jeudi 8 octobre 2009

Le vent de la liberté

Au dessus de moi, il n'y a personne. De comptes à rendre, je n'en ai pas. Mon bureau, c'est la rue, je chante où je veux, quand je veux, comme je veux. Pas longtemps si c'est pas bien, toute le nuit si ça cartonne. Je commence quand je veux, je m'arrête quand je veux. Je gagne de l'argent. Je n'ai pas besoin d'en dépenser parce que ce que je vis suffit largement à mon bonheur, nul besoin n'ai-je d'épicer mon quotidien de petis achats-petites dépenses. J'ai tout le loisir de penser, réfléchir, rencontrer, profiter. Je ne me soucie que de manger, dormir, chanter, bronzer. Et de trouver un bateau, mais en attendant ma réunion, il n'y a pas grand chose que je puisse faire.
Mais, parce qu'il y a doujours un mais, je me rends compte, même si je le savais déjà, que la voix est instrument fragile qui ne souffre pas la vie de bâton de chaise que j'ai tendance à mener. Je suis toute la journée dehors, au soleil, je fume, je parle, je chante, je vais au bar, je parle, je crie, je bois, je rigole, je crie, je me couche aux aurores, je dors peu, je me fatigue, mais je sors, je parle, je rigole, je vais au soleil, je crie, je bois, je fume, etc..etc..
C'est pas fun, les rockers, les crooner, il faut qu'ils avalent quinze whisky et fument trois paquets de gitanes sans filtres avant un concert, et moi, avant une terrasse, c'est:" il est 21h, un suppo et au lit.."
Cette vie est bien pépère, même si je me vois obligée, horreur et putréfaction, stuppeur et tremblements, enfer et damnation, de m'imposer des contraintes à moi-même. Le supplice! C'est très absolument contre tous mes principes...