocks, et depuis, dès que nous nous croisons, nous évoquons, les yeux mouillés d'émotion, le merveilleux souvenir de ce moment si gai et spontané. J'avais appris à connaître un peu Tim, Tom and Lawrence, nous avions bien rigolé, et je m'étais juré de revenir faire la bringue avec ces lurons. Un ou deux jours plus tard, un soir, tard avec Nyels, nous nous rendons à la nage à leur bord, ils nous acueillent, petit rouge, grand Whisky, serviette propres, le grand luxe, l'hospitalité même. Nous passons un long moment à deviser tous ensemble, en anglais, en français, sur le moment je rélise complètement où je suis, avec qui, ce que je fais, et j'implose de bonheur...
Avant notre départ définitif de Dakar, avec l'avant dernière navette de 23h, je suis allée encore sur Mina 2, munie de mon Yukulélé. Tim m'a accueuillie, large sourire, les bras ouverts, le bon whisky trônant déjà sur la table, avec lui un nouvel équipier, Collin, autre digne représentant du Royaume Uni, qui connaît les accords et paroles de 900 chansons. Je décide alors de prendre la dernière navette pour faire un aller-retour sur Naomie, prendre ma gratte, et des gâteaux au chocolat de chez un patissier dakarois bon comme un Lenôtre. je reviens chargée, la soirée commence sur les chapeaux de roues, du bon whisky, de la bonne bouffe, un yukulélé, une guitare, et surtout, surtout, above all, de l'excellente compagnie. Nous buvons, régalons, chantons, discutons, c'est gentil, bon enfant, c'est charmant, lovely lovely.
Les anglais ont une délicieuse retenue, un air de vous écouter comme si vous leurs appreniez l'origine du monde, ils sont extrêmement courtois, ils ont un sens de l'humour décapant, toujours le bon mot, souvent celui pour rire, c'est un véritable plaisir de passer du temps avec eux. Il y a une fraternité implicite entre nos deux pays qui nous rapproche et nous rend complices, amis.
Tim et ses équipiers ne sont pas des skippeurs libidineux, avec eux je me sens bien, à l'aise et libre de pouvoir être qui je suis sans que cela ne me vaille des remarques déplacés, des gestes mal placés, des attitudes contrariantes pour une jeune fille qui ne goûte pas les flans flétris. Je leur dis d'ailleurs et me confie à eux quand à toute la théorie que j'ai élaboré sur les skippeurs, et ma difficile relation avec eux.
dimanche 15 novembre 2009
Pullmann
C'est le nom de l'hôtel qui nous accueille au mouillage, c'est notre hôtel de luxe, un beau, un grand, un vrai. Et il ne nous en fallait pas moins, surtout à Dakar. Dakar c'est la tension, la pression, le choc, et dans le cocon douillet du Pullmann, nous récupérons tranquillement des émotions fortes que nous cause chacune de nos sorties. Même un banal allez-retour à la lavanderie située à 500 mètres plus haut dans la même rue que l'hôtel peut s'avérer être un véritable parcours du combattant duquel vous sortez pour la plupart du temps, épuisé, lessivé, vaincu. Alors le Pullmann vous ouvre ses bras, ses canapés, ses chaises longues, son air très bien conditionné, son soleil, sa mer bleue, sa profonde pisicne, son ponton où les gens du rallye circulent à la queue leu-leu toute la journée, bidons à la main, pour embarquer sur la navette qui les amène à leurs bords respectifs. Le Pullman vous offre son luxe, son calme, sa volupté, ses petites rencontres, petits moments, petites scènes de vies, le Pullmann vous offre.
Nous le savons, au premier jour où nous nous y somme hasardés, Dakar nous a été vilaine, mauvaise, dure. Au lendemain de ce jour funeste, nous élisons nos quartiers dans l'hôtel, pour moi, il n'était pas question d'en sortir jusqu'au jour suivant. je le savais, je l'avais toujours dit, l'Afrique, ça me fait peur. Quoiqu'on me dise, quoiqu'on me reproche, l'Afrique, les entrailles de l'Afrique, ça me fait flipper. Jamais je n'aurais imaginé pouvoir un envisager de m'y installer, étudier la question. POurtant ça m'est venu à l'esprit. Et l'idée a fait son chemin. Le temps de la parenthèse enchantée du Sine saloun, de la savane, de la brousse, du soleil gros comme une patate, du regard qui va tellement loin qu'il ne peut pas voir plus loin que loin, du chaud, du vent; l'Afrique c'est l'océan sur la terre. Le temps de ces deux jours passés à courir à dos de canassons dans les lacs de sable et de mer, pendant ces deux jours où j'ai circulé librement, parlé librement, échangé librement, sans subir d'angoisses, de parano, de peur mal placée de jeune fille des beaux-quartiers, pendant ces deux jours, je me suis dit que l'Afrique c'est énorme, et qu'un jour il faudra s'y arrêter, mais pas tout de suite. Objectif Brésil, avant tout.
Bref, Dakar c'est l'enfer, a fuera esta un paradiso. Et l'enfer avait son anti-chambre, le Pullmann, où on attendait gentiment de se faire cueillir, croquer, une fois le pas de la porte passé.
Les quartiers sont élus au bout du ponton, là où tout le monde embarque. C'est là que Mokou et Brahim poireautent toute la journée au cagnard en attendant que la navette arrivent, car ils sont les gros bras qui la chargent de bidons d'essence, d'eau, de caisses de bières, de batteries de bateaux, de voiture de 12 volt, d'amplis, de sacs de bouffe, de linge bref, de tout un tas de pacotilles, les petits riens qui nous servent à tout. On zone entre ici, la piscine, le bar, et le cyber de l'hôtel, dans l'hôtel, suprême luxe. Point n'est besoin d'en sortir. Au Pullmann, vous n'avez besoin de rien, ils ont tout. Le bout du ponton, c'est le coin sympa, c'est Dakar dans le Pullmann. Brahim et Mokou sont jeunes, beaux, ils ont mon âge, ils sont ouverts, sympas, et ne nous réclame pas de thunes, ils n ous taxent des clopes de temps en temps, mais ça c'est normal. un jour, c'était trop la fête ce jour là, c'était journée Pullman, et Yann, le nouveau co-ep de Pilou, a décidé d'apprendr à nager à Mokou. Ils sont partis tous les deux à l'eau, quand Mokou est revenu, il était rincé mais ravi, et pour fêter ça, ils nous a offert une clope chacun à Nyels et à moi! Ambiance au ponton, je n'était que cris de surprise, béat ravissement, première fois qu'un sénégalais me faisait un vrai cadeau! Bref, le bout du ponton c'est de là qu'on voit le mieux l'hôtel, la mer, nos bateaux au mouillage, c'est là qu'on est le plus tranquille quand personne ne prend la navette, c'est là quand on est le plus curieux quand tout le monde se presse dessus. On y est tellement bien, j'y ai installé mon petit bordel, et poussé la chansonnette, puis répété, de nuit, de jour, trop sympa mais pas longtemps, c'est pas viable comme salle de répète un ponton en plain air, en plein vent.
Au Pullmann, nous nous sommes fait des bons amis, Brahim et Mokou, Gustave et Moulou, ceux qui sont dans la navette, canal 71 pour les appeler à la VHF, Gustave pour Anne, Gustave pour Anne, oui Anne ici Gustave, ça va me manquer tout ça, le Pullmann a tout fait pour nous garder, et il l'a bien fait, j'aurais bien voulu y rester, approfondir tous ces débuts d'amitiés, prolonger les délires, les viédos, les photos, redemption song et Ismaël Lo, dama begge dakar, nio ko bouk, waow waow.
Nous le savons, au premier jour où nous nous y somme hasardés, Dakar nous a été vilaine, mauvaise, dure. Au lendemain de ce jour funeste, nous élisons nos quartiers dans l'hôtel, pour moi, il n'était pas question d'en sortir jusqu'au jour suivant. je le savais, je l'avais toujours dit, l'Afrique, ça me fait peur. Quoiqu'on me dise, quoiqu'on me reproche, l'Afrique, les entrailles de l'Afrique, ça me fait flipper. Jamais je n'aurais imaginé pouvoir un envisager de m'y installer, étudier la question. POurtant ça m'est venu à l'esprit. Et l'idée a fait son chemin. Le temps de la parenthèse enchantée du Sine saloun, de la savane, de la brousse, du soleil gros comme une patate, du regard qui va tellement loin qu'il ne peut pas voir plus loin que loin, du chaud, du vent; l'Afrique c'est l'océan sur la terre. Le temps de ces deux jours passés à courir à dos de canassons dans les lacs de sable et de mer, pendant ces deux jours où j'ai circulé librement, parlé librement, échangé librement, sans subir d'angoisses, de parano, de peur mal placée de jeune fille des beaux-quartiers, pendant ces deux jours, je me suis dit que l'Afrique c'est énorme, et qu'un jour il faudra s'y arrêter, mais pas tout de suite. Objectif Brésil, avant tout.
Bref, Dakar c'est l'enfer, a fuera esta un paradiso. Et l'enfer avait son anti-chambre, le Pullmann, où on attendait gentiment de se faire cueillir, croquer, une fois le pas de la porte passé.
Les quartiers sont élus au bout du ponton, là où tout le monde embarque. C'est là que Mokou et Brahim poireautent toute la journée au cagnard en attendant que la navette arrivent, car ils sont les gros bras qui la chargent de bidons d'essence, d'eau, de caisses de bières, de batteries de bateaux, de voiture de 12 volt, d'amplis, de sacs de bouffe, de linge bref, de tout un tas de pacotilles, les petits riens qui nous servent à tout. On zone entre ici, la piscine, le bar, et le cyber de l'hôtel, dans l'hôtel, suprême luxe. Point n'est besoin d'en sortir. Au Pullmann, vous n'avez besoin de rien, ils ont tout. Le bout du ponton, c'est le coin sympa, c'est Dakar dans le Pullmann. Brahim et Mokou sont jeunes, beaux, ils ont mon âge, ils sont ouverts, sympas, et ne nous réclame pas de thunes, ils n ous taxent des clopes de temps en temps, mais ça c'est normal. un jour, c'était trop la fête ce jour là, c'était journée Pullman, et Yann, le nouveau co-ep de Pilou, a décidé d'apprendr à nager à Mokou. Ils sont partis tous les deux à l'eau, quand Mokou est revenu, il était rincé mais ravi, et pour fêter ça, ils nous a offert une clope chacun à Nyels et à moi! Ambiance au ponton, je n'était que cris de surprise, béat ravissement, première fois qu'un sénégalais me faisait un vrai cadeau! Bref, le bout du ponton c'est de là qu'on voit le mieux l'hôtel, la mer, nos bateaux au mouillage, c'est là qu'on est le plus tranquille quand personne ne prend la navette, c'est là quand on est le plus curieux quand tout le monde se presse dessus. On y est tellement bien, j'y ai installé mon petit bordel, et poussé la chansonnette, puis répété, de nuit, de jour, trop sympa mais pas longtemps, c'est pas viable comme salle de répète un ponton en plain air, en plein vent.
Au Pullmann, nous nous sommes fait des bons amis, Brahim et Mokou, Gustave et Moulou, ceux qui sont dans la navette, canal 71 pour les appeler à la VHF, Gustave pour Anne, Gustave pour Anne, oui Anne ici Gustave, ça va me manquer tout ça, le Pullmann a tout fait pour nous garder, et il l'a bien fait, j'aurais bien voulu y rester, approfondir tous ces débuts d'amitiés, prolonger les délires, les viédos, les photos, redemption song et Ismaël Lo, dama begge dakar, nio ko bouk, waow waow.
Flying Kefi
Le lendemain, lever de soleil merveilleux sur l'eau plate d'Hakuna Matata, le ciel gris se confond avec la mer, il fait chaud et humide, le soleil doublé rougeoie sur les bateaux qui partent vers Dakar, dont Pilhoue que je vois s'éloigner. je suis bien embêtée car je voulais rentrer avec eux. Je demande à diter si je peux rentrer sur Flying Kefi, il accepte très gentiment une fois de plus. Je ne réalise pas encore que je vais naviguer sur un trimaran, je suis juste rassurée de pouvoir rentrer, en plus de ça avec des gens trop sympa, la vie est belle. Nous levons l'ancre, cap vers Dakar. Flying Kefi est un trimaran de 12 mètres fabriqué au Danemark. il est grand, stable, et rapide. On a fait du 10 noeuds, sous un soleil de plomb. Le bateau bombe, je m'y suis posée en de moults endroits, trampoline, étrave, superbe nav. Les suisses-allemands sont trop sympa, j'ai encore découvert un autre bord, approfondi des connaissances humaines, théoriques,culinaires... Nous sommes arrivés de nuit à Dakar, j'ai dormi à bord et suis repartie le lendemain sur Naomie, ravie de retrouver Amina et Alain.
J'ai déjà dormi sur 5 bateaux du rallye (Pétunia III, Pilhouë V, Naomie II, Malika, Flying Kefi) et navigué sur 3 (Pilou, Nao et Flying), c'est toujours très intéressant à chaque fois, surtout au niveau humain, on observe les mécanismes, les petits trucs de chacun, les recettes, les bonheurs, la vie à bord, les priorités, c'est passionnant, et amusant à la fois.
J'ai déjà dormi sur 5 bateaux du rallye (Pétunia III, Pilhouë V, Naomie II, Malika, Flying Kefi) et navigué sur 3 (Pilou, Nao et Flying), c'est toujours très intéressant à chaque fois, surtout au niveau humain, on observe les mécanismes, les petits trucs de chacun, les recettes, les bonheurs, la vie à bord, les priorités, c'est passionnant, et amusant à la fois.
La vie continue
En fait après notre virée à cheval, N n'est pas remonté sur son abteau, car son bateau était parti et le mien aussi. Le sien rentre le lendemain, et pour ma part, le mien ne revient pas. Je suis sans-voilier. N passe la nuit sur une banquette du bar, pendant que je m'installe devant le petit concert privé qu'anime un couple de voileux.
Lui est guitariste, elle clown, ils sont jeunes, ils ont deux enfants, et font des spectacles dans la rue et dans les écoles. Lui c'est gigi, elle Marie. Ils ont un voilier tout rouge, coque et mât, très stylé, roots, et ils sont de passage à Hakuna Matata. J'ai déjà parlé à Gigi la veille, trop sympa, intéressant, séduisant, j'étais croc comme qui dirait. Surprise, ils sont à cours d'argent. Pouquoi? parce que ça fait longtemps qu'il font leur spectacle dans des écoles en afrique, gratos, pour le plaisir, labes. Et maintenant ils doivent tracer aux caraïbes pour faire la même chose, mais pas à titre grâcieux cette fois-ci, pas de pitié pour les riches! Faut remplir les caisses... Je ne suis qu' émois et tremblements, devant moi se tient l'homme de mes rêves. Voileux, musicien, mêmes envies, mêmes projets, mêmes idées. Je lui parle de ma petite expérience de la rue, lui confie le montant de mes recettes, le verdict tombe, c'est pas mal du tout! Premièere fois que j'ai l'avis d'un professionnel de la question. Gigi, dis moi oui! Mais pourquoi es-tu papa, pourquoi? Malgré ton cheveux grisonnant, les dix-quinze ans qui nous séparent, avec toi, j'irais au bout du monde, il n'y aurait pas de montagnes assez hautes, il n'y aurait pas de rivières assez large, il n'y aurait pas de raison assez forte qui puisse m'empêcher d'arriver jusqu'à toi (Marvin Gaye). Mais Gigi est maqué, Gigi est pris, voilà, c'est tellement triste! Il chante trop bien, son jeu de guitare est bon, il est drôle, il est beau, il est sexy, il accroche le public, il connait par coeur la rue ketanou et felix leclerc, il est gentil, intéressant, intéressé, il fait du bateau, sa femme est cool, ses enfants superbes, aaaaaaaahhhhhhhhh! Un monsieur du public que j'ai rencontré la veille, un vieux de la veille, un taulier du camp, bénévole pour voiles sans frontières, lui lance eh y a une chanteuse qui s'emmerde là bas dans le coin, alors Gigi m'invite à chanter. On fait des chansons à deux voix, Help, Clandestino, la corrida, j'ai choppé un petit jembé, c'est juste parfait, sauf que le courant saute (groupe électrogène pour tout le camp), mais on continue à la lampe torche, on est tous en cercle dans le bar, nio ko bouk, on est tous ensemble, magique, génial, bakhna.
Il y a Flying kefi, le trimaran suisse-allemenad qui est là, à savoir Diter, Claudia et Claudia. Claudia est la femme de Diter et Claudia est the crew, l'équipière. Je leur demande si je peux dormir sur leur bateau, on se connaît déjà, on s'entend bien, et très gentiment, ils acceptent. On rentre en annexe, la veille ils m'avaient déjà ramené sur Naomie II (je ne m'arrête jamais de faire du stop), et Diter m'avait assis sur ses genoux et s'était mis à ramer, surréaliste!
Nous rentrons donc sur Flying Kefi, tous les quatre, je suis contente car j'aime bien son équipage, et je m'entends particulièrement bien avec Claudia the crew, avec qui j'ai toujours des conversations très très plaisantes. Je dors dans le carré, bien épuisée par le cheval, les prises de têtes, et les coups de coeur....!
Lui est guitariste, elle clown, ils sont jeunes, ils ont deux enfants, et font des spectacles dans la rue et dans les écoles. Lui c'est gigi, elle Marie. Ils ont un voilier tout rouge, coque et mât, très stylé, roots, et ils sont de passage à Hakuna Matata. J'ai déjà parlé à Gigi la veille, trop sympa, intéressant, séduisant, j'étais croc comme qui dirait. Surprise, ils sont à cours d'argent. Pouquoi? parce que ça fait longtemps qu'il font leur spectacle dans des écoles en afrique, gratos, pour le plaisir, labes. Et maintenant ils doivent tracer aux caraïbes pour faire la même chose, mais pas à titre grâcieux cette fois-ci, pas de pitié pour les riches! Faut remplir les caisses... Je ne suis qu' émois et tremblements, devant moi se tient l'homme de mes rêves. Voileux, musicien, mêmes envies, mêmes projets, mêmes idées. Je lui parle de ma petite expérience de la rue, lui confie le montant de mes recettes, le verdict tombe, c'est pas mal du tout! Premièere fois que j'ai l'avis d'un professionnel de la question. Gigi, dis moi oui! Mais pourquoi es-tu papa, pourquoi? Malgré ton cheveux grisonnant, les dix-quinze ans qui nous séparent, avec toi, j'irais au bout du monde, il n'y aurait pas de montagnes assez hautes, il n'y aurait pas de rivières assez large, il n'y aurait pas de raison assez forte qui puisse m'empêcher d'arriver jusqu'à toi (Marvin Gaye). Mais Gigi est maqué, Gigi est pris, voilà, c'est tellement triste! Il chante trop bien, son jeu de guitare est bon, il est drôle, il est beau, il est sexy, il accroche le public, il connait par coeur la rue ketanou et felix leclerc, il est gentil, intéressant, intéressé, il fait du bateau, sa femme est cool, ses enfants superbes, aaaaaaaahhhhhhhhh! Un monsieur du public que j'ai rencontré la veille, un vieux de la veille, un taulier du camp, bénévole pour voiles sans frontières, lui lance eh y a une chanteuse qui s'emmerde là bas dans le coin, alors Gigi m'invite à chanter. On fait des chansons à deux voix, Help, Clandestino, la corrida, j'ai choppé un petit jembé, c'est juste parfait, sauf que le courant saute (groupe électrogène pour tout le camp), mais on continue à la lampe torche, on est tous en cercle dans le bar, nio ko bouk, on est tous ensemble, magique, génial, bakhna.
Il y a Flying kefi, le trimaran suisse-allemenad qui est là, à savoir Diter, Claudia et Claudia. Claudia est la femme de Diter et Claudia est the crew, l'équipière. Je leur demande si je peux dormir sur leur bateau, on se connaît déjà, on s'entend bien, et très gentiment, ils acceptent. On rentre en annexe, la veille ils m'avaient déjà ramené sur Naomie II (je ne m'arrête jamais de faire du stop), et Diter m'avait assis sur ses genoux et s'était mis à ramer, surréaliste!
Nous rentrons donc sur Flying Kefi, tous les quatre, je suis contente car j'aime bien son équipage, et je m'entends particulièrement bien avec Claudia the crew, avec qui j'ai toujours des conversations très très plaisantes. Je dors dans le carré, bien épuisée par le cheval, les prises de têtes, et les coups de coeur....!
samedi 14 novembre 2009
La nuit de l'horreur...
Nous accostons au à débarquadère avec Nyels et accrochons l'annexe. Puis nous partons à la fête qui a lieu dans une sorte de campement de huttes en plein milieu du village. En arrivant, nous ne trouvons personne, je me lance dans un tour du propriétaire. En chemin je rencontre Aîsha, jeune, jolie, sympathique, qui m'invite dans sa case à deux pas de là. Elle a juste une chambre de 4 ou 5 mètres carrés, avec un lit gigantesque qui prend toute la place, et une collection de fringuies et de produits de beauté hallucinante. Pendant que nous discutons elle me fait essayer tops, robes et boubous, moment fille, moment sympa. Nyels et Yann arrivent, c'est la fête dans la piaule d'Aïsha, mais je tombe de fatigue et m'endors sur son lit. Nyels finit par me réveiller pour que nous rentrions. Nous nous dirigons vers le débarquadère, montons dans l'annexe, et là, horreur et putréfaction, enfer et damnation, il n'y a plus de durite, donc plus de moteur, donc plus d'annexe. Nous avons été volés. Il y a un vent à décorner les boeufs et un courant de tous les diables. Nyels est au ralenti total et je dois prendre toutes les décisions. Je décide que nous ramerons de toutes nos forces jusqu'au plus proche bateau du mouillage et emprunterons une durite sur une autre annexe en allant toujours à la rame de bateaux en bateaux. Sur le premier l'annexe n'est pas descendue, impossible. Le deuxième, c'est Malika, où dort N. Je décide d'aller le réveiller. Je monte sur Malika, vais dans la cabine de N, qui m'accueille, ravi de m'y revoir, même en plein milieu de la nuit, d'un gai "bah qu'est-ce que tu fais là toi?", et quand je lui raconte toute l'histoire, il refuse de se lever pour m'aider (il pensait que je venais le rejoindre par surprise pour la nuit, et un cochon déçu est un méchant cochon), me dit que nous devons nous démerder. Je trouve la nourrice, une durite, mais il manque uoir Nico pour lui demander de nous la trouver, et c'est toujours le même refrain, démerde toi. Sympa, classe, élégant. Nyels rentre alors dans la cabine, et commence à fouiller le bateau pour trouver la pièce pendant que je reste sagement dans notre annexe. Soudain il sort en courant et dit: "Michel (le skipper) est réveillé, il gueule!". Voyant que Nyels n'a pas m'air disposé à affronter la tempête qui se prépare, je me précipite sur le bateau pour tenter de calmer le jeu. je suis accueillie par un Michel furibard qui me dit:"Mais qu'est-ce que vous foutez dans mon bateau??? Tu dégages, tu te casses, tu vires de mon bateau!" je tente de m'expliquer jusqu'au moment où je crie désespéréé: "Mais michel, on ne peut pas partir, on a plus d'annexe!" Michel ne comprend rien, continue de m'engueuler, je me fais rincer, savonner comme jamais, pendant que N repose gtranquilou bilou dans sa cabine. Pas une seconde il n'est venu à mon secours pour tenter d'expliquer la situation à Michel et calmer le jeu. Non, il était bien content que je me fasse crier dessus, le galant jeune homme de 33 ans en avait 10 de nouveau, et se délectait du tonitruant chant d'un Michel furibard bien au chaud dans sa couchette... Finalement Michel nous a dit de dormir sur les coffres de cockpit et d'attendre le lendemain. J'étais quasi toute nue, j'avais très froid, donc je pars me coucher en tout bien tout honneur dans la cabine de N, qui cette fois-ci, se garde bien de me faire quelconque réflexion ou de m'envoyer du démerde toi. Aucune fierté le bonhomme... Le lendemain les esprits sont calmés, à tête reposée nous débriefons, tout va bien, et Michel nous prête son annexe pour rentrer. je rentre sur Naomie, Alain et Amina partent en excursion, et je décide de me reposer de cette éprouvant nuit en restant toute la journée sur le bateau. Au programme café-cloppe-guitare-lecture. Au bout d'une heure ou deux d'une paisible solitude, N sans vergogne débarque tout meil sur son annexe. Je lui interdis de monter à bord car Amina ne veut pas. Il me propose de venir me balader avec lui. Je crois rêver. La lopette ne s'est pas levée pour venir me défendre auprès de son skipper, et il espère maintenant que je vais visiter le copin avec lui, alors que j'ai un programme autrement plus réjouissant. Je refuse de venir. S'en suit une discussion de deux heures où lopette reste au cagnard chauffant dans son annexe, à tenter de me thérapeutiser à totu va. Je tiens bon et ne viens pas, je reste sur Naomie, fais des crêpes, une sieste, de la guitare, tout ça sans lopette, qui finalment rentre penaud la queue entre les jambes sur son bateau après m'avoir précisé que je pouvais revenir quand je voulais dans sa cabine... Cause toujours, rêve un peu!
Bref, encore une fois, je monte dans une annexe et tout part à veau l'eau, je porte la poisse sur les pneumatiques, et y ait risqué ma vie beaucoup trop de fois!
Bref, encore une fois, je monte dans une annexe et tout part à veau l'eau, je porte la poisse sur les pneumatiques, et y ait risqué ma vie beaucoup trop de fois!
Che va piano va sano
Plonger dans Dakar à peine débarquée, c'était d'une suprême bêtise... Du coup le lendemain, je ne suis pas sortie de l'hôtel. Piscine toute la journée.
J'ai ramené tout mon matos, me suis posée sur le débarcadère avec Brahim et Moukou, les deux gros bras de la navette, des sénégalais trop sympas, on a chanté Ismaël Lo j'ai peaufiné une compo, jusqu'au soir, music all day long. Le lendemain, j'ai pris mon courage à deux mains et accompagné Amina, la femme de mon skipper, brésilienne, super sympa, fin marmiton, sportive, jolie, parfaite quoi, au marché, pour acheter des légumes et des fruits. On a fait le plein, et on s'est pas fait harcelés... incroyable! J'ai visité l'île de Gorée avec Nyels, trop sympa, bref je me suis familiarisée avec les lieux, j'ai appris à connaître, et à apprécier un peu, Dakar, et ses habitants, qui ne sont pas faciles. J'ai chanté au bar de l'hôtel pour une assiette de fruits, c'est ça l'Afrique!
Le lendemain, permier jour de nav avec mon nouvel équipage, et mon nouveau voilier, ma nouvelle cabine, ma nouvelle étrave, mon nouveau rouf, mes nouveaux spots de bronzage, mes nouveaux coins clope, découverte, bonheur! J'ai barré dis donc, au moteur d'accord, mais j'ai tenu fièrement la roue, je ne me sentais plus péter...! Nous avons pêché une bonne bonite, que j'ai cuisiné en crumble pour mes nouveaux hôtes qui étaient aux anges... J'adore cuisiner, il n'y a rien de plus simple et de plus efficace comme moyen pour témoigner de son affection. Nousn sommes arrives dans l'embouchure du Sine, fleuve sénégalais, dans l'après midi. Nous étions partis au petit matin sur une mer d'huile baignant un lever de soleil d'une beauté irréelle...
Le paysage magnifique des rives du Sine nous accueille, et sa bonne odeur de poisson sêché vient nous chatouiller les narines, nous sommes au Sénégal, et ici à Jifer,il a l'air de faire bon vivre... Amina et Alain sautent à terre, pendant que je contemple le coucher de soleil face au spectacle des locaux qui s'animent autour des pirogues, en jouant du yuku, seule sur Naomie II, je me relaxe, je me détends, j'oublie Dakar. En musique je mitonne le crumble, Amina et Alain débarquent et se mangent les doigts et tout le monde va se coucher repu et content. sauf moi, qui me rends à terre avec Nyels sur l'annexe de Pilou, histoire de faire la fête au village et de se frotter à ses habitants!
J'ai ramené tout mon matos, me suis posée sur le débarcadère avec Brahim et Moukou, les deux gros bras de la navette, des sénégalais trop sympas, on a chanté Ismaël Lo j'ai peaufiné une compo, jusqu'au soir, music all day long. Le lendemain, j'ai pris mon courage à deux mains et accompagné Amina, la femme de mon skipper, brésilienne, super sympa, fin marmiton, sportive, jolie, parfaite quoi, au marché, pour acheter des légumes et des fruits. On a fait le plein, et on s'est pas fait harcelés... incroyable! J'ai visité l'île de Gorée avec Nyels, trop sympa, bref je me suis familiarisée avec les lieux, j'ai appris à connaître, et à apprécier un peu, Dakar, et ses habitants, qui ne sont pas faciles. J'ai chanté au bar de l'hôtel pour une assiette de fruits, c'est ça l'Afrique!
Le lendemain, permier jour de nav avec mon nouvel équipage, et mon nouveau voilier, ma nouvelle cabine, ma nouvelle étrave, mon nouveau rouf, mes nouveaux spots de bronzage, mes nouveaux coins clope, découverte, bonheur! J'ai barré dis donc, au moteur d'accord, mais j'ai tenu fièrement la roue, je ne me sentais plus péter...! Nous avons pêché une bonne bonite, que j'ai cuisiné en crumble pour mes nouveaux hôtes qui étaient aux anges... J'adore cuisiner, il n'y a rien de plus simple et de plus efficace comme moyen pour témoigner de son affection. Nousn sommes arrives dans l'embouchure du Sine, fleuve sénégalais, dans l'après midi. Nous étions partis au petit matin sur une mer d'huile baignant un lever de soleil d'une beauté irréelle...
Le paysage magnifique des rives du Sine nous accueille, et sa bonne odeur de poisson sêché vient nous chatouiller les narines, nous sommes au Sénégal, et ici à Jifer,il a l'air de faire bon vivre... Amina et Alain sautent à terre, pendant que je contemple le coucher de soleil face au spectacle des locaux qui s'animent autour des pirogues, en jouant du yuku, seule sur Naomie II, je me relaxe, je me détends, j'oublie Dakar. En musique je mitonne le crumble, Amina et Alain débarquent et se mangent les doigts et tout le monde va se coucher repu et content. sauf moi, qui me rends à terre avec Nyels sur l'annexe de Pilou, histoire de faire la fête au village et de se frotter à ses habitants!
jeudi 12 novembre 2009
L'enfer dakarien
Nous voilà à Dakar. Nous y arrivons bons quatrièmes. Pour fêter notre classement, une fois le bateau mouillé devant l'hôtel de luxe Pullmann et le palais présidentiel, je plonge dans l'eau et vais faire la tournée des vainqueurs en visitant à la nage les bateaux qui nous ont précédé. Je monte sur Harmonie, fais causette, plonge de l'étrave, vais sur Flying Kefi, fais causette, plonge de l'étrave, brasse jusqu'à Mina II, bateau battant pavillon Anglais, avec trois britanniques à bord, Tim, Captain, Tom, and Lawrence. Ils me rpoposent carrément de m'asseoir, il est 11h du mat, et de boire un coup, pour moi ça sera scotch on the rocks... Moment très agréable passé à deviser avec ces charmants vieux beaux, et à rire de leur humour so british. Puis je me rends sur Tanagra, et discute avecx eux des tchèques, car Martin a fait une réparations sur leur bateau. Enfin je reviens à Pilhouë et nous partons à terre avec Nyels, pour découvrir Dakar.
Nous sortons, la ville est polluée, bruyante, grouillante. On nous accoste de tous les côtés, pour nous vendre de la bouffe, des bijoux, des cartes téléphone, nous sommes complètements désarçonnés, et paumés. Gentils, nous ne les envoyons pas balader, tentons de leur expliquer que non, nous ne voulons pas acheter, mais oui, c'est joli. Les dakarien ne se le tiennent pas pour dit, et continuent de nous suivre, de nous coller, de nous harceler. L'un d'eux, Lamine, nous dit qu'il est notre ami, qu'il va nous montrer la ville, et nous suit, nous glue. Il veut savoir où nous voulons aller, ce que nous voulons faire, et prétend nous dire comment nous y prendre et par quoi commencer. Je ne le supporte plus, je lui dis que je veux faire toute seule, que maintenant il peut s'en aller, qu'on va se débrouiller, qu'on est pas des bébés, et que c'est pas la peine de nous faire peur pour chercher à nous impressionner. Il ne nous lâche toujours aps, j'ai beau lui serrer régulièrement la main en lui disant merci beaucoup à la prochaine fois, djerejef, nio ko bouk, en français en wolof, en langage des signes, iol ne comprend pas. Bientôt je sor un billet de 10 000 CFA, et lui glisse dans la doigts, et magie! Il disaparaît. Mais un de perdu et dix de retrouvés, on nous colle au train tant et plus, on est pas assez secs pour se faire comprendre, trop bons trop cons les deux toubabs! vers 9h du soir, harassés, exténués, nous rentrons en taxi dans l'hôtel.
Nous sortons, la ville est polluée, bruyante, grouillante. On nous accoste de tous les côtés, pour nous vendre de la bouffe, des bijoux, des cartes téléphone, nous sommes complètements désarçonnés, et paumés. Gentils, nous ne les envoyons pas balader, tentons de leur expliquer que non, nous ne voulons pas acheter, mais oui, c'est joli. Les dakarien ne se le tiennent pas pour dit, et continuent de nous suivre, de nous coller, de nous harceler. L'un d'eux, Lamine, nous dit qu'il est notre ami, qu'il va nous montrer la ville, et nous suit, nous glue. Il veut savoir où nous voulons aller, ce que nous voulons faire, et prétend nous dire comment nous y prendre et par quoi commencer. Je ne le supporte plus, je lui dis que je veux faire toute seule, que maintenant il peut s'en aller, qu'on va se débrouiller, qu'on est pas des bébés, et que c'est pas la peine de nous faire peur pour chercher à nous impressionner. Il ne nous lâche toujours aps, j'ai beau lui serrer régulièrement la main en lui disant merci beaucoup à la prochaine fois, djerejef, nio ko bouk, en français en wolof, en langage des signes, iol ne comprend pas. Bientôt je sor un billet de 10 000 CFA, et lui glisse dans la doigts, et magie! Il disaparaît. Mais un de perdu et dix de retrouvés, on nous colle au train tant et plus, on est pas assez secs pour se faire comprendre, trop bons trop cons les deux toubabs! vers 9h du soir, harassés, exténués, nous rentrons en taxi dans l'hôtel.
mardi 3 novembre 2009
Pilou Pilou!!!
Cette traversée était géniale. On a encore bouffé comme des chancres, on a eu des dauphins, plusieurs heures, de jour, de nuit, des poissons volants dont deux qui ont atterri sur le bateau et qu’on s’est empressé de conserver pour se les faire à l’apéro un de ces quatres, un foutbastan (gros oiseau, je ne sais pas comment ça s’écrit) qui est venu mordre à l’hameçon de notre ligne et qu’on a posé sur le pont pour qu’il puisse reprendre ses esprits et repartir de plus belle, un oiseau qui est venu se percher en pleine mer sur un chandelier, et surtout, surtout, on a fait la course en tête pendant trois jours, on s’est fait bouffer par trois bateaux, mais seulement les dernières vingt-quatre heures. Pendant trois jours on a pas vu âme qui vive sur l’eau, on était tous seuls ! Vous pensez si j’étais heureuse !! A la vacation de 19h (moment ou tous les bateaux font le point et donnent leur position en signalant s’il y a un problème à bord, tout ça par maudite VHF interposée) François était tout content de donner notre position, bien en avant de celle des autres, un jour même par 50 miles ! Il disait, dandinant fièrement à son bureau : « je n’ose pas donner ma position… » !
On était trop contents, on a passé le tropique du cancer en sabrant une bouteille de champ, qu’on a sifflé à quatre avec une bouteille de rosé, tout le monde, le chef et sa femme y compris, tout bourré sur Pilhouë, Nyels et moi qui avions fous-rires sur fous-rires, le bateau ivre faisait route sur Dakar en zigzaguant… ! Moment coupe de champ magique, sur l'étrave de Pilou,
On a appris encore et toujours à connaître Nicole. Mais ça, on le faisait déjà au mouillage, en se racontant tous nos journées de la veille au petit-dej, je me sentais comme en famille. Histoires de cœurs, aventures, mésaventures, tout y passait dans les détails, et on commentait en rigolant. Sur le bateau, Nicole et moi faisions la cuisine, la vaisselle, et c’était l’occasion d’échanger, de raconter, de s’apprécier. Parfois chacun vaquait à ses occuptaions, et pour les manœuvres et l’heure des repas, on était tous ensemble, la petite famille, à se régaler et à se féliciter d’être les premiers.
Sur Pilhouë j’ai encore eu des sensations étonnantes. Un peu pompette, le jour du tropique du cancer, me vient l’idée saugrenue de perdre des calories en faisant du sport sur ce fier sloop de douze mètres qu’est notre Pilou. Je trouve qu’en montant et descendant la descente de cockpit un maximum de fois dans la journée fait travailler les cuisses. Boire de l’eau est très bon pour les fesses des femmes, car vous allez souvent aux toilettes (vous montez et descendez la descente de cockpit à chaque fois, héhé), et quand vous pompez, (nous avons une pompe comme un stick que l’on monte et l’on descend tel un candidat aux élections présidentielles qui serre la pince à tout va), donc quand vous pompez, vous faites des pliés tendus sur vos jambes en serrant les fesses. Il faut pomper une vingtaine de fois, mais 40 c’est mieux, alors pour fesses, et pour les odeurs, vous pompez 40 fois. Et enfin, l’exercice le plus ludique, et très efficace quand la mer est peu agitée ou agitée, vous vous tenez debout dans le cockpit, et vous prenez les vagues avec le bateau tel un surfeur sur un bon swale, en tentant de rester en équilibre sur vos appuis sans vous tenir à rien. Et là, vous volez, littéralement, surtout quand le bateau pointe à 9 ou 10 nœuds… !! Et vous maintenez la fermetez de vos rondeurs, que demande le peuple! Sensations folles donc, où je flotte en plein quart de nuit, genoux pliés abdos gainés, sur Pilhouë qui chevauche élégamment la houle africaine. Tout ça au clair d’une lune ronde comme le ventre d’une femme enceinte, et qui vous éclaire comme en plein jour. Le vent vous soulève les cheveux, et les dauphins vous font la course, vous êtes blonde, vous êtes bronzée, non vous ne rêvez, pas vous n’êtes pas en train de fantasmer, c’est la vraie vie, c’est ma vie ! ( J'espère que vous remarquerez que parfois je fais des traits d'humour en exagérant le ton narratif, mais bien sûr je ne me prends pas au sérieux, j'ai l'égo sur-dimensionné mais quand -même. Enfin dans l'idée, au fond, il y a un peu de ça...)
Nyels est toujours aussi cool, et c’est toujours l’entente harmonieuse des deux équipiers de Pilou, qui aimeraient bien faire la traversée de l’Atlantique ensemble, mais ça, ça reste à négocier. Il est très bon, il barre bien, a tout le temps l'oeil sur les voiles, sur la mer, le nez au vent,il est toujours en train de faire "ses p'tits réglages". Il sent bien le bateau. Il est discret, on passe du temps ensemble mais aussi séparés, chacun dans son espace, dans son trip, c'est comme ça avec tous les autres membres de l'équipage. Chacun fait aussi son voyage. La solitude c'est très important en bateau. Si par exemple je ne fais pas tout ou partie de mon quart seule, ça me rend hystérique! Je ne suis que rage d'avoir manqué ce moment privilégié, avec la lune, les étoiles, le vent, la mer, Pilou, avec vous, car c'est dans ces moments là que je reviens en France aussi,et enfin, last but not least, avec moi même! Ma compagnie est charmante, ma conversation délicieuse, je voudrais pouvoir m'en faire profiter! Mais surtout, surtout, je fais mes p'tites compos, ça c'est patate. Je me pose sur le rouf, en hauteur, avec le yuku, dans le vent, dans la vitesse, dans les vagues et le balancement de Pilou, et je chante avec le yuku,dans le vent, dans la vitesse, dans les vagues et le balancement de Pilou, et...je réveille tout Pilou, notamment François, mais aussi Nicole, qui dit que je ne sais pas me tenir sur un bateau. "Tu dors le jour et tu nous fait chier la nuit!!!" ça a l'air brutal comme ça mais ça m'a fait mourir de rire, et je l'ai très bien pris parce qu'au fond c'est un peu vrai. Mais je me défonce quand même à la cuisine et à la vaiselle, je fais tout, t je cuisine tous les repas, fais toutes les vaisselles, sauf les deux dernières parce que j'en pouvais plus, et même le petit dej maintenant, donc j'ai ma conscience pour moi! Je sers à table, je fais tous les allers-retour cockpit cuisine, parce qu'on prend les repas dehors, bah oui! il fait 30 degrés! L'eau est à 29, c'est ça le sud!Petit pastis, petites olives, et une bonne tomme en apéro, au son du banjo et au chant de la ligne de canne à pêche qu'on remonte, columbo porc bananes plantins patates douces, melon d'eau en déssert... Petit vin rouge...(dommage j'aime pas ça, ni la bière, ç't'agaçant) Au dej, salade, systématiquement, crudités, légumes, fruits frais.... Petit vin blanc...François raconte souvent cette anecdote:
- Tu sais comment les plaisanciers décrivent l'hauturier? Tu déchires des billets de cent euros sous une douche froide.
Et ben moi je veux bien en prendre tous les jours des douches froide pareilles...!
Mais c'est vrai, la croisière, ça mouille. On s'est pris des vagues, j'en ai pris une vêtue sur tous mes plus chauds vêtements, trempée de la tête au pieds, yukuléle, bouquin, carnet de voyage,
Nicole et François ne tardent pas à monter, ils sont de tous les levers de soleils, et de tous les couchers aussi, nous avec Nyels on en loupe quelques un parce qu'on ronfle....
Ils s'installent tous les deux, on discute et je descends faire le thé et les tartines grillées, c'est mon plaisir. On petit déjeune, en général Nyels est de tous les petits dej, moi j'en loupe parfois parce que je ronfle, mais quand je suis là, le peti dej, c'est mon plaisir, labes.
François est toujours haut en couleurs, en récits, et en enseignements et j’ai découvert encore à ma grande surprise, qu’il y avait de l’oncle Charles en lui, comme il doit probablement y en avoir en tout marin. Voyez-vous, François est un garçon coquin, qui aime à faire savoir aux femmes qu’elles lui plaisent, et comme oncle Charles, il aime à vous le témoigner en vous taquinant gentiment :
« Attention Anne, loin de moi l’idée de caresser ta délicieuse chute de reins, mais je vais passer derrière toi ! » « Oh, elle descend de l’étrave pile au moment où j’allais lui pincer les fesses ! ». "Allons belle enfant gambader cul nus gaiment dans l'herbe folle!" Non, là je délire. Du coup je me permets moi aussi quelques colibets et, n’hésite pas à lui rentrer de le lard comme à l’oncle, lui répondant avec aplomb, et le chambrant allègrement pour notre plaisir à tous, et surtout pour celui de Nicole ravie de me voir prononcer des mots ou prendre des libertés que leur propre fille ne se permettrait pas. Par contre elle est complètement hallucinée de voir que je me plie à toutes ses exigences, et que je cours en cuisine dès que le chef veut du sel, un couteau ou des câpres. Ce qu’elle ne sait pas c’est, qu’en plus du réflexe que j’ai pris sur Gédéon d’être aux petits soins pour mon capitaine, en sautant de mon banc chaque fois que le chef ouvre la bouche, je brûle des calories en faisant des allers-retours dans la descente de cockpit ! Nicole est outrée devant cet asservissement et mon obéissance aveugle…Ah, et aussi le chef est aussi pudique que l'oncle, donc bon, je suis à la maison quoi!
Nicole est trop sympa, elle est drôle, elle a ses tics de langage, son franc-parler, sa manière qu'elle a de dire "n"importe comment" à tout bout de champs, genre, "n'importe comment c'est pareil, n'importe comment il fait pas beau, alors..." ou "tu jettes!" chaque fois que quelque chose est pourri, j'adore quand elle râle, ou qu'elle est en stress. Elle est aux aguets, elle a des oreilles partout, quand on a ramené l'annexe après mon épopée grecque, on a oublié de l'attacher avec la chaîne, et ben Nicole, elle s'est levée dans la nuit, elle est allée pisser sur le pont, et rien qu'en jetant un bref coup d'oeil de routine, elle a vu que l'annexe était déchaînée, et hop hop, elle a remis le cadenas. Elle est comme ça, un placard qui claque, elle entend direct, tu vas le fermer celui du haut du frigidaire, t'as fermé ta vanne, t'as fermé ton hublot, y a un problème au dessal, sors la pompe de cale, fais gaffe, Nicole est prudence et mère de sureté, vigilance et prévoyance, Nicole est presciente. Elle rigole bien aussi, elle a la joie de vivre, même si elle sait s'énerver! Mais franchement, la croisière c'est tellement particulier, et j'en ai tellement bavé avec Denis, que maintenant je passe tout, je ne fais même plus attention! L'autre jour Nicole s'est excusée d'avoir été un peu sèche, parce que je lui parlais pendant qu'elle barrait, et qu'elle m'a envoyer bouler en me disant, ah tais-toi je barre là! Moi je sais que Nicole est en flipp quand elle barre, elle flippe tellement que je m'en fais toute une montagne de cette barre, c'est à peine si j'ose demander à la tenir, ça a l'air d'un monstre prêt à vous faire péter un tangon ou déchirer un spi, veux pas prendre ce risque... Je ne m'étais pas du tout formalisée, tout coule maintenant, je voyais bien qu'elle était stressée à la barre. On ne s'embarasse pas de chichis sur Pilou, et d'ailleurs, souvent quand on voyage, on ne s'embarasse pas de chichis.
J'ai remarqué que le rapport avec les gens est très direct, on pose tout de suite les questions essentielles. Avec la nounou de Mateo, ça donnait ça à peu près:
- Tu es mariée?
- oui.
- Et ton mari, tu l'aimes? ( depuis deux jours je joue avec Mateo, en souriant à Karima, sa nounou, mais sans jamais lui parler, parce que je ne me doute même pas qu'elle comprend le français.Ici c'est l'espagnol. ça fait deux secondes qu'on a engagé la conversation). Donc à ma question qui quand même, avec le recul, ne manque pas d'air, elle a un rire franc mais un peu gêné, et dit en ouvrant et refermant ses mains:
- le mari... c'est le mari!
- Mais ça veut dire quoi le mari c'est le mari, tu l'aimes pas ton mari?
Et là elle me dit que non, que son mari c'est son mari, elle ne l'a pas choisis, mais elle a ses enfants, et ses enfants, elle les aime, elle en a quatre, deux garçons, deux filles, elle travaille de huit heure du mat à dix huit heure à l'hôtel pour garder Mateo, le fils des patrons, après elle rentre à la maison, elle fait à diner pour toute la smala, puis elle part au souk où elle tient une boutique, et bosse jusqu'à deux trois heure du mat, et part enfin dormir 5 h grand max... Elle dit qu'elle fait tout cela pour ne pas avoir à demander d'argent à son cher en tendre et être indépendante, et en même temps à quoi ça lui sert d'être indépendante si elle ne peut pas être libre de le quitter? Mystère... et tradition.
A son tour elle me questionne:
- Mais toi tu es avec lui, là, le grand? Elle fait référence à Nyels.
_ Bah non, lui c'est un ami, il est avec moi sur le bateau.
- Avec l'autre alors?
- Bah non, avec l'autre c'est fini!
Alors là elle explose de rire et elle dit :
- comme ça? Et tu pars avec un autre!!
- Ah non, c'est fini maintenant, je veux être toute seule!
- OOOhh, mais tu vas pas marier et avoir des enfants?
- si mais plus tard! c'est mieux!
Deux globules rond, deux mondes qui se croisent et se paradoxent, mais s'entendent. En signe de son amitié, elle me donne sa casquette, ils m'écoutent jouer avec Mateo, et c'est avec bonheur que je lui chante à deux voix grâce au jamman, Aleikimini salem, chanson que j'ai apprise la veille ou l'après-midi même d'un ingénieur informatitien marocain qui bosse pour une boîte de congélation de poisson espagnole. Je l'ai rencontré dans le hall de l'hôtel, en essayant de capter le wii-fi, il a essayé de me trouver une derbouka, et après il a cherché les paroles de la chanson sur internet puis me les a dites pour que je puisse les écrire en phonétique, petite leçon gratuite de marocain, trop chouette. Je chante la chanson à Karima, elle chante aussi, elle sourit, elle est contente, ça fait plaisir! Le petit Mateo est survolté et ne lâche plus le petit shaker oeuf,monsieur Karim passe, il voit son fils radieux, il est content, madame passe, elle est très autoritaire et tout le monde la craint et le déteste, je le sais, je leur ai demandé parce que je la tiens aussi en sainte horreur... Du haut de ses compensés elle crache une voix d'homme d'un corps sec et fin, élégante et hautaine, elle rabroue son personnel en public devant ses clients, ce qui est très gênant pour nous. Karima la déteste, elle en a peur, tout à l'heure elle s'en cachait de madame, pour pouvoir me parler, saleté de madame, plus pète-sec tu meurs. Elle fonce sur Mateo, il ne la regarde même pas, elle est pas contente madame...passée la visite de madame, tout était magique, répète très spéciale dans le hall de l'hôtel de Dakhla...
Tout ça pour dire que les liens se créent très vites, les questions essentielles, la curiosité poussée à l'extrême des deux côtés, fait que la rencontre prend des tournures de petite histoire, petits moments privilégiés que l'on partage, furtifs, fugaces, mais qui vous laisseront une trace vive et chaude. Chaque action est prétexte à rencontre, chaque question, où est le pressing, le cyber, connaissez vous cette chanson, où y a - t - il un resto local, etc... Une question se pose à quelqu'un, et chaque personne que vous abordez, en voyage, est un interlocuteur potentiel, qui peut vous aider, et peut-être partager plus avec vous, et vous avec lui, que votre question, et sa réponse. Vous partagerez un moment humain, unique, et magique, vous apprenez, vous découvrez, vous vivez!
Avec Nicole et François, c'est pareil, très vite il se sont ouverts à nous, sur leur mariage, leur conception de la vie, leurs principes,mais chacun de leur côté, jamais l'un en présence de l'autre, et on aurait peut-être voulau ne pas en savoir autant avec Byels, mais voilà, la rencontre est choc, éclair,une semaine c'est pas beaucoup dans la vie, on va pas faire des salamaleks, c'est comme ça, point. L'école dans la vie.
On s'est connus, on s'est reconnus, on s'est réchauffés, on va se séparer,dans l'tourbillon d'la vie
Nicole part dans deux jours, je ne la reverrai peut-être plus jamais, pourtant elle aura beaucoup compté pendant une semaine...
L'école dans la vie.
Parenthèse: Re
Dernièrement je l’avoue, j’ai été un peu laxiste au niveau de l’écriture du blog. Les cybers se faisant de plus en plus rare à mesure que nous avançons dans l’hémisphère sud, et les connexions de plus en plus lentes, il est difficile de s’attarder des heures devant la machine contre laquelle on peste tant et plus tellement qu’elle est lente et qu’on peut même pas charger une photo…
Donc je me suis moins appliquée à l’écriture, pardon.
Ceci est dit, on tourne la page.
Ce retour en annexe fut chaotique. On s’est couché à trois heures du mat et perso je n’en menais pas large. Le lendemain au réveil, françois voit tout mon matos étalé sur le pont, des cadavres sans vie, noyés, gisant lamentablement sur le teck de pilou, notamment ma boîte a batterie, vidée, retournée, telle un cercueil débarassé de son cadavre… Tout de suite, le chef pense que la batterie est passée par-dessus bord lors d’un transfert de la navette malheureux, et qu’elle gît par trois mètres de fond. J’émerge à 7h du mat, hagarde, sonnée, complètement abrutie par la nuit que je viens de passer à me tourner et à me retourner dans tous les sens en me posant des questions sur l’ampli, comment va-t-il, y a-t-il quelconque espoir, peut-on le sauver ? Je ne sais même pas quel est son état. Cette boîte avec la batterie et l’adaptateur, l’ampli, le jamman, ils sont tous les trois ma famille, mes frères, mon sang, ma chair, ils sont tout, tout mes bonheurs, toutes mes angoisses. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Si un jour on m’avait dit que je garderais comme ma vie une batterie de voiture de 12 volts et un adaptateur 300 watts, je n’y aurais pas cru. Pourtant ils, sont là, ils sont moi, je suis eux, je leurs dois tout, sans eux je ne suis rien. Je me lève donc, et je me bouscule, j’ai la tête dans le c… comme d’habitude, François, me regarde un peu, plisse ses deux yeux, comme d’habitude, et moi, je raconte mes frasques, il ne peut y croire, comme d’habitude. L’avant-veille je cours à ma perte en prenant par une mer agitée et un vent fort, une annexe dont je ne sais même pas me servir au point que j’ignore même qu’il s’y trouve un grappin, et la veille, je décide alors que le temps est plus gros que le jour d’avant, d’emmener tous les objets que je possède et qui ont le plus des valeur à mes yeux,sur une annexe, dans le vent et les vagues. Trône royal de la connerie intersidérale, je t’ai manquée, je te reviens ! Je siège impériale, encore et toujours, sur ton vaste royaume, dominant de toute ma superbe bêtise la bêtise elle-même, maîtrisant l’art de l’idiotie avec une dextérité à faire pleurer les imbéciles heureux. Nicole n’est pas plus étonnée que ça, on dirait qu’elle a cerné le personnage, et qu’elle devine qu’en moi coule le sang des petits oiseaux de paradis, des cervelles de moineaux, point n’est besoin de s’en faire, mieux vaut s’habituer.
Donc je me suis moins appliquée à l’écriture, pardon.
Ceci est dit, on tourne la page.
Ce retour en annexe fut chaotique. On s’est couché à trois heures du mat et perso je n’en menais pas large. Le lendemain au réveil, françois voit tout mon matos étalé sur le pont, des cadavres sans vie, noyés, gisant lamentablement sur le teck de pilou, notamment ma boîte a batterie, vidée, retournée, telle un cercueil débarassé de son cadavre… Tout de suite, le chef pense que la batterie est passée par-dessus bord lors d’un transfert de la navette malheureux, et qu’elle gît par trois mètres de fond. J’émerge à 7h du mat, hagarde, sonnée, complètement abrutie par la nuit que je viens de passer à me tourner et à me retourner dans tous les sens en me posant des questions sur l’ampli, comment va-t-il, y a-t-il quelconque espoir, peut-on le sauver ? Je ne sais même pas quel est son état. Cette boîte avec la batterie et l’adaptateur, l’ampli, le jamman, ils sont tous les trois ma famille, mes frères, mon sang, ma chair, ils sont tout, tout mes bonheurs, toutes mes angoisses. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Si un jour on m’avait dit que je garderais comme ma vie une batterie de voiture de 12 volts et un adaptateur 300 watts, je n’y aurais pas cru. Pourtant ils, sont là, ils sont moi, je suis eux, je leurs dois tout, sans eux je ne suis rien. Je me lève donc, et je me bouscule, j’ai la tête dans le c… comme d’habitude, François, me regarde un peu, plisse ses deux yeux, comme d’habitude, et moi, je raconte mes frasques, il ne peut y croire, comme d’habitude. L’avant-veille je cours à ma perte en prenant par une mer agitée et un vent fort, une annexe dont je ne sais même pas me servir au point que j’ignore même qu’il s’y trouve un grappin, et la veille, je décide alors que le temps est plus gros que le jour d’avant, d’emmener tous les objets que je possède et qui ont le plus des valeur à mes yeux,sur une annexe, dans le vent et les vagues. Trône royal de la connerie intersidérale, je t’ai manquée, je te reviens ! Je siège impériale, encore et toujours, sur ton vaste royaume, dominant de toute ma superbe bêtise la bêtise elle-même, maîtrisant l’art de l’idiotie avec une dextérité à faire pleurer les imbéciles heureux. Nicole n’est pas plus étonnée que ça, on dirait qu’elle a cerné le personnage, et qu’elle devine qu’en moi coule le sang des petits oiseaux de paradis, des cervelles de moineaux, point n’est besoin de s’en faire, mieux vaut s’habituer.
Inscription à :
Articles (Atom)