jeudi 8 octobre 2009

La boucle est bouclée.

Hier, quand j'ai rejoint les tchèques, ils m'ont dit que j'avais loupé une soirée énorme la veille. Il pleuvait, mais ils ont voulu faire un barbecue sur le bateau. Oui, les tchèques ont un barbecue sur leur bateau. Et oui, les tchèques font des barbecue quand il pleut. Quoi de plus banal, franchement. Alors avec les suisses et un français rencontré le jour-même, un participant de la mini qui a abandonné la course, ils ont mis des bâches sur la baume, et ont entrepris d'allumer leur barbec. Sauf qu'il pleuvait un peu trop et ça ne prenait pas, alors ils ont arrosé abondamment le charbon d'alcool. Ça a a fait de la fumée, mais rien qui puisse déstabiliser un tchèque, qu'on se rassure! Donc ils ont persisté, puis abandonné (incompréhensible). Mais entre temps les restos de la marina ont cru qu'il y avait le feu, ils ont appelé les pompiers qui sont arrivés deux minutes après toutes sirènes dehors... L'hallu des pompiers quand ils apprennent qu'il y a des gens assez tchèques pour faire un barbec sur un voilier par temps de pluie... Le français était là, très sûrement pas plus étonné que ça...Bref, les pompiers se sont remis de leurs émotions, tout s'est bien terminé et la petite bande est rentrée diner sagement en cabine. Une photo a été prise, où on voit le français. Quand ils me montrent l'album de leur crazy barbec de la veille, où on voit la photo avec le français, ils me disent qu'il s'appelle "Xavière Haïsse", ils connaissent son nom de famille parce qu'ils ont tchéqué son classement sur le site de la mini.

Je sursaute:
-You mean Xavier Haize???
- Yes!
Incroyable. Il reste un concurrent, sur les 84, a Funchal, et c'est Xavier Haize, duquel s'est occupé Antoine Bompard. Antoine Bompard, c'est le gars que j'ai connu complètement par hasard sur la terrasse du café de Saint-Cloud, et qui m'a mis dans le crâne que je pouvais traverser l'Atlantique sur un bateau. Il a trouvé un sponsor à Xavier il y a deux ans quand il a participé à la course et, c'est par Xavier qu'il m'a donné les contacts pour les bateaux accompagnateurs de la course. Moi je ne savais absolument pas qui était Xavier Haize, et je n'avais même pas cherché à le savoir, les participants de la course étant pour moi, simple servante, les dieux d'un innaccessible Olympe. J'avais eu le grand privilège d'échanger quelques mots avec le premier arrivé, dont je ne connais même pas le nom d'ailleurs, j'ignorais totalement son classement, mais ce que je sais, c'est que la nature l'a dotté d'un regard bleu azur, et d'une pulpeuse bouche laissant passer un petit sossottemeent d'une exquise délicatesse, conférant à sa personne une sympathie enchanteresse... Bref, considérant ce doux moment comme un cadeau des dieux fait à leur simple servante, céleste privilège que fut le mien d'avoir échangé des confidences avec un "mini", les meilleurs d'entre nous, je n'imaginais pas que le bonheur me serait donné une seconde fois de partager l'intimité d'un de ceux que j'idolâtre, et d'ailleurs je ne fis rien pour. Je me contentais de leur tourner autour, mais pour la bonne cause, partir à mon tour. Donc de Xavier, j'ignorais tout, jusqu'à l'abandon. Je ne savait même pas qu'il restait un mini dans la marina. Faut dire qu'un bateau de 6,50 mètres, ça peut passer innaperçu.




Je me dis, il faut absolument que je le trouve. Ou est-il, vous l'avez croisé récemment? Go check on his boat. Je go check on his boat, il n'est pas là. Je vais au bar, il n'est pas là. Mais il ne va pas s'envoler, je vais le croiser un jour. Je patiente. Je bous d'impatience de raconter tout ce que ma vie a eu de changé depuis ma rencontre plus que farfelue avec son pote Antoine dont il ignore absolument tout, et je meurs d'envie de l'entendre raconter sa course, pourquoi l'abandon, etc... Je patiente.



Nous allons au karaoké. On est déchaînés. Je ramène mes potes Nicolas le français et Bedri le turque rencontrés l'avant-veille aprèh, après une terrasse (les mots presta ou concert ou performance ne me plaisent guerre, je vais appeler ça une "terrasse"), il y a les suisses, il y a les tchèques et un couple de norvégiens pour qui Martin le tchèque a fait un petit boulot d'électricité, on est de toute l'Europe, on est tous ensemble, et on est bien. Il y a aussi "white hat", le portugais de la fête des pêcheurs de Caniçal, celui que j'avais dégotté pour Maya. On est de toute l'Europe, on est un, on est bien. Le portugais chante, Nicolas chante, je chante, et on termine en beauté par une collégiale façon starac sur Let it be. Je suis pressée par la norvégienne comme un pare-bat par le catway, qu'est ce qu'on s'aime, mais qu'est ce qu'on s'aime!! On rentre tous complètements beurrés, je dors sur le bateau des tchèques, et me réveille le lendemain matin a 10h, la tête dans le cou, et qui je croise en sortant de mon catway? Xavier, que je reconnais tout de suite. On va boire un café, je lui raconte toute l'histoire, il me raconte la sienne, on se marre bien, les tchèques arrivent, et Hugo, un pote de Xavier portugais, étonnemment beau ET sympa, époux ET papa, employé du club nautique. Hugo propose de nous emmener déjeuner dans un coin sympa, Xavier me "ça te tente, Anne", ça me tente Anne, et on y va. Dejeuner trop sympa, je veux définitivement passer du temps aux Açores, Hugo repart travailler, on va a la plage d'à côté avec Xavier, on revient a Funchal en marchant, on mange une glace, on se sépare, et on se retrouve ensuite pour boire un coup, je me sépare, rendez-vous demain matin 9h, Hugo nous emmène sur une autre plage à Caleita...! Trop chouette journée, et comme d'habitude, ce matin, en titubant sur le catway après un réveil presque impossible, j'étais loin de me douter qu'elle allait prendre cette tournure.

Je suis à l'hostel, et j'ai rencontré un beau, beau brun qui s'appelle aussi, encore et toujours, Nicolas....!