Sensations pures sur Pilhouë, pendant cette traversée. Glisse, vent, soleil, gastronomie, étoiles filantes, pêche miraculeuse, dauphins, frissons de bonheur sur frissons de bonheur, nous avons tout eu. Nyels et moi nous attachons de plus en plus à ce bateau et à ces propriétaires, François et Nicole, nous font passer des moments anthologiques à leur bord. Ils sont des personnages hauts en couleur, avec leurs qualités et leurs défauts, et nous apprenons à les connaitre avec surprise et bonheur au fil des jours.
Le lendemain de ce tour de chant absolument divinatoire, nous appareillons et faisons cap au sud, avec une nouvelle équipière qui vient s'ajouter à notre harmonieuse troupe, Nicole, la femme de François. C'est un phénomène. Pêchue, dynamique, elle est brute de décoffrage, autoritaire, mais bonne vivante et baroudeuse. Elle a bien roulé sa bosse et est fan de randonnée pédestre. Chouette, ça va anecdoter dans tous les sens, avec elle et François, on va être rincés de "j'tai pas raconté?", Bonheur. Elle est aussi très à l'aise sur le bateau ce qui réduit considérablement mon champs d'action sur le pont.
Il faut préciser une chose, que j'ai déjà précisé auparavant mais sur laquelle je me permets d'insister, parce que ça n'est apparemment pas évident aux yeux de tout le monde: je suis fatiguée. C'est une bonne fatigue, de celles que vous donnent les journées chargées d'émotions, d'actions, d'espoirs, de déceptions, de succès, de stress... Mais c'est épuisant, et physiquement, je crois que je n'ai jamais autant soumis mon corps aux assauts de la vie. Je me sentais comme une petite vieille après mon dernier concert, mal au dos, aux jambes, je marchais pliée en deux pour soulager mes lombères... Alors sur Pïlhouë, je me suis reposée, je l'ai reposé. Allongée je restais, endormie je flottais dans un nuage cotonneux de paresse, absolument déculpabilisée de tout, sans état d'âme aucun, je me contentais du minimum, vaisselle, ménage, lovage d'écoute, quarts de nuit, plaisanteries.... Bref, je laissais à Nicole le soin du coup de main à la manoeuvre, en me disant que je mettrai la pédale douce à l'escale à Dakhla, pour pouvoir envoyer du spi avec mes compères pendant la traversee jusqu'à Dakar. Repos forcé imposé par moi même donc, pendant cette traversée, uniquement.
Nicole donc, n'est que bras et jambes pour nos hommes, et je suis cuiller en bois et spontex, petite fée du logis de Pilhouë. La manoeuvre effectuée, la vaiselle achevée, c'est quartier libre, et nous lisons, mots croisons, bronzons sur le pont, au soleil, au vent, sur les vagues, dans les voiles. Pilhouë file au portant, sous spi, gênois en ciseaux, ou moteur quand ça pétole, il ondule élégament sous la houle légère de l'océan, et la nuit, nous offre des sensations d'un pur enchantement, sous un tapis d'étoiles qui filent au dessus de nos têtes. Avec Nyels, au changement de quart, nous nous installons sur le rouf, allongés, regard porté dans l'univers, nous écoutons les musiques de Vince (qui colorent mes voyages depuis l'Argentine), et nous perdons de bonheur, pour ma part en tout cas, grâce au doux balancis de Pilhouë. Ce voilier est d'une fluidité sans pareille, et il vous berce amoureusement pendant que vous chavirez dans la voie lactée... Quart de pur bonheur.
Vient s'ajouter à ces moments de félicité, ceux où nous partageons les repas avec notre couple de tourtereaux, qui nous mitonne des repas sains et exotiques. Nous avons mangé du porc accompagné de bananes plantins et patates douces, sauce au curry, un columbo de bonite fraîche (nous en avons pêché trois, il y avait un énorme banc, tous les bateaux ont fait mouche, l'un d'eux a touché 23 prises!!!), des légumes et des fruits par milier, les autres bateaux bavent d'envie quand nous leurs faisons le récit de nos ripailles. François et Nicole sont allés partout et connaissent bioen l'afrique, François a longtemps travaillé à Douala au Cameroun, ils ont fait moults voyages en Afrique, d'ailleurs je ne compte plus les fois où il nous lance, en conclusion à un récit épopesque de voyage, "nen mais c'est ça l'afrique!". Je leur ai demandé ce qu'il avaient mangé de plus bizarre dans leur vie, et ils ont tout eu: du rat, du singe, du crocodile, de la sauterelle...
Nous digestons chacun dans son coin, allongés, mais François et Nyels sont aux aguets et veillent pour ajuster à tout moment les réglages de voiles, et augmenter la capacité de notre champion. Nous dépassons allègrement des bateaux partis bien avant nous, et tenons notre place en milieu de flotte, avec l'un des plus petits et des plus vieux bateaux qui la constituent. Nous sommes en confiance, nous sommes bien, nous sommes un.
Le lendemain de ce tour de chant absolument divinatoire, nous appareillons et faisons cap au sud, avec une nouvelle équipière qui vient s'ajouter à notre harmonieuse troupe, Nicole, la femme de François. C'est un phénomène. Pêchue, dynamique, elle est brute de décoffrage, autoritaire, mais bonne vivante et baroudeuse. Elle a bien roulé sa bosse et est fan de randonnée pédestre. Chouette, ça va anecdoter dans tous les sens, avec elle et François, on va être rincés de "j'tai pas raconté?", Bonheur. Elle est aussi très à l'aise sur le bateau ce qui réduit considérablement mon champs d'action sur le pont.
Il faut préciser une chose, que j'ai déjà précisé auparavant mais sur laquelle je me permets d'insister, parce que ça n'est apparemment pas évident aux yeux de tout le monde: je suis fatiguée. C'est une bonne fatigue, de celles que vous donnent les journées chargées d'émotions, d'actions, d'espoirs, de déceptions, de succès, de stress... Mais c'est épuisant, et physiquement, je crois que je n'ai jamais autant soumis mon corps aux assauts de la vie. Je me sentais comme une petite vieille après mon dernier concert, mal au dos, aux jambes, je marchais pliée en deux pour soulager mes lombères... Alors sur Pïlhouë, je me suis reposée, je l'ai reposé. Allongée je restais, endormie je flottais dans un nuage cotonneux de paresse, absolument déculpabilisée de tout, sans état d'âme aucun, je me contentais du minimum, vaisselle, ménage, lovage d'écoute, quarts de nuit, plaisanteries.... Bref, je laissais à Nicole le soin du coup de main à la manoeuvre, en me disant que je mettrai la pédale douce à l'escale à Dakhla, pour pouvoir envoyer du spi avec mes compères pendant la traversee jusqu'à Dakar. Repos forcé imposé par moi même donc, pendant cette traversée, uniquement.
Nicole donc, n'est que bras et jambes pour nos hommes, et je suis cuiller en bois et spontex, petite fée du logis de Pilhouë. La manoeuvre effectuée, la vaiselle achevée, c'est quartier libre, et nous lisons, mots croisons, bronzons sur le pont, au soleil, au vent, sur les vagues, dans les voiles. Pilhouë file au portant, sous spi, gênois en ciseaux, ou moteur quand ça pétole, il ondule élégament sous la houle légère de l'océan, et la nuit, nous offre des sensations d'un pur enchantement, sous un tapis d'étoiles qui filent au dessus de nos têtes. Avec Nyels, au changement de quart, nous nous installons sur le rouf, allongés, regard porté dans l'univers, nous écoutons les musiques de Vince (qui colorent mes voyages depuis l'Argentine), et nous perdons de bonheur, pour ma part en tout cas, grâce au doux balancis de Pilhouë. Ce voilier est d'une fluidité sans pareille, et il vous berce amoureusement pendant que vous chavirez dans la voie lactée... Quart de pur bonheur.
Vient s'ajouter à ces moments de félicité, ceux où nous partageons les repas avec notre couple de tourtereaux, qui nous mitonne des repas sains et exotiques. Nous avons mangé du porc accompagné de bananes plantins et patates douces, sauce au curry, un columbo de bonite fraîche (nous en avons pêché trois, il y avait un énorme banc, tous les bateaux ont fait mouche, l'un d'eux a touché 23 prises!!!), des légumes et des fruits par milier, les autres bateaux bavent d'envie quand nous leurs faisons le récit de nos ripailles. François et Nicole sont allés partout et connaissent bioen l'afrique, François a longtemps travaillé à Douala au Cameroun, ils ont fait moults voyages en Afrique, d'ailleurs je ne compte plus les fois où il nous lance, en conclusion à un récit épopesque de voyage, "nen mais c'est ça l'afrique!". Je leur ai demandé ce qu'il avaient mangé de plus bizarre dans leur vie, et ils ont tout eu: du rat, du singe, du crocodile, de la sauterelle...
Nous digestons chacun dans son coin, allongés, mais François et Nyels sont aux aguets et veillent pour ajuster à tout moment les réglages de voiles, et augmenter la capacité de notre champion. Nous dépassons allègrement des bateaux partis bien avant nous, et tenons notre place en milieu de flotte, avec l'un des plus petits et des plus vieux bateaux qui la constituent. Nous sommes en confiance, nous sommes bien, nous sommes un.