Le jour se lève à peine sur l'eau calme de Dakhla que déjà je ne suis qu'envie pressante d'en re-découdre avec les marrocains. Ils ne sont pas faciles, et je vais devoir lutter. Anticiper, réfléchir, m'organisere et agir. Mais d'abord je dois remèdier à une énorme tête dans le coltard que m'a valu une nuit passée à dormir à la clocharde sur les transats de l'hôtel de luxe, en compagnie des deux compères équipiers du RIDS. Pas le courage de rentrer en annexe. Nous nous réveillons à sept du', prenons l'annexe et rentrons. Nous montons sur Pilou avec Nyels, et trouvons Nicole et françois frais pimpants; qui nous accueillent goguenards, mais où étiez-vous, mais Anne tu nous l'a complètement dévergondé, il découche lui aussi maintenant! Rigolades, colibets au petit matin, ça met toujours en forme pour la journée! je fais du thé, du café et des tartines grillées tout en commentant à mes parents de seconde main, la presta de la veille, et des histoires de coeur, matin Ricoré sur Pilhouë!
Nous partons tous ensemble ensuite à la messe.
Non je déconne.
!
On embarque sur l'annexe, François me laisse le portable, et tout ce petit monde part excursionner tandis que je me prépare à passer une journée très relax pépère dans l'enceinte de l'hôtel, avant d'afronter les tempêtes marrocaines. Au programme, internet, nage, cafés-cloppe, dodo, guitare, tout ça tout ça. La journée se déroule comme prévue, parsemée de jolies rencontres imprévues, telle celle du fils du directeur de 3 ans qui rigole quand je lance ses chocapics en l'air avant de les rattraper avec ma bouche, et après les balance tous par terre au désespoir de sa nounou, ou celle d'un informaticien marrocain qui gentiment me traduit et dicte les paroles d'Alei kimini salem pour que je puisse la jouer le soir.
Il est cinq heures, je me réveille, sors de la bule dorée de l'hôtel mon troly (charriot en tchèque) sous le bras, et pars me faire rouler, hurler dessus par les marrocains.
je débarque, mais il est trop tôt, il n'y a pas assez de monde à mon goût. Un enfant vient vers moi, deux, trois, six, ils me tournent autour comme les abeilles autour du miel, puis des mauritaniens, un marrocain, je suis restée seule sur la place 10 secondes, et puis après c'était parti pour la fête à la marrocaine. Donc aprèes avoir attendu trois quart d'heure en devisant tranquillement avec les curioeux, je m'installe, pendant que les enfants gueulent dans le micro, tambourinent sur la derbouka que m'avait dégotté l'un d'entre eux, allument et éteignent l'ampli, tripotent la guitare, un massacre, un bordel, un souk. J'avais quasi commencé l'intro de la première chanson qu'ils se jetaient encore et toujours sur le micro pour dire des choses dont je ne comprennais pas le sens, mais je pouvais l'en deviner.... Bref, j' aid u mettre les points sur les I, sérieux, travail, stop, choucrane, et ils ont fini par aller s'asseoir bien segment sur un banc en face. Je me suis instaléée plus près des bancs et de la rembarde, mais j'ai encore plein d'espace au tour de moi. Je fais liberté, et après parle en français cette fois-ci pour me présenter, sans omettre la boite, je n'omets jamais la boite de toute façon.
Les marrocains sont très gentils, et à l'écoute, ici ça ne me viendrait même pas à l'idée d'aller chanter à la terrasse d'un café, parce que je n'ai pas besoin d'aller chercher les gens, ils viennent d'eux même. Ils applaudissent chaleuresementy, ça vous donne du ceour à l'ouvrage. Le seul souci c'est aue je ne peux pas eye-contacter. Qaund je chante, j'eye-contacte. Avec les gens du public auxquels j'accroche. Soit parce qu'ils sont avenants, beaux, ou opinent du chef, ou fixent intensément d'un air défiant, attendant "de voir", ceux-là je dois les convaincre, alors j'eye-contacte. Ca m'aide à rentre dans les histoires de mes chansons; parce que la plupart du temps ça me donne confianc,e alors j'arrête de penser et je chante. Au Maroc je n'ose pas vraiment eye-contacter, tout simplement parce que mon public est à 90 pour cents masculins, et que peut-être que la moitié d'entre-eux sont probablement présents parce que je suis une femme. Donc je perds un peu mon regard, et mes chansons dans le vague, et ça pour convaincre c'est pas génial. Mais les chansons passent très bien, malheureusement, la boîte de s'emplit pas. Avec le même nombre de personnes européennes stationnées à regarder, je devrais ramasser dans les 150-200 au bas mot, mais ici on écoute, mais on ne s'avance pas vers la boîte, je crois qu'on ne pense même pas qu'une boîte puisse exister, on ne voit jamais des saltimbanques traîner dans le coin... Mais je ne panique pas, je la jou cool, je dis que maintenant je vais aller voir dans la boîte s'il y a de l'argent, il y en a, mais c'est tout léger, alors je dis qu'il en faut plus, parce que là c'est chouya chouya. ça les fait bien marrer, et un papa me dit:"vient vient" et glisse un billet de 100 dirhams, environ dix euros, dans la boîte. Folle de bonheur je retourne à ma place et continue. Les gens sont de plus en plus nombreux, c'est la fête, un moment on tape dans les mains en rythme, je lâche le micro et me met à tournoyer avec ma jupe, trop chouette, bonheur, mais pas trop d'argent à mon goût. Je dis bon bah je vais devoir tout donner, je lance L.O.V.E, fais un noeud avec ma juppe, et envoie le poirier et l'équilibre, réaction partgée, d'enthousiasme et de paraît-il selon Nyels, quelques mines renfrognées, mais rien de méchant. je termine. Un homme prend mon adresse mail, il dit être compositeur et vouloir m'envoyer une chanson, mais je n'y crois pas, un autre est journaliste, rendez-vous est pris le lendemain à 14h au bar de l'hôtel. J'ai gagné 21 dirhams, presque 20 euros, pas énorme, mais sympa quand même; et j'ai adoré cette presta, qui m'en appris beaucoup, et surtout que c'était la dernière fois que je faisais des acrobaties avant le Brésil, trop culotté, ou pas assez... Les marrocains ont adoré quoiqu'il arrive et j'ai adoré chanter pour eux, ils sont le meilleur public que j'aie jamais eu, et le plus radin aussi parce qu'il y en a beaucoup beaucoup qui sont restés tout du long et n'ont pas sorti un rond. Mais mon plaisir fut tellement grand à chanter ce soir que même une recette de 5 euros n'aurait pas pu ternir ma joie!
mercredi 28 octobre 2009
La presta marrocaine
J'y vais mais j'ai peur. Mais j'y vais. Au culot, comme d'hab, ça m'a toujours réussi. Nyels est là, qui veillera sur moi et mes affaires pendant que je performe dans ce pays si différent du mien. Je m'installe, on est rivés sur moi. Je suis en plein milieu, je ne me fais pas discrète, ça n'est pas le but de toute façon. Je commence, liberta, brutte de décoffrage, sans parlotte préambulaire. Je me présente. On comprend l'arabe, l'espagnol, le français, mais j'ai décidé de parler le petit nègre, va savoir pourquoi. Moi Jane, toi Tarzan, et ça c'est boî-boîte à sousous. En m'aidant de gestes, je discours:
- Bsaljer jouia, rortie, moi, Anna, 25 ans, française, voyage, musique. Chouf, chouf! *
Et là je prend un billet et le glisse dans ma boîte qui trône devant moi.
- Bravo, choucrane lacomb!
Et j'enchaîne. Pendant que je joue, surprise, miracle, des marrocains s'approchent et me glissent sousous dans boi-boîte, hallu totale! ça marche! ouaja!
La place est en front de mer, vaste et rectagulaire. je suis au milieu, les gens sont sur des bancs, ou posés sur la rembarde du pourtour. je suis toute seule au milieu de nulle part, et je m'apprête à affronter les vents marrocains. Ils sont t-rès bons publics, et applaudiossent bien, plus et mieux qu'en Europe. mais ils sont très loin de moi, je suis isolée au centre, c'est un peu spécial. Mais je ne resterai pas seule longtemps. Bientôt un fou trisomique complètement édenté s'approche, en tapant dans ses mains et poussant des hurlements hystériques. Je ne m'affolle pas, confiance. Il finit par s'asseoir à côté de moi, ivre de bonheur, en ofrant le spectacle insolite de notre couple atypique, moi assise sur mon tabouret chantant doucement, lui assis, battant l'air de ses bras, hurlant à tous les points cardinaux. Puis il s'en va, les gamins viennent le remplacer. Ils tournent autour de mon matériel, passent en roller ou vélo à toute blinde entre l'ampli et le pied de micro, se disputent et hurlent à côté de mes oreilles au point que je dois les reprendre, et les passants avec moi, plusieurs fois. Puis la foule (ou presque), se resserre et s'attroupe autour de moi, du bruit, du mouvement, ce peuple là n'est pas calme, énergie difficile à canaliser. Je me concentre avec difficulté, et commence à me fatiguer. Je chante blowing in the wind et une quinzaine de jeunes débarquent et en se tenant par les bras, ils se balancent en une vague humaine que je regarde onduler avec bonheur. Je retrouve les accords d'une chanson marrocaine apprise à quinze ans lors d'une tournée avec la chorale, et la leur chante à deux voix avec le jamman, moment de grâce oriental. Je termine, devant des voileux du rids assez étonnés, remballe tout, nous partons tous ensemble à l'hôtel, où je me pavane avec ma boite contenant euros, dirhams et billet doux, pour la modique valeur de 40 euros, une belle performance. Je décide de ne pas aller au rendez-vous avec l'hôtel de luxe, je vais rechanter dans la rue le lendemain, ça sera beaucoup mieux.
Je suis très heureuse. Ce concert réussi me donne confiance en la vie, en l'humain et en sa bonté, me lave de toute ma prétentieuse parano de jeune fille des beaux quartiers. J'aime la vie, les gens, la musique, j'adore le Marroc.
- Bsaljer jouia, rortie, moi, Anna, 25 ans, française, voyage, musique. Chouf, chouf! *
Et là je prend un billet et le glisse dans ma boîte qui trône devant moi.
- Bravo, choucrane lacomb!
Et j'enchaîne. Pendant que je joue, surprise, miracle, des marrocains s'approchent et me glissent sousous dans boi-boîte, hallu totale! ça marche! ouaja!
La place est en front de mer, vaste et rectagulaire. je suis au milieu, les gens sont sur des bancs, ou posés sur la rembarde du pourtour. je suis toute seule au milieu de nulle part, et je m'apprête à affronter les vents marrocains. Ils sont t-rès bons publics, et applaudiossent bien, plus et mieux qu'en Europe. mais ils sont très loin de moi, je suis isolée au centre, c'est un peu spécial. Mais je ne resterai pas seule longtemps. Bientôt un fou trisomique complètement édenté s'approche, en tapant dans ses mains et poussant des hurlements hystériques. Je ne m'affolle pas, confiance. Il finit par s'asseoir à côté de moi, ivre de bonheur, en ofrant le spectacle insolite de notre couple atypique, moi assise sur mon tabouret chantant doucement, lui assis, battant l'air de ses bras, hurlant à tous les points cardinaux. Puis il s'en va, les gamins viennent le remplacer. Ils tournent autour de mon matériel, passent en roller ou vélo à toute blinde entre l'ampli et le pied de micro, se disputent et hurlent à côté de mes oreilles au point que je dois les reprendre, et les passants avec moi, plusieurs fois. Puis la foule (ou presque), se resserre et s'attroupe autour de moi, du bruit, du mouvement, ce peuple là n'est pas calme, énergie difficile à canaliser. Je me concentre avec difficulté, et commence à me fatiguer. Je chante blowing in the wind et une quinzaine de jeunes débarquent et en se tenant par les bras, ils se balancent en une vague humaine que je regarde onduler avec bonheur. Je retrouve les accords d'une chanson marrocaine apprise à quinze ans lors d'une tournée avec la chorale, et la leur chante à deux voix avec le jamman, moment de grâce oriental. Je termine, devant des voileux du rids assez étonnés, remballe tout, nous partons tous ensemble à l'hôtel, où je me pavane avec ma boite contenant euros, dirhams et billet doux, pour la modique valeur de 40 euros, une belle performance. Je décide de ne pas aller au rendez-vous avec l'hôtel de luxe, je vais rechanter dans la rue le lendemain, ça sera beaucoup mieux.
Je suis très heureuse. Ce concert réussi me donne confiance en la vie, en l'humain et en sa bonté, me lave de toute ma prétentieuse parano de jeune fille des beaux quartiers. J'aime la vie, les gens, la musique, j'adore le Marroc.
Dakhla, terra nova
Dakhla, c'est le Maroc, le sud du Maroc, à la frontière avec la Mauritanie, aux portes du désert, accostée à la mer. Dakhla c'est le Maroc, et les marrocains. C'est l'orient, la tradition musulmane, le tagine, la gentillesse, la vie la nuit, les patisseries. Je m'en gave depuis deux jours, je suis un peu stressée, quand je stresse, je mange. J'ai des pensées négatives, rien de bien préoccupant, mais ça me fait boulotter des gâteaux secs toute la journée.
A Dakhla nous sommes au mouillage, devant l'hôtel de luxe Best Western Bab el Bahar. Au début ça nous saoulait, pour parler jeune et franchement, d'être au mouillage. Pas d'électricité, pas d'eau courante, bidonnage, navette en annexe, pas drôle, pas pratique. Puis le charme visuel et l'ambiance très particulière qu'offre ce mode de stationnement nous ont vite sauté aux yeux. La vue de notre fière flotte dans la brume nocturne, face aux lumières chatoyantes de la ville, offre un spectacle tout à fait spécial à nos yeux habitués aux enfilades de mâts sur les catway. La balade en annexe entre les bateaux est l'occasion de les voir de près et d'en saluer gaiement les équipages, et les passeurs de l'hôtel sont d'une gentillesse et d'un entrain à vous rendre sédentaire pour un temps, dans cette enclave aux portes de l'Afrique noire. De l'hôtel, la nuit, les lumières de tous nos mâts font une guirlande scintillante qui veille sur une mer d'huile. Ravissant spectacle dont nous nous délectons souvent avec Nyels et N, en dégustant une bouteille de Gerrouane gris.
Avec mes deux compères, nous nous rendons directement en ville, pour internéter, visiter et déguster. Nous trouvons un charmant boui-boui qui nous sert de délicieux tagines arrosée de sodas, car au Maroc, on ne vend pas d'alcool, sauf dans les hôtels. Installés à notre table nous avons tout le loisir de regarder vivre Dakhla, passer ses passants, parler ses gens. Je suis tous yeux et oreilles, attrappe des "chouf chouf", des "jouia", des "labes", je veux parler arabe, et utilise tant que je peux les deux trois mots que je connais, saoulant comme à mon habitude mes interlocuteurs de "comment on dit". Nous passons devant une promenade en front de mer où se détendent, jouent et discutent des hommes, des femmes, leurs enfants. Je dis:"je vais jouer ici". Mais au fond de moi je ne suis pas sûre de pouvoir concrétiser cette envie, cela se fait-il de demander de l'argent à un pays moins riche, en étant de surccroît une femme, et dans la rue? A voir, à vérifier. Nous Guerrouanons puis regagnons nos bords.
Le lendemain, Nicole et Françoise partent en goguette. Il n'y a aucun bateau autour de nous, nous sommes au mouillage. C'est un peu la liberté toitale sur Pilhouë. Nous petits déjeunons gaiement comme à notre habitude avec Nyels (nous sommes toujours de bonne humeur, mêmes préoccupés, nous ne nous tirons jamais la gueule, c'est juste idéal), Anne de pétunia, la bateau stoppeuse, nous rejoint à la nage, nous la raccompagnons à son bateau toujours à la nage, sautons, plongeons d'étrave et regagnons Pilou. Une idée me vient, installer tout mon bardas et jouer dans le cockpit. aussitôt dit, aussitôt fait, je me branche, et c'est parti la musique. Répète surréaliste, qui nous fait germer des idées de clips toutes plus délirantes les unes que les autres, pour la chanson que je peaufine, une compo en anglais, for, inspired by the crazy czec guy. Je la jammanise à fond, frissons de bonheuir, résultat très très satisfaisant, vive le voyage, le bonheur et les pensées positives! Puis Nicole et François arrivent, un peu surpris par mon installation rocambolesque. Je remballe tout et part en balénière tout déposer à l'hôtel, galvanisée par ce moment magique de musiqe, plus rien ne peux venir m'empêcher de chanter dans les rues de Dakhla. Nyels me rejoint, nous patissons, buvons mojitos et thés à la menthe, et à la tombée de la nuit, au moment où les gens passent et repassent, je pars chercher bravement mon charriot à l'hôtel , la peur au ventre.
A Dakhla nous sommes au mouillage, devant l'hôtel de luxe Best Western Bab el Bahar. Au début ça nous saoulait, pour parler jeune et franchement, d'être au mouillage. Pas d'électricité, pas d'eau courante, bidonnage, navette en annexe, pas drôle, pas pratique. Puis le charme visuel et l'ambiance très particulière qu'offre ce mode de stationnement nous ont vite sauté aux yeux. La vue de notre fière flotte dans la brume nocturne, face aux lumières chatoyantes de la ville, offre un spectacle tout à fait spécial à nos yeux habitués aux enfilades de mâts sur les catway. La balade en annexe entre les bateaux est l'occasion de les voir de près et d'en saluer gaiement les équipages, et les passeurs de l'hôtel sont d'une gentillesse et d'un entrain à vous rendre sédentaire pour un temps, dans cette enclave aux portes de l'Afrique noire. De l'hôtel, la nuit, les lumières de tous nos mâts font une guirlande scintillante qui veille sur une mer d'huile. Ravissant spectacle dont nous nous délectons souvent avec Nyels et N, en dégustant une bouteille de Gerrouane gris.
Avec mes deux compères, nous nous rendons directement en ville, pour internéter, visiter et déguster. Nous trouvons un charmant boui-boui qui nous sert de délicieux tagines arrosée de sodas, car au Maroc, on ne vend pas d'alcool, sauf dans les hôtels. Installés à notre table nous avons tout le loisir de regarder vivre Dakhla, passer ses passants, parler ses gens. Je suis tous yeux et oreilles, attrappe des "chouf chouf", des "jouia", des "labes", je veux parler arabe, et utilise tant que je peux les deux trois mots que je connais, saoulant comme à mon habitude mes interlocuteurs de "comment on dit". Nous passons devant une promenade en front de mer où se détendent, jouent et discutent des hommes, des femmes, leurs enfants. Je dis:"je vais jouer ici". Mais au fond de moi je ne suis pas sûre de pouvoir concrétiser cette envie, cela se fait-il de demander de l'argent à un pays moins riche, en étant de surccroît une femme, et dans la rue? A voir, à vérifier. Nous Guerrouanons puis regagnons nos bords.
Le lendemain, Nicole et Françoise partent en goguette. Il n'y a aucun bateau autour de nous, nous sommes au mouillage. C'est un peu la liberté toitale sur Pilhouë. Nous petits déjeunons gaiement comme à notre habitude avec Nyels (nous sommes toujours de bonne humeur, mêmes préoccupés, nous ne nous tirons jamais la gueule, c'est juste idéal), Anne de pétunia, la bateau stoppeuse, nous rejoint à la nage, nous la raccompagnons à son bateau toujours à la nage, sautons, plongeons d'étrave et regagnons Pilou. Une idée me vient, installer tout mon bardas et jouer dans le cockpit. aussitôt dit, aussitôt fait, je me branche, et c'est parti la musique. Répète surréaliste, qui nous fait germer des idées de clips toutes plus délirantes les unes que les autres, pour la chanson que je peaufine, une compo en anglais, for, inspired by the crazy czec guy. Je la jammanise à fond, frissons de bonheuir, résultat très très satisfaisant, vive le voyage, le bonheur et les pensées positives! Puis Nicole et François arrivent, un peu surpris par mon installation rocambolesque. Je remballe tout et part en balénière tout déposer à l'hôtel, galvanisée par ce moment magique de musiqe, plus rien ne peux venir m'empêcher de chanter dans les rues de Dakhla. Nyels me rejoint, nous patissons, buvons mojitos et thés à la menthe, et à la tombée de la nuit, au moment où les gens passent et repassent, je pars chercher bravement mon charriot à l'hôtel , la peur au ventre.
mardi 27 octobre 2009
Pilhouë, pures sensations
Sensations pures sur Pilhouë, pendant cette traversée. Glisse, vent, soleil, gastronomie, étoiles filantes, pêche miraculeuse, dauphins, frissons de bonheur sur frissons de bonheur, nous avons tout eu. Nyels et moi nous attachons de plus en plus à ce bateau et à ces propriétaires, François et Nicole, nous font passer des moments anthologiques à leur bord. Ils sont des personnages hauts en couleur, avec leurs qualités et leurs défauts, et nous apprenons à les connaitre avec surprise et bonheur au fil des jours.
Le lendemain de ce tour de chant absolument divinatoire, nous appareillons et faisons cap au sud, avec une nouvelle équipière qui vient s'ajouter à notre harmonieuse troupe, Nicole, la femme de François. C'est un phénomène. Pêchue, dynamique, elle est brute de décoffrage, autoritaire, mais bonne vivante et baroudeuse. Elle a bien roulé sa bosse et est fan de randonnée pédestre. Chouette, ça va anecdoter dans tous les sens, avec elle et François, on va être rincés de "j'tai pas raconté?", Bonheur. Elle est aussi très à l'aise sur le bateau ce qui réduit considérablement mon champs d'action sur le pont.
Il faut préciser une chose, que j'ai déjà précisé auparavant mais sur laquelle je me permets d'insister, parce que ça n'est apparemment pas évident aux yeux de tout le monde: je suis fatiguée. C'est une bonne fatigue, de celles que vous donnent les journées chargées d'émotions, d'actions, d'espoirs, de déceptions, de succès, de stress... Mais c'est épuisant, et physiquement, je crois que je n'ai jamais autant soumis mon corps aux assauts de la vie. Je me sentais comme une petite vieille après mon dernier concert, mal au dos, aux jambes, je marchais pliée en deux pour soulager mes lombères... Alors sur Pïlhouë, je me suis reposée, je l'ai reposé. Allongée je restais, endormie je flottais dans un nuage cotonneux de paresse, absolument déculpabilisée de tout, sans état d'âme aucun, je me contentais du minimum, vaisselle, ménage, lovage d'écoute, quarts de nuit, plaisanteries.... Bref, je laissais à Nicole le soin du coup de main à la manoeuvre, en me disant que je mettrai la pédale douce à l'escale à Dakhla, pour pouvoir envoyer du spi avec mes compères pendant la traversee jusqu'à Dakar. Repos forcé imposé par moi même donc, pendant cette traversée, uniquement.
Nicole donc, n'est que bras et jambes pour nos hommes, et je suis cuiller en bois et spontex, petite fée du logis de Pilhouë. La manoeuvre effectuée, la vaiselle achevée, c'est quartier libre, et nous lisons, mots croisons, bronzons sur le pont, au soleil, au vent, sur les vagues, dans les voiles. Pilhouë file au portant, sous spi, gênois en ciseaux, ou moteur quand ça pétole, il ondule élégament sous la houle légère de l'océan, et la nuit, nous offre des sensations d'un pur enchantement, sous un tapis d'étoiles qui filent au dessus de nos têtes. Avec Nyels, au changement de quart, nous nous installons sur le rouf, allongés, regard porté dans l'univers, nous écoutons les musiques de Vince (qui colorent mes voyages depuis l'Argentine), et nous perdons de bonheur, pour ma part en tout cas, grâce au doux balancis de Pilhouë. Ce voilier est d'une fluidité sans pareille, et il vous berce amoureusement pendant que vous chavirez dans la voie lactée... Quart de pur bonheur.
Vient s'ajouter à ces moments de félicité, ceux où nous partageons les repas avec notre couple de tourtereaux, qui nous mitonne des repas sains et exotiques. Nous avons mangé du porc accompagné de bananes plantins et patates douces, sauce au curry, un columbo de bonite fraîche (nous en avons pêché trois, il y avait un énorme banc, tous les bateaux ont fait mouche, l'un d'eux a touché 23 prises!!!), des légumes et des fruits par milier, les autres bateaux bavent d'envie quand nous leurs faisons le récit de nos ripailles. François et Nicole sont allés partout et connaissent bioen l'afrique, François a longtemps travaillé à Douala au Cameroun, ils ont fait moults voyages en Afrique, d'ailleurs je ne compte plus les fois où il nous lance, en conclusion à un récit épopesque de voyage, "nen mais c'est ça l'afrique!". Je leur ai demandé ce qu'il avaient mangé de plus bizarre dans leur vie, et ils ont tout eu: du rat, du singe, du crocodile, de la sauterelle...
Nous digestons chacun dans son coin, allongés, mais François et Nyels sont aux aguets et veillent pour ajuster à tout moment les réglages de voiles, et augmenter la capacité de notre champion. Nous dépassons allègrement des bateaux partis bien avant nous, et tenons notre place en milieu de flotte, avec l'un des plus petits et des plus vieux bateaux qui la constituent. Nous sommes en confiance, nous sommes bien, nous sommes un.
Le lendemain de ce tour de chant absolument divinatoire, nous appareillons et faisons cap au sud, avec une nouvelle équipière qui vient s'ajouter à notre harmonieuse troupe, Nicole, la femme de François. C'est un phénomène. Pêchue, dynamique, elle est brute de décoffrage, autoritaire, mais bonne vivante et baroudeuse. Elle a bien roulé sa bosse et est fan de randonnée pédestre. Chouette, ça va anecdoter dans tous les sens, avec elle et François, on va être rincés de "j'tai pas raconté?", Bonheur. Elle est aussi très à l'aise sur le bateau ce qui réduit considérablement mon champs d'action sur le pont.
Il faut préciser une chose, que j'ai déjà précisé auparavant mais sur laquelle je me permets d'insister, parce que ça n'est apparemment pas évident aux yeux de tout le monde: je suis fatiguée. C'est une bonne fatigue, de celles que vous donnent les journées chargées d'émotions, d'actions, d'espoirs, de déceptions, de succès, de stress... Mais c'est épuisant, et physiquement, je crois que je n'ai jamais autant soumis mon corps aux assauts de la vie. Je me sentais comme une petite vieille après mon dernier concert, mal au dos, aux jambes, je marchais pliée en deux pour soulager mes lombères... Alors sur Pïlhouë, je me suis reposée, je l'ai reposé. Allongée je restais, endormie je flottais dans un nuage cotonneux de paresse, absolument déculpabilisée de tout, sans état d'âme aucun, je me contentais du minimum, vaisselle, ménage, lovage d'écoute, quarts de nuit, plaisanteries.... Bref, je laissais à Nicole le soin du coup de main à la manoeuvre, en me disant que je mettrai la pédale douce à l'escale à Dakhla, pour pouvoir envoyer du spi avec mes compères pendant la traversee jusqu'à Dakar. Repos forcé imposé par moi même donc, pendant cette traversée, uniquement.
Nicole donc, n'est que bras et jambes pour nos hommes, et je suis cuiller en bois et spontex, petite fée du logis de Pilhouë. La manoeuvre effectuée, la vaiselle achevée, c'est quartier libre, et nous lisons, mots croisons, bronzons sur le pont, au soleil, au vent, sur les vagues, dans les voiles. Pilhouë file au portant, sous spi, gênois en ciseaux, ou moteur quand ça pétole, il ondule élégament sous la houle légère de l'océan, et la nuit, nous offre des sensations d'un pur enchantement, sous un tapis d'étoiles qui filent au dessus de nos têtes. Avec Nyels, au changement de quart, nous nous installons sur le rouf, allongés, regard porté dans l'univers, nous écoutons les musiques de Vince (qui colorent mes voyages depuis l'Argentine), et nous perdons de bonheur, pour ma part en tout cas, grâce au doux balancis de Pilhouë. Ce voilier est d'une fluidité sans pareille, et il vous berce amoureusement pendant que vous chavirez dans la voie lactée... Quart de pur bonheur.
Vient s'ajouter à ces moments de félicité, ceux où nous partageons les repas avec notre couple de tourtereaux, qui nous mitonne des repas sains et exotiques. Nous avons mangé du porc accompagné de bananes plantins et patates douces, sauce au curry, un columbo de bonite fraîche (nous en avons pêché trois, il y avait un énorme banc, tous les bateaux ont fait mouche, l'un d'eux a touché 23 prises!!!), des légumes et des fruits par milier, les autres bateaux bavent d'envie quand nous leurs faisons le récit de nos ripailles. François et Nicole sont allés partout et connaissent bioen l'afrique, François a longtemps travaillé à Douala au Cameroun, ils ont fait moults voyages en Afrique, d'ailleurs je ne compte plus les fois où il nous lance, en conclusion à un récit épopesque de voyage, "nen mais c'est ça l'afrique!". Je leur ai demandé ce qu'il avaient mangé de plus bizarre dans leur vie, et ils ont tout eu: du rat, du singe, du crocodile, de la sauterelle...
Nous digestons chacun dans son coin, allongés, mais François et Nyels sont aux aguets et veillent pour ajuster à tout moment les réglages de voiles, et augmenter la capacité de notre champion. Nous dépassons allègrement des bateaux partis bien avant nous, et tenons notre place en milieu de flotte, avec l'un des plus petits et des plus vieux bateaux qui la constituent. Nous sommes en confiance, nous sommes bien, nous sommes un.
Adieu, so long, fairwell
Encore une fois j'ai dû dire adieu à un endroit. Après Funchal, Ténérife. Et Ténérife m'a offert des adieux et le concert le plus chouette que j'aie jamais fait. La journée auparavant avait été assez stressante. Nous nous sommes levés tous gais avec Nyels; Pilhouë était vide. Nous l'avions pour nous tous seuls, et avoir Pilhouë pour soi tout seul, c'est un luxe dont on ne se blase jamais. Petit dej en musique, gaieté, bonheur. Nous avions un beau petit programme en perspective, aller prendre une douche (vu la distance qui nous sépare des salles d'eau, se laver est un temps fort de la journée auquel on doit consecrer du temps et de l'énergie: il ne faut jamais aller se laver le ventre vide, bien s'échauffer avant, et boire beaucoup d'eau, tous les professionneles vous le diront), boire un café, et zoner dans le port. Mais François et Nicole sont revenus surexcités, brisant la petite bulle de bonheur où nous nous lovions gentiment, nous faisant nettoyer le bateau, et pressant Nyels pour qu'il aille pousser le cady de l'avitaillement avec eux au super. Horreur, malheur! Programme bonheur largement compromis. Mais Nyels a su tenir tête. Il faut dire que plusieurs bateaux lui tournent autour pour l'embarquer à leur bord en vue de la transat, et lui proposent même de ne pas payer de caisse de bord. Il en a avisé François, qui serait bien fou de réduire à l'esclavage son précieux équipier sous peine de se le voir chipper par d'autres skippers! Joie donc, Nyels a esquivé le cady, programme bonheur remis au goût du jour. Nous allons donc doucher, cafer-clopper, zoner. Puis j'enfourche une de ces petites byciclettes démontables spécial voilier et part me faire vacciner. J'arrive trop tard. Je rentre au bateau et mitonne aux petits oignons et à la crème fraîche un crumble au thon pêché en arrivant, à vous faire fondre un iceberg. Puis je m'apprête à partir faire mon dernier tour de chant à Ténérife. Je m'emploie à descendre tout mon bardas du bateau ce qui demande aussi échauffement et préparation, entre la batterie qu'il faut transporter bien droit, l'ampli, la guitare et tout le tralala... Epuisée, je m'apprête à quitter le catway quand les deux tempêtes du désert arrivent de nulle part, pestant, fumant, où est Nyels, il faut vider les courses, on doit s'habiller pour le cocktail du rallye au yacht club, stress, pression. Je m'emploie donc à faire des allers-retour entre la voiture et le ponton pour aider mes deux gentils hôtes, Nyels arrive et prend la relève, je m'échappe. Un gentil marin me propose de me charger avec tout mon matos dans sa loc, et me dépose en bas de la place centrale. Je stresse, déjà parce que les deux tempêtes m'ont bien stressée avant, et aussi parce que j'ai peur que Norman l'israëlien, un autre musicien, aie déjà pris la place convoitée, qui est de choix. Dès le premier jour je m'étais dit: "cette semaine, je chante là, c'est clair". Je l'avait déjà eu une fois, puis le lendemain elle avait été prise par Norman, mais aujourd'hui, elle était libre. Je m'installe et commence. Joie! Jolie voix. Du souffle, je peux tenir les notes, ou pas, au moins, j'ai le choix. Les gens s'attroupent, s'asseyent, et mettent piécettes. Au bout d'une heure, j'ai devant moi pas mal de monde, qui ne fait que m'écouter, puisqu'il n'y a que des banc publics et pas de tables où prendre un verre en caussant. Ils restent. Je les en remercie. Je suis contente, heureuse, je plane presque, je ne veux plus m'arrêter. Je le leur dis. Merci, c'est très agréable de chanter pour vous, je veux continuer toute la nuit. Total, je chante deux heures. Deux heures de pur bonheur. Deux heures d'attention, d'émotion, de pures sensations. Je fais L.O.V.E, à contre coeur, ça signe la fin de l'ultime concert canarien, le meilleur que j'aie jamais fait depuis que je chante dans la rue. Une femme vient me voir, elle fait partie de l'association des femmes créatives, il y a une conférence dans trois semaines, peux tu participer? Non, mais merci en tout cas. Un couple qui m'avait écouté tout un tour la veille, qui est revenu cette fois-ci et resté encore jusqu'au bout, vient discuter. Les gens sont d'une gentillesse et d'une humanité folle, ils sont ouverts, intéressés, intéressants, et je suis trop triste de partir. Pendant le tour, un clochard avec qui j'ai copiné est venu m'apporter une canette, une petite fille est venue chanter dans le micro, pas froid aux yeux, une comptine a capella sant trembler d'un poil! En passant à côté de moi après m'avoir mis des pièces, les gens me faisaient des clins d'oeils, levaient le pouce ou me glissaient "muy bien", pour marquer leur approbation. Nous allons café-clopper-compter sousous avec N qui a aussi eu l'air de beaucoup aimer le tour, et j'ai fait 70 euros presque. Un monsieur nous paye notre addition, quand je vais le voir pour l'en remercier, il me dit:" no hay porque, me diste felicidad est tarde", je plane d'allégresse. Je décide de ne pas chanter de nouveau, je veux rester sur cette merveilleuse impression. Aurevoir les Canaries, merci pour tout, et à très bientôt sûrement! Et merci pour les 410 euros aussi.... Semaine bonheur!
jeudi 22 octobre 2009
A coeur vaillant, rien d'impossible
Hier grosse journée. Encore. Toujours.
Après ma défaite sur la terrasse maudite aux 30 misérables euros, je m'installe à l'heure de l'apéro, non pas devant une terrasse, mais cette fois-ci à l'épicentre de la place centrale. je mets l'ampli à balle, tout le monde m'entend, tout le monde me voit. Je chante Liberta, je me présente en español ce que les gens apprécient beaucoup, et continue mon tour. Les pièces tombent de partout, et tous les bancs alentours sont occupés. A la fin, je tente le tout pour le tout. Sur L.O.V.E, fatiguée d'avoir à batailler avec les badauds pour qu'il y en ait un qui accepte de me faire danser, je dis que la chanteuse va devenir acrobate. Je me lève, je salue façon gymnaste, et j'enchaîne roues, équilibres et poiriers. Les gens applaudissent, sifflent, succès total. Nyels arrive juste après, il m'aide à ranger et on va boire un café-clope-sousous. On hallucine: il y a deux billets de 5, et surtout, deux billets de 10!!!! Comptage, re-comptage, presque 71 euros! je rayonne, j'irradie, j'ai retrouvé toute ma bonne humeur. On se dirige après vers le quartier des restos à Tapas. Ma félicité sans limite me fait délirer au point que je commande un mojito, dingue. Je pars ensuite chanter au beau milieu de la rue piétonne entourée par 4 belles terrasses bondées. je me présente en español, des gens du RIDS déjà présents l'après-midi sont venus me ré-écouter ce soir, un type vient et me demande si je peux faire l'inauguration de se gallerie dans trois semaines, mais peux pas, je chante, on applaudit, et je refais L.O.V.E version accrobate, et re-succès total! mais les gens sont tous assis, ils n'ont aps fini de dîner, alors je demande si je peux faire le tour des terrasses avec ma boîte et tous les restos disent oui. Je circule, encaisse, papote, et rejoins N et Nyels à leur table pour tisane-cloppe-sousous. J'ouvre la boîte et là encore je tombe des nues: encore 2 billets de 5 et 2 billets de 10!!! Incroyable, fantastique, jubilatoire! Je compte, re-compte et là encore presque 71 euros!!! J'ai explosé mon record deux fois et ai surpassé mon objectif 150, bonheur, joie!
Mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, je propose qu'on rentre à la marina plutôt que de fêter ça, parce que demain je dois faire pareil et être en forme. On rentre, on se couche, bien sagement, et je dors du sommeil du juste....
Après ma défaite sur la terrasse maudite aux 30 misérables euros, je m'installe à l'heure de l'apéro, non pas devant une terrasse, mais cette fois-ci à l'épicentre de la place centrale. je mets l'ampli à balle, tout le monde m'entend, tout le monde me voit. Je chante Liberta, je me présente en español ce que les gens apprécient beaucoup, et continue mon tour. Les pièces tombent de partout, et tous les bancs alentours sont occupés. A la fin, je tente le tout pour le tout. Sur L.O.V.E, fatiguée d'avoir à batailler avec les badauds pour qu'il y en ait un qui accepte de me faire danser, je dis que la chanteuse va devenir acrobate. Je me lève, je salue façon gymnaste, et j'enchaîne roues, équilibres et poiriers. Les gens applaudissent, sifflent, succès total. Nyels arrive juste après, il m'aide à ranger et on va boire un café-clope-sousous. On hallucine: il y a deux billets de 5, et surtout, deux billets de 10!!!! Comptage, re-comptage, presque 71 euros! je rayonne, j'irradie, j'ai retrouvé toute ma bonne humeur. On se dirige après vers le quartier des restos à Tapas. Ma félicité sans limite me fait délirer au point que je commande un mojito, dingue. Je pars ensuite chanter au beau milieu de la rue piétonne entourée par 4 belles terrasses bondées. je me présente en español, des gens du RIDS déjà présents l'après-midi sont venus me ré-écouter ce soir, un type vient et me demande si je peux faire l'inauguration de se gallerie dans trois semaines, mais peux pas, je chante, on applaudit, et je refais L.O.V.E version accrobate, et re-succès total! mais les gens sont tous assis, ils n'ont aps fini de dîner, alors je demande si je peux faire le tour des terrasses avec ma boîte et tous les restos disent oui. Je circule, encaisse, papote, et rejoins N et Nyels à leur table pour tisane-cloppe-sousous. J'ouvre la boîte et là encore je tombe des nues: encore 2 billets de 5 et 2 billets de 10!!! Incroyable, fantastique, jubilatoire! Je compte, re-compte et là encore presque 71 euros!!! J'ai explosé mon record deux fois et ai surpassé mon objectif 150, bonheur, joie!
Mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, je propose qu'on rentre à la marina plutôt que de fêter ça, parce que demain je dois faire pareil et être en forme. On rentre, on se couche, bien sagement, et je dors du sommeil du juste....
mercredi 21 octobre 2009
Le prix de la liberté
Hier j'ai chanté à l'Aguila. J'ai fait 40 euros. Nul, merdique, à chier! Il y avait deux billets de 5, ce qui est toujours cool, mais personne ne passait, c'était en plein pendant l'heure de la sieste, pourri.
Ensuite je me rends au café Universal, et là j'ai failli exploser quand le gars me dit que finalement non, pour cause de pas de license. Ni une ni deux, j'ai pris mon charriot et j'ai crapahuté dans toute la ville pour me trouver une batterie de voiture de 12 volts, un adaptateur pour 300 ampères, et un chargeur. A 20h30, après 1h30 de prospection, j'ai tout trouvé, batterie, adaptateur, chargeur. Je peux dire sans mentir que je suis devenue une pro de l'électricté, Martin le tchèque serait trop fier.... Décidément, quand j'aime, je copie.
La note fut salée: 250 euros environ. Mais c'est le prix de la liberté. maintenant je peux me poser où je veux quand je veux, dans le monde entier, même sans les tchèques. Mon skippeur a un peu halluciné quand je lui ai rapporté encore plein de bardas dabs le bateau, mias c'est pour la bonne cause, c'est avec ça que je vais apyer la caisse de bord! Bon, il faut d'abord que je me rembourse. Je fais des estimations. J'ai besoin de 500 euros, avant samedi, ça fait dix tours de chant, en supposant que je fasse une moyenne de 50 euros par tour. 3 tours par jour et je suis remboursée et quitte pour ma caisse de bord. Je suis un peu stressée. N le sent, et me demande ce qui ne va pas. Je ne sais pas combien je vais ramasser, c'est ça qui me stresse. Et puis je suis crevée, franchement. Je traîne mon charriot dans toute la ville, j'aide à bord, la nuit, petit amoureux oblige, je dors pas des masses non plus, bref, trop c'est trop, trop de nouveauté, trop de choses à faire, trop d'amour à donner, trop longtemps que je n'ai pas passé une journée seule avec moi-même, à glander, me perdre dans mes pensées et regarder dans le vide... J'en rêve! Mais faut faire rentrer les 500 euros. Alors je ne bois pas, et je me couche tôt. Donc hier je me couche, je dors bien, ce matin me réveille en forme, et pars chanter. Je me mets devant une terrasse, mais personne ne passe, il n'y a pas de touristes. Je fais 30 euros, le cauchemar!!! On est Plaza España, place centrale de chez centrale, c'est pas encore l'heure de la sieste! Je questionne les serveurs: la temporada esta floja, las cosas estan mal. La saison est molle, les choses vont mal. Bon, je reviendrai ce soir, je connais le coin où sont tous les pigeons. E attendant je bloggue, je dailymotion, je facebook.
Ensuite je me rends au café Universal, et là j'ai failli exploser quand le gars me dit que finalement non, pour cause de pas de license. Ni une ni deux, j'ai pris mon charriot et j'ai crapahuté dans toute la ville pour me trouver une batterie de voiture de 12 volts, un adaptateur pour 300 ampères, et un chargeur. A 20h30, après 1h30 de prospection, j'ai tout trouvé, batterie, adaptateur, chargeur. Je peux dire sans mentir que je suis devenue une pro de l'électricté, Martin le tchèque serait trop fier.... Décidément, quand j'aime, je copie.
La note fut salée: 250 euros environ. Mais c'est le prix de la liberté. maintenant je peux me poser où je veux quand je veux, dans le monde entier, même sans les tchèques. Mon skippeur a un peu halluciné quand je lui ai rapporté encore plein de bardas dabs le bateau, mias c'est pour la bonne cause, c'est avec ça que je vais apyer la caisse de bord! Bon, il faut d'abord que je me rembourse. Je fais des estimations. J'ai besoin de 500 euros, avant samedi, ça fait dix tours de chant, en supposant que je fasse une moyenne de 50 euros par tour. 3 tours par jour et je suis remboursée et quitte pour ma caisse de bord. Je suis un peu stressée. N le sent, et me demande ce qui ne va pas. Je ne sais pas combien je vais ramasser, c'est ça qui me stresse. Et puis je suis crevée, franchement. Je traîne mon charriot dans toute la ville, j'aide à bord, la nuit, petit amoureux oblige, je dors pas des masses non plus, bref, trop c'est trop, trop de nouveauté, trop de choses à faire, trop d'amour à donner, trop longtemps que je n'ai pas passé une journée seule avec moi-même, à glander, me perdre dans mes pensées et regarder dans le vide... J'en rêve! Mais faut faire rentrer les 500 euros. Alors je ne bois pas, et je me couche tôt. Donc hier je me couche, je dors bien, ce matin me réveille en forme, et pars chanter. Je me mets devant une terrasse, mais personne ne passe, il n'y a pas de touristes. Je fais 30 euros, le cauchemar!!! On est Plaza España, place centrale de chez centrale, c'est pas encore l'heure de la sieste! Je questionne les serveurs: la temporada esta floja, las cosas estan mal. La saison est molle, les choses vont mal. Bon, je reviendrai ce soir, je connais le coin où sont tous les pigeons. E attendant je bloggue, je dailymotion, je facebook.
L'ambiance RIDS
Le Rallye des îles du soleil, c'est très spécial, et ça me change complètement de la traversée avec Denis. Sur Gédéon, on était seuls au monde, quand on entendait la VHF, on sautait limite de joie, mon Dieu, d'autres êtres humains se baladent aussi sur l'Atlantique! Totalement délirant! A l'horizon on ne voyait pas une voile, sinon des cargots gros comme le musée d'Orsay. Solitude, calme, volupté avec le voluptueux, en bref, luxe. Luxe du silence et de la tranquilité, luxe de cet océan, de ce ciel et de ces astres que nous avions pour nous tous seuls.
Avec le rallye c'est autre chose, c'est l'ambiance club. Club med, Jockey club. Jockey pour le niveau de vie des participants. Med pour la decontraction dont ils font preuve. Ils possèdent des Amel à un milion, des catas, des voiliers tous plus beaux et stylés les uns que les autres. Mais sur l'eau vous n'êtes pas tous seuls. Ils y a Dame Oui qui vous passe au vent, African Wind qui vous trace au cul, Naomie II qui parle à la VHF avec Bambi II pour raconter à quelle sauce ils vont manger la dorade récemment pêchée, etc... etc.. Alors au début c'est amusant, mais à la fin ils en font un usage intempestif; et que je t'ai passé devant, ça serait pas toi avec le gênacre fushia, t'as mis ton spi, est-ce qu'elle marche ma VHF.... Avec Nyels, on était bien d'accord pour dire que c'était trop. Franchement, parfois j'avais envie de prendre la VFH et de dire: "pilhoue pilhoue pilhoue pour RIDS RIDS RIDS, eh! ya Nyels, et ben il a pêté! Et ça pue! Terminé. A Vous!". Bref, avec le rallye, il n'y a plus ce sentiment magique qu'on a d'être seul au monde, seul face aux éléments, seul face à soi-même. Là, on est 60 gugus qui font le mème trajet, qui coursent à tout va. L'ambiance dans la marina n'est plus la même, on est entourés de français, je parle quasiment plus anglais! Les pots, les dîners, c'est cool, mais c'est pas ça la vraie vie de la mer... Cependant, c'est quand mème dingue de rencontrer autant de marins, qui ont tous des histoires hallucinantes à raconter, de l'expérience â vous faire partager, et ça solidarise tous azimuts, on est ensemble, on se soutient, et fait connaissannce, on crée des liens, et on se poile pas mal... les organisateurs sont très cool et tout est fait pour vous faciliter les choses et vous faire passer la traversée la plus peinarde possible, c'est un peu le luxe aussi!
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mardi 20 octobre 2009
Canarias, escale enchantée
On est arrivés à Ténérife hier après-midi. Nous restons ici 5 jours, jusqu'à samedi prochain. En arrivant on se précipite à la douche avec Nyels, puis on entreprend de briquer le bateau. François est un peu fatigué, il ne viendra pas en ville avec nous. On va clopin-clopant avec Nyels découvrir ténérife. Je suis un peu stressée car je n'ai plus de batterie pour me brancher, je suis donc dépendante des terrasses. On retrouve N et on va tous au cyber. je les quitte très vite, obnubilée par la musique. je tente de trouver un endroit où je puisse trouver une batterie légére de voiture ou de mobilette. Je suis prête a investir, je me rembourserai bien vite en terrassant à tous les vents. J'ai l'adresse mais devrai revenir le lendemain, car ils sont fermés. je me dis que je vais quand mème tenter ma chance auprès des cafés.
Grande place, vaste terrasse, brasserie chic. Puis-je voir le responsable s'il vous plaît? Il est là bas. Je vous fait le discour que je lui ai tenu en espagnol, traduit ici en français:
" Bonjour, je m'appelle anne, je suis française et chanteuse, je chante dans la rue pour gagner de l'argent, mais comme je voyage en voilier, je n'ai pas pu prendre de batterie pour me brancher toute seule, je demande donc aux café s'ils acceptent que je chante sur leur terrasse. Je chante de la variété internationale folk-accoustique, douce, et les touristes aiment beaucoup. Vous connaissez Funchal, à Madeire? Vous voyez le shopping center Dolce Vita? J'ai chanté lâ-bas tous les jours pendant une semaine. Pensez-vous que je puisse faire la même chose sur votre terrasse?" "Venga! Dale!"
Yes! trop facile! Tu viens demain à 16h, on voit ce que ça donne. Ok! A demain!!!
Autre terrasse, café Universal, le nom me plaît. Même discours, même réponse. Yes! Trop facile! A demain 19h! Je reviens vers le cyber au bout de 20mn, retrouve N et nyels, et leur annonce la bonne nouvelle, ils sont trop contents pour moi. On part dîner tous les trois et on rentre sagement à la marina.
cette marina est dingue, il y a des bateaux de folie, de milliardaires, des yachts, des Amels, et notamment, un catamaran complètement dingue, énorme, gigantesque, il doit faire 20 metres de large et 60 de long. On passe devant avec N et Nyels, et je dis EXACTEMENT la chose suivante:
" ce bateau, je ne naviguerais pas dessus, mais j'y passerais bien une soirée". Arrivés au niveau du cockpit, qui n'est pas un cockpit mais plutôt une salle à manger de la taille de la cuisine du Saussay, avec canapés, table, chaise et encore suffisamment d'espace pour que je puisse y faire deux roues d'affilées, on voit des gens qui dînent finement à la lumière des chandelles, et l'un d'entre eux, tient une guitare à la main. J'avais justement mon yukulélé. je le secoue au dessus de ma tète en criant "Youhou!", et le monsieur me dit "Oh! lovely, sing something youg girl, do you know somewhere over the rainbow?" Je know, je m'asseois sur le quai, et le leur chante façon Norah Jones, bien aigu, bien joli parce qu voix bien reposée pendant traversée. l'assistance est charmée, on m'in vite à monter, avec mes boyfriend. Il y a là un français, et sa femme, anglaise, propriétaires du monstre, un couple d'anglais de Hong-Kong en visite, et un couple d'indiens de hong-Kong en visite. Ces gens sont visiblement plus que milliardaires, mais très ouverts, et accueillants. On nous sert du vin rouge à tomber par terre, et on me demande des chansons, je m'éxécute. je chante leaving on the jetplane et harvest, ils connaissent tous les paroles et chantent avec moi, trop sympa! On se raconte nos histoires, en fait N, Nyels et moi on raconte surtou les nôtres. On est hallucinés tous les trois de se retrouver à partager la soirée de ces nantis sur ce abteau de dingue qui fait rèver la marina toute entière. Nyels prend des photos et un film que je vais récupérer très vite car cette histoire est complètement dingue... on quitte le bateau, promis demain si on ne part pas on viendra te voir chanter.
Débrief avec N et nyels, tout simplement dingue, complêtement fou, vive la musique!
Grande place, vaste terrasse, brasserie chic. Puis-je voir le responsable s'il vous plaît? Il est là bas. Je vous fait le discour que je lui ai tenu en espagnol, traduit ici en français:
" Bonjour, je m'appelle anne, je suis française et chanteuse, je chante dans la rue pour gagner de l'argent, mais comme je voyage en voilier, je n'ai pas pu prendre de batterie pour me brancher toute seule, je demande donc aux café s'ils acceptent que je chante sur leur terrasse. Je chante de la variété internationale folk-accoustique, douce, et les touristes aiment beaucoup. Vous connaissez Funchal, à Madeire? Vous voyez le shopping center Dolce Vita? J'ai chanté lâ-bas tous les jours pendant une semaine. Pensez-vous que je puisse faire la même chose sur votre terrasse?" "Venga! Dale!"
Yes! trop facile! Tu viens demain à 16h, on voit ce que ça donne. Ok! A demain!!!
Autre terrasse, café Universal, le nom me plaît. Même discours, même réponse. Yes! Trop facile! A demain 19h! Je reviens vers le cyber au bout de 20mn, retrouve N et nyels, et leur annonce la bonne nouvelle, ils sont trop contents pour moi. On part dîner tous les trois et on rentre sagement à la marina.
cette marina est dingue, il y a des bateaux de folie, de milliardaires, des yachts, des Amels, et notamment, un catamaran complètement dingue, énorme, gigantesque, il doit faire 20 metres de large et 60 de long. On passe devant avec N et Nyels, et je dis EXACTEMENT la chose suivante:
" ce bateau, je ne naviguerais pas dessus, mais j'y passerais bien une soirée". Arrivés au niveau du cockpit, qui n'est pas un cockpit mais plutôt une salle à manger de la taille de la cuisine du Saussay, avec canapés, table, chaise et encore suffisamment d'espace pour que je puisse y faire deux roues d'affilées, on voit des gens qui dînent finement à la lumière des chandelles, et l'un d'entre eux, tient une guitare à la main. J'avais justement mon yukulélé. je le secoue au dessus de ma tète en criant "Youhou!", et le monsieur me dit "Oh! lovely, sing something youg girl, do you know somewhere over the rainbow?" Je know, je m'asseois sur le quai, et le leur chante façon Norah Jones, bien aigu, bien joli parce qu voix bien reposée pendant traversée. l'assistance est charmée, on m'in vite à monter, avec mes boyfriend. Il y a là un français, et sa femme, anglaise, propriétaires du monstre, un couple d'anglais de Hong-Kong en visite, et un couple d'indiens de hong-Kong en visite. Ces gens sont visiblement plus que milliardaires, mais très ouverts, et accueillants. On nous sert du vin rouge à tomber par terre, et on me demande des chansons, je m'éxécute. je chante leaving on the jetplane et harvest, ils connaissent tous les paroles et chantent avec moi, trop sympa! On se raconte nos histoires, en fait N, Nyels et moi on raconte surtou les nôtres. On est hallucinés tous les trois de se retrouver à partager la soirée de ces nantis sur ce abteau de dingue qui fait rèver la marina toute entière. Nyels prend des photos et un film que je vais récupérer très vite car cette histoire est complètement dingue... on quitte le bateau, promis demain si on ne part pas on viendra te voir chanter.
Débrief avec N et nyels, tout simplement dingue, complêtement fou, vive la musique!
Première traversée sur Pilhouë
Pilhouë est un Sunfizz de 40 pieds, étroit, profilé, qui a le même âge que moi, 25 ans. François Bordes, mon skippeur, l'a en sa possession depuis 93. Il est tout en vieux bois à l'intérieur, mais il est en parfait état de marche. Pas d'eau dans le fond, les attaches des hautbans ne sont pas rouillées, les voiles sont belles, et il trace, malgré son poids. On a beaucoup d'espace, il y a plétore de coffres de rangement. Si fait que rien ne traîne sur le pont ou dans le cockpit, on peut s'étaler, se promener, on est libre. Au portant, on a l'impression de voler, le voilier ondule grâcieusement sur l'océan, donne une sensation de glisse sans pareille, et visuellement, son bois et ses voiles, sur la mer luisant au soleil, offrent un spectacle éblouissant.
François, Nyels et moi nous entendons à merveille, et avons déjà, au bout de deux jours, trouvé notre rythme de croisière.
Je commencerai le récit de nos journées par les quarts. Nyels fait le quart dit "du chien", de 2h du mat à 8h, et moi, l'autre, de 20h à 2h. Je prends de l'eau, des cloppes, le yukulélé, un bouquin, le mp3, et c'est parti pour 6h de veille. Ou 6h de Martin, parce que les deux derniers quarts je les ai passé à penser à Martin, à faire le souhait de pouvoir le retrouver un jour dès que je voyais une étoile filante (et j'en ai vu beaucoup...), et à composer une chanson pour lui, en anglais pour qu'il puisse la comprendre, tout simplement intitulée "I want you so badly". Je l'enregistrerai et lui enverrai. François m'a appris à remplir le carnet de bord toutes les heures. J'y note la force du vent, la direction, le log du bateau, sa vitesse, la pression atmosphérique, la position, l'heure et le jour estimé d'arrivée à destination, et des observations, s'il y en a. A 2h, Nyels vient prendre son quart, et je le rejoins vers 6-7h, pour regarder le lever de soleil. Ensuite nyels et moi on va se coucher et on se réveille entre 10h et midi. François prépare le dej, s'il y a des manoeuvres à faire ils les font tous les deux, pendant que je les regarde, concentrée, pour apprendre un max de choses. je fais la vaisselle, reste un peu sur le pont, et vais faire la sieste. J'ai beaucoup dormi, car j'ai beaucoup de sommeil à rattrapper. Ce mois-ci fut très éprouvant, tant physiquement que psycholigiquement, j'ai fait beaucoup de choses nouvelles, vécu des émotions très fortes, et sur le bateau, je n'ai ni terrasse, ni touristes, ni tchèques, ni N, autant dire que c'est le repos du guerrier. Au crépuscule on apérotte, on dîne, et s'est reparti pour un tour.
La femme de François, Nicole, va arriver cette semaine, et je n'ai qu'une angoisse, qu'elle me pique la responsabilité de la vaisselle, j'y tiens plus qu'a ma vie, c'est MON utilité sur Pilhouë...
François, Nyels et moi nous entendons à merveille, et avons déjà, au bout de deux jours, trouvé notre rythme de croisière.
Je commencerai le récit de nos journées par les quarts. Nyels fait le quart dit "du chien", de 2h du mat à 8h, et moi, l'autre, de 20h à 2h. Je prends de l'eau, des cloppes, le yukulélé, un bouquin, le mp3, et c'est parti pour 6h de veille. Ou 6h de Martin, parce que les deux derniers quarts je les ai passé à penser à Martin, à faire le souhait de pouvoir le retrouver un jour dès que je voyais une étoile filante (et j'en ai vu beaucoup...), et à composer une chanson pour lui, en anglais pour qu'il puisse la comprendre, tout simplement intitulée "I want you so badly". Je l'enregistrerai et lui enverrai. François m'a appris à remplir le carnet de bord toutes les heures. J'y note la force du vent, la direction, le log du bateau, sa vitesse, la pression atmosphérique, la position, l'heure et le jour estimé d'arrivée à destination, et des observations, s'il y en a. A 2h, Nyels vient prendre son quart, et je le rejoins vers 6-7h, pour regarder le lever de soleil. Ensuite nyels et moi on va se coucher et on se réveille entre 10h et midi. François prépare le dej, s'il y a des manoeuvres à faire ils les font tous les deux, pendant que je les regarde, concentrée, pour apprendre un max de choses. je fais la vaisselle, reste un peu sur le pont, et vais faire la sieste. J'ai beaucoup dormi, car j'ai beaucoup de sommeil à rattrapper. Ce mois-ci fut très éprouvant, tant physiquement que psycholigiquement, j'ai fait beaucoup de choses nouvelles, vécu des émotions très fortes, et sur le bateau, je n'ai ni terrasse, ni touristes, ni tchèques, ni N, autant dire que c'est le repos du guerrier. Au crépuscule on apérotte, on dîne, et s'est reparti pour un tour.
La femme de François, Nicole, va arriver cette semaine, et je n'ai qu'une angoisse, qu'elle me pique la responsabilité de la vaisselle, j'y tiens plus qu'a ma vie, c'est MON utilité sur Pilhouë...
Une page se tourne
C'est la fin d'une histoire. Une histoire de coeur, de solidarité, de fraternité, c'est la fin de l'histoire avec les tchèques. Ils sont restés à Madère, et je suis partie aux Canaries. Mais on a quand même fait une grosse chouille pour se dire adieu. Je suis restée dormir sur leur bateau, on s'est couchés à pas d'heure, on a fait des films, des vidéos, on a bu du whisky, du vin, de l'alcool à 90º. Ce soir là était un peu spècial, d'ailleurs toute cette journée fut assez éprouvante.
En me levant, je n'ai qu'une obsession, aller chanter. Je m'habille joli, je prends mon charriot et s'est parti mon kiki! je m'installe au café du teatro. je fais mon petit speech bien rôdé, et à peine la deuxième chanson entamée, les gens font la queue pour mettre des sous dans la boite... Je me rends compte qu'une partie de mon succès réside dans ce petit speech. Si je le fais bien, clairement, et que tout le monde comprend, ça marche beaucoup mieux. L.O.V.E avec un petit vieux trop sympa, on applaudi, je pars au bout d'une petite heure, parce que je veux chanter à fond aujourd'hui, je compte mes sous, 49 euros, je suis limite déçue... Que des pièces, même aps de billets de 5! Scandaleux. Je vais ensuite entre Apolo et café do centro, entre temps, pause-café-cloppe-boîte à sous de 10 mn. Je m'installe, petit speech, sousous, L.O.V.E, 50mn (suis pressée, doit aller au Dolce Vita) bravo bravo, pause-café-cloppe-boîte, 52 euros... pas de billets de 5, j'enrage! je vais au Dolce vita, j'avais dit pendant l'après-midi sur la terrasse que j'y serai pour 16h, et je retrouve deux fois deux clients venus me ré-écouter, joie! je les missionne de me prendre en vidéo, je chante, L.O.V.E avec un père de famille qui me demande si je peux donner des cours de gratte à sa fille, mais non, je pars demain! Je vais à la compta de Dolce Vita, Roberto m'accueille, 150 euros à la main, goodbye Ann, thank you for everything, and don't forget to call me when you come back, yes! Of course! Je cours payer hôtel, acheter alcool pour les tchèques avec les 19 euros qui restent, et on part pour Quinta avec N.
A Quinta, on a une soirée chargée. Dîner traiteur de départ avec le rallye, et soirée d'adieu avec les tchèques. je fais connaissance avec mon équipier de Pilhouë, Nyels, grand, beau garçon, trop sympa, je crois qu'on est ravis l'un comme l'autre d'embarquer ensemble. Mon skipper François est halluciné de tout ce que je ramène sur son bateau: sac à dos scout, Yukulélé, guitare, ampli, charriot, tabouret, pied de micro.... Il peste un peu, mais au fond il est très content de m'avoir à bord, on me l'a dit. Et mois je suis ravie à la perspective de partager la traversée avec lui et Nyels. On baffre avec le RIDS (Rallye des iles du Soleil), petit groupe folklo qui vient animer la soirée, et après le déssert, tout le monde va taquiner le dancefloor sur de la musique disco. Je suis un peu attérée, et destabilisée. Je me rends compte que c'est le genre d'ambiance que je fuis à paris, des bourgeois endimanchés qui se trémoussent en mode regard-radar sur de la musique boum-boum. je n'ai jamais vu une marina dans cet état, et ça n'est pas pour me plaire... C'est le moment de rejoindre les tchèques. Je m'enfuis en courant, entraîanant avec moi N, et Nyels à qui je veux absolument faire rencontrer mes amis, mes frères.
On arrive sur le bateau des tchèques, on débouche toutes les bouteilles, on chante, on discute, on filme, on prend des photos, on remplit l'album de souvenirs. Nyels et N vont se coucher, mais moi je reste. Je ne peux pas quitter les tchèques. Je veux qu'ils viennent avec moi! Martin me clignotte, je le clignotte, à vrai dire depuis que je suis avec N, Martin revient à la charge, et moi je craque complet, c'est l'homme de ma vie. Il est profik, dubri, te motz. Avec Maya, on se fait un "toilet moment", on a besoin de parler.
Maya est devenue mon amie, ma conseillière, ma médium, et ma soeur. Je lui dis tout, absolument tout. On café-cloppe, on cuisine, on danse, on joue de la musique, on charrie Martin, on lit les cartes, on se raconte nos vies, nos histoires, notre passé, nos envies, nos espoirs. Les moments qu'on a dore avec Maya, c'est les "toilets moments". Le soir tard, on va aux toilettes, on fait pipi, et on se fume des cloppes et on boit du vin en se disant des trucs qu'on a absolument besoin de se raconter. Dernièrement je lui parlais beaucoup de Martin. I like Martin so much, he makes me dreaming, he's so brave, I want him so baddly. Maya me répondait but go tell him, go kiss him, mais je n'y arrivais pas, parce qu'il y avait N, et N aussi je l'aime beaucoup. Au bout d'un moment, je lâche à Maya sans prévenir, d'un air désespéré: "It's so hard you know, i'm in a moment in my life, i am attracted to every man i see and i get along with, It's too hard!" Maya explose de rire, et moi aussi, on a presque les larmes aux yeux, grand moment de complicité dans les toilettes de Quinta. On revient au bateau. Vers 4h du mat, tout le monde est couché, ne restent que Martin et moi. On se dit tout, et on se dit que later, It's better. On sait qu'on se reverra un jour, s'ils ne viennent pas au Brésil, j'irai les voir à Saint-martin dans les Caraïbes, leur destination finale.
Le lendemain, c'est le grand départ. Adieux déchirants avec les tchèques, je pleure, je ris, on se reverra, C'EST SUR. J'embarque sur Pilhouë, et retrouve la mer, le vent, le soleil, tout ça sur un noble 40 pieds, avec un moniteur de moniteur et un apprenti moniteur, autant dire que je suis bien entourée.
En me levant, je n'ai qu'une obsession, aller chanter. Je m'habille joli, je prends mon charriot et s'est parti mon kiki! je m'installe au café du teatro. je fais mon petit speech bien rôdé, et à peine la deuxième chanson entamée, les gens font la queue pour mettre des sous dans la boite... Je me rends compte qu'une partie de mon succès réside dans ce petit speech. Si je le fais bien, clairement, et que tout le monde comprend, ça marche beaucoup mieux. L.O.V.E avec un petit vieux trop sympa, on applaudi, je pars au bout d'une petite heure, parce que je veux chanter à fond aujourd'hui, je compte mes sous, 49 euros, je suis limite déçue... Que des pièces, même aps de billets de 5! Scandaleux. Je vais ensuite entre Apolo et café do centro, entre temps, pause-café-cloppe-boîte à sous de 10 mn. Je m'installe, petit speech, sousous, L.O.V.E, 50mn (suis pressée, doit aller au Dolce Vita) bravo bravo, pause-café-cloppe-boîte, 52 euros... pas de billets de 5, j'enrage! je vais au Dolce vita, j'avais dit pendant l'après-midi sur la terrasse que j'y serai pour 16h, et je retrouve deux fois deux clients venus me ré-écouter, joie! je les missionne de me prendre en vidéo, je chante, L.O.V.E avec un père de famille qui me demande si je peux donner des cours de gratte à sa fille, mais non, je pars demain! Je vais à la compta de Dolce Vita, Roberto m'accueille, 150 euros à la main, goodbye Ann, thank you for everything, and don't forget to call me when you come back, yes! Of course! Je cours payer hôtel, acheter alcool pour les tchèques avec les 19 euros qui restent, et on part pour Quinta avec N.
A Quinta, on a une soirée chargée. Dîner traiteur de départ avec le rallye, et soirée d'adieu avec les tchèques. je fais connaissance avec mon équipier de Pilhouë, Nyels, grand, beau garçon, trop sympa, je crois qu'on est ravis l'un comme l'autre d'embarquer ensemble. Mon skipper François est halluciné de tout ce que je ramène sur son bateau: sac à dos scout, Yukulélé, guitare, ampli, charriot, tabouret, pied de micro.... Il peste un peu, mais au fond il est très content de m'avoir à bord, on me l'a dit. Et mois je suis ravie à la perspective de partager la traversée avec lui et Nyels. On baffre avec le RIDS (Rallye des iles du Soleil), petit groupe folklo qui vient animer la soirée, et après le déssert, tout le monde va taquiner le dancefloor sur de la musique disco. Je suis un peu attérée, et destabilisée. Je me rends compte que c'est le genre d'ambiance que je fuis à paris, des bourgeois endimanchés qui se trémoussent en mode regard-radar sur de la musique boum-boum. je n'ai jamais vu une marina dans cet état, et ça n'est pas pour me plaire... C'est le moment de rejoindre les tchèques. Je m'enfuis en courant, entraîanant avec moi N, et Nyels à qui je veux absolument faire rencontrer mes amis, mes frères.
On arrive sur le bateau des tchèques, on débouche toutes les bouteilles, on chante, on discute, on filme, on prend des photos, on remplit l'album de souvenirs. Nyels et N vont se coucher, mais moi je reste. Je ne peux pas quitter les tchèques. Je veux qu'ils viennent avec moi! Martin me clignotte, je le clignotte, à vrai dire depuis que je suis avec N, Martin revient à la charge, et moi je craque complet, c'est l'homme de ma vie. Il est profik, dubri, te motz. Avec Maya, on se fait un "toilet moment", on a besoin de parler.
Maya est devenue mon amie, ma conseillière, ma médium, et ma soeur. Je lui dis tout, absolument tout. On café-cloppe, on cuisine, on danse, on joue de la musique, on charrie Martin, on lit les cartes, on se raconte nos vies, nos histoires, notre passé, nos envies, nos espoirs. Les moments qu'on a dore avec Maya, c'est les "toilets moments". Le soir tard, on va aux toilettes, on fait pipi, et on se fume des cloppes et on boit du vin en se disant des trucs qu'on a absolument besoin de se raconter. Dernièrement je lui parlais beaucoup de Martin. I like Martin so much, he makes me dreaming, he's so brave, I want him so baddly. Maya me répondait but go tell him, go kiss him, mais je n'y arrivais pas, parce qu'il y avait N, et N aussi je l'aime beaucoup. Au bout d'un moment, je lâche à Maya sans prévenir, d'un air désespéré: "It's so hard you know, i'm in a moment in my life, i am attracted to every man i see and i get along with, It's too hard!" Maya explose de rire, et moi aussi, on a presque les larmes aux yeux, grand moment de complicité dans les toilettes de Quinta. On revient au bateau. Vers 4h du mat, tout le monde est couché, ne restent que Martin et moi. On se dit tout, et on se dit que later, It's better. On sait qu'on se reverra un jour, s'ils ne viennent pas au Brésil, j'irai les voir à Saint-martin dans les Caraïbes, leur destination finale.
Le lendemain, c'est le grand départ. Adieux déchirants avec les tchèques, je pleure, je ris, on se reverra, C'EST SUR. J'embarque sur Pilhouë, et retrouve la mer, le vent, le soleil, tout ça sur un noble 40 pieds, avec un moniteur de moniteur et un apprenti moniteur, autant dire que je suis bien entourée.
jeudi 15 octobre 2009
In paradisum
Je monte, je monte je ne m'arrête plus. Hier encore je me suis posée et j'ai ramassé 68 euros...C'est trop! Grosse journée hier. Terrasse, shopping center et marina da Quinta do Lorde. J'ai tout donné pour la terrasse, et shopping center. Roberto Xavier, le directeur, était là, appareil photo à la main, me mitraillant à droite, à gauche, devant, derrière, trop fier de sa chanteuse le Roberto! Je tremblais de tout mon corps, mais j'ai envoyé un Beth Gibbons à faire pleurer un summo... Roberto était tout sourire, rpemière fois que j'ai un patron aussi satisfait de mon travail. Troisième bonheur, les tchèques, dont le nombre s'est vu multiplié par deux étant donné que la soeur de Maya est en visite avec son copain, étaient a la marina de Quinta, fakt dubri ty vole! J'ai chanté kurva piznitska pra czekie, trop contents les tchèques. Non mais vous imaginez le bonheur? J'avais deux tchèques, et soudain il en a deux de plus??? Quelles étaient les chances? Quatre tchèques sur un bateau, ça n'arrive jamais dans une vie...Cray world, te motz!
Je chante à la marina, très relax, je fais ça gratis pour remercier de toutes les opportunités artistiques et les voyages qu'on m'a permis ici. Une française qui a entendu Mamadou la dernière fois, me la réclame, consécration! Je dîne avec François, mon skippeur, trop sympa, ouvert, intéressant, drôle, et il nous invite à dormir sur son bateau avec N le soir-même, ça tombait bien parce que celui des tchèques était plein. On passe le reste de la nuit ensemble avec les tchèques, à boire des tords-boyeaux de leur pays, et à chanter des chansons... Trop sympa! Ce matin, réveil aux aurores avec François, qui nous prépare le p'tit dej et part en excu en nous disant: "j'vous laisse le bateaux les amoureux, faites comme chez vous, et vive la vie!" Juste énorme. Du coup on lui a fait son eau, sa vaisselle et nettoyé le pont, puis on est parti. Trop polis. En passant sur le catway je vois Naomie II, le 40 pieds qui me prendra à Dakar, pour aller au Brésil. Le skipper, Alain, me propose de visiter "mon futur bateau". Il est tout neuf, trop beau, Amina, la femme d'Alain adore le sport, il y a des poids, des ceintures pour les abdos, elle dit qu'il faut pas grossir, je suis d'accord à cent pour cent. En plus elle est brésilienne et elle va m'apprendre la portugais.... C'est trop beau! J'apprends que lorsque l'on fera escale à Dakar et au Marroc, on sera au mouillage devant des hôtels 4 étoiles, où on aura libre accès à la piscine, aux bars, aux activités, complètement fou!
Amina dit que ça la saoule parce qu'elle et Alain seront tous seuls pour aller jusqu'au Maroc. Soudain, je crois rêver, quand j'entends N dire: "vous voulez un équipier?" et Amina répondre:"Oui!" Elle appelle Alain, ils discutent et se mettend d'accord. N embarque avec eux jusqu'au Maroc, c'est à dire qu'on se verra 4 jours aux Canaries, et 6 jours au Maroc, juste trop beau! Les tchèques sont crazy quand on leur dit la nouvelle, joie dans la marina! Mais on doit retourner à Funchal, parce que je chante dans 1h30 au shopping... Et le souci c'est que j'ai oublié mon pied de micro à Quinta... But seim profik, vo encontrar a soluçao...
mardi 13 octobre 2009
Seim Profik
Seim profik, ça veut dire je suis une pro. Oui, je sais, je ne passe plus les portes en ce moment, mais je m'en fous. J'ai passé tellement de temps à me prendre pour une sous-merde irresponsable, grosse moche et pas douée, que franchement, je peux me permettre de me faire gonfler les chevilles. Bref.
Après trois jours de repos, sans boire, crier, fumer trop, je suis enfin prête, lundi, à reprendre le turbin. Avec N., on se fait un énorme petit-dej terrasse, je m'autorise un gâteau, rien ne va plus!
Je le quitte, guitare, charriot, sac à dos, et vais me poser sur la terrasse du Cafe Teatro, en plein centre. Un show parfait du début à la fin. Je commence par Liberta, puis je me présente, simplement, sobrement. De toute façon mon histoire est tellement dingue qu'elle se suffit à elle même:
" hello, my name is Anne. I'm a 25 years old french girl, I am a singer and a traveller. I came from France sailing during 10 days, and now I am going to Brazil, still by sailing boat. I will travel to Brazil threw Marrocco, Canarias, Senegal, and Cabo Verde. Meanwhile, I make a living by singing in the street, thanks to this little box, I can eat and sleep. I sing in english, french, spanish and portuguese, and the songs I sing, talk about the three most important things in my life, freedom, travelling, and love. I thank you very much."
Je joue, une voix claire, sampleur calé, un sans faute. Une dame met de l'argent, puis me touche le bras et me chuchotte à l'oreille "you have very strong energy", je suis tout chose. Un autre monsieur glisse un billet: "thank you, you gave happyness to this place", je rayonne. Un français me lance:" Toi, tu vas y arriver!", je n'en peux plus de bonheur. L.O.V.E avec un jeunes beau gosse planté, fixé devant moi, allez, Rabbi Jacob il va danser! Il reste avec moi après le concert, il est altiste dans orchestre symphomique de Madère, d'origine autrichienne, et il me tire mon charriot jusqu'au shopping center où je dois chanter une heure pour payer mon hôtel. Je dois parler avec Roberto, on se quitte avec l'autrichien, il revient le lendemain, on va peut-être jouer ensemble...Je compte mon argent, record battu, presque 69 euros!!!!
Roberto arrive:
- Anna, this week has been wild for me, but I have planty of plans for you next week!
- Roberto, I'm sorry, I am leaving on saturday!
- Oooh.... But this week you can sing?
- Yes, of course, everyday if you want!
- Oooh... It's a shame, you know some people went to the reception of the shopping asking for you, you could be great in here! Are you coming back to Madeira some day?
- yes, of course, I love this island, I live in such great happyness here, I make money, I meet people, I even met someone! And I have to leave it all, because I am totally obsessed with going to Brazil, sailing...
- Yes, it is the way you live your life, you're an artist! But you have got my contact now, so when you come back, you come to see me and we continue what we began.
- Of course!
- Ok, so everyday this week 1 hour a day it's ok? And at the end of the week you show me hostel receipt and I give you the money.
- Perfect!
- Ok, you can set up everything like you want, the stage is yours!
Je prends la scène, le café et les chaises devant moi sont vides, et se remplissent petit à petit, c'est jouissif. N. arrive, se plante, et je tremble de tout mon corps, mais j'envoie quand même. Succès. Un jeune vieux me drague entre deux chansons, et quand il me demande si je suis célibataire, je suis très heureuse de pouvoir lui répondre que non! Je termine, et on s'arrache avec N. direction marina, Il n'a pas l'air fan fan des tchèques, mais j'insiste. On les retrouve sur Alya, puis on va noire un coup avec Maya pendant que Martin va sur internet. Petit pot trop sympa, on partage, on commente, on raconte, Maya lit nos avenirs dans les cartes, on a quasiment les mêmes avec N, et elles sont pas géniales... On se sépare, N et moi on va au resto. Je suis un peu réticente car je ne supporte plus claquer de l'argent, sauf pour café-cloppe-internet, ce sont mes uniques dépenses, normalement, mais N. est en vacances, on se quitte samedi, il faut profiter de la vie en attendant! Dîner exquis, Joe Dassin en musique de fond, je demande qu'on passe dans les yeux d'Emilie à fond les ballons, frissons de bonheurs....Ensuite direction Four Views, 5 étoiles sur les hauteurs pour un dernier verre. On est tous seuls dans le bar, bientôt il n'y a même plus ni barman ni serveur, du coup on vole une bouteille de champ' et on s'en va clopin-clopant, comme si de rien était... Sooooo wilde...!
Je dois chanter tous les jours à 4h au Dolce Vita, je viens de terminer ma deuxième session qui s'est aussi idéalement passée que la première, je suis sur une autoroute, direction bonheur...
Freedom feels good
Je suis une machine de guerre. Un rouleau compresseur. Un distributeur automatique de bonheur. Si j'émets un souhait, un désir, une envie, un caprice, il est immédiatemment exaucé. Enfant gâtée for ever. Spoiled girl ad vitam....J'ai beau essayé de me défaire de cette étiquette qui me colle à la peau depuis l'enfance, j'ai l'impression que je suis tombée dedans quand j'étais petite, et que j'ai une réserve innépuisable! Depuis que je suis revenue d'Argentine, j'ai eu des espoirs, qui se sont tous concrétisés. Je voulais partir aux Caraïbes, je suis partie. Après avoir rencontré Antoine Bompard, je ne voulais que traverser l'Atlantique, je vais le traverser. Je voulais chanter dans la rue, c'est fait. Gagner de l'argent sans avoir a dire quoi que ce soit à un patron, c'est fait. Je voulais faire de belles rencontres, et je n'ai plus assez de doigts sur les mains pour compter le nombre de personnes absolument géniales auxquelles je me suis attachée...Je ne sais plus qui remercier, je ne sais pas pourquoi la félicité s'acharne sur moi, j'ai presque honte de la chance dont je bénéficie depuis tellement longtemps. Bref, freedom feels good, life is perfect, and thank you, somewhere over the rainbow, above.
La soir oú j'ai éte prise pour la plus grande abrutie de la terre, heureusement, N. était là pour me changer les idées. On se retrouve au salon et je lui propose de partir manger un morceau à la marina, et retrouver les tchèques. Je ne voulais qu'une chose, les lui présenter. Il fallait qu'il voie les tchèques, tout le monde devrait les rencontrer d'ailleurs, ces gens là ne peuvent pas avoir une vie privée, leur destin devra connaître une dimension internationale...! Bref, on va à la marina, personnellement, je cours presque, tellement les tchèques me manquent. Si je ne les vois pas tous les jours, je pète un câble! On les rejoint, je raconte mon histoire de blé, conseils, avis, confort, dike motz ty vole! Mais je n'ai bientôt plus d'yeux et d'oreilles que pour N ( dont je ne peux jamais prononcer le nom, même par écrit ça fait très bizarre, surréaliste...), et bon, on a compris que N et moi, on est un peu plus qu'amis maintenant. Bref!
Je me réveille dimanche matin, et malgré ma mésaventure pécunière, je suis d'une bonne humeur à toute épreuve. Je rayonne de bonheur, je vais à la marina prendre mon café-jus pressé-clope, et je vole presque, je flotte sur un nuage de gaieté et d'entrain, je souris à tous les murs, toutes les vitres, toutes les portes de voitures, le soleil brille, les oiseaux chantent, je suis bien, je suis au paradis! Après mon p'tit dej, je vais voir les tchèques avec trois croissants chauds au Nutella, et, preuve de mon étonnante relaxation, j'en mange un en entier!!! Avec la glace de la dernière fois en compagnie de Xavier Mini-transat, ce sont les deux choses sucrées que je me suis autorisée depuis que j'ai quitté la France.... c'est dire si ce jour était spécial! Sur le bateau des tchèques, je ne tiens plus en place, je ne contrôle ni mes jambes, ni ma langue. Je ne suis que vannes et colibets, j'appelle carrément Martin "my tchèque lover", en lui disant que je l'ai remplacé, qu'avant il était l'élu de mon coeur, mon roi, mon dieu, mon seul seigneur, mais que désormais, beautifull french guy who came on his black horse allait prendre sa place au hit parade de mes amours...Tout le monde rigole, on fait la bouffe, la vaisselle, le ménage, les idiots, total happyness sur Alya. J'appelle sale pute Caterina, 7 ou 8 fois, elle ne répond pas, le contraire eût été inimaginable.... Je décide de me rendre à Quinta de suite, je prends les choses en main. Je pars avec mon yuku pour prendre le bus de 3h, et preuve innéluctable de ma totale félicité, je compose une chanson sur le trajet! Stop, c'est trop, arrêtez!! Je n'avais même pas émis le souhait d'être créative et vous me faites la grâce de ce bonheur???!!! J'arrive à Quinta, remontée a bloc, et demande à voir Caterina. Elle me fait poireauter un quart d'heure et je la vois débarquer avec un enveloppe, les bras m'en tombent, va-t-elle me donner le retse? Sale pute n'a pas apprécié la petite sortie téléphonique de la veille? On s'asseoit, sorry for yesterday, I think it was a misunderstanding... Mais bien sûr! Tes excuses, je m'asseois dessus, et tes explications j'en fais du torchecul triple épaisseur douceur satin ma vieille, aboule la thune et disaparais!
Je compte, recompte, range, le compte est bon, 270 euros en tout, et je café-cloppe-terrasse. Il va falloir passer à la seconde partie de mon plan, opération embarquement. Je vais à l'office de la marina et prépare en français-anglais une annonce me décrivant et stipulant ma demande. Un monsieur arrive. Je lui demande comment on dit embarquer en anglais. Il cherche deux secondes, puis:
- c'est vous la petite chanteuse qui voulez embarquer pour le Brésil?
- Absolument!
- Je peux vous emmener jusqu'à Dakar si vous voulez!
- Ok!
on discute des détails, mon expérience, la sienne, son bateau, l'équipage etc.... J'hallucine complet, today is my kurva dubri lucky day! Je n'ai pas mon cahier sur moi oú j'ai noté tous els détails, mais en gros, mon capitaine s'appelle François Bordes, ex-adjoint du maire de Vanves, ancien cadre marketing chez IBM, moniteur de croisière, propriétaire d'un magnifique 12 mètres, spacieux, racé, où je disposerai, non pas de ma propre couchette, mais de ma propre cabine!!! Nous traverserons avec sa femme, et un autre équipier de mon âge, qui est aussi moniteur ou quelque chose dans le genre, bref, je vais faire les Glénans Afrique du nord....
Il se rend ensuite à la réunion des 38 skippers. Je l'y accompagne car j'ai obtenu la permission d'y faire mon annonce. A la fin, on me fait signe d'avancer. Je me plante devant une cinquantaine de personnes car les épouses sont là aussi et fais mon speach:
- Bonjour, je m'appelle Anne, je suis chanteuse, française, j'ai 25 ans, et je veux m'installer au Brésil, c'est pour cela que je suis ici aujourd'hui, car je cherche un embarquement de dakar jusqu'au Brésil. Je suis venue sur un jurançon seule avec un médecin que j'ai connu l'avant-veille du départ, je sais barrer et tenir un cap, et peux assurer des quarts de nuit jusqu'à six heures d'affilées...Je suis petite, mais (et là, je fais popeye avec les bras devant l'assistance hilare) très costaude (droite, gauche, biceps ressort, ils sont tous fans!), je n'ai pas une grande expérience mais j'apprends vite et ma motivation n'a pas de limites.... Je le fais en anglais maintenant? Ok.
Et je fais le même speech en anglais, aussi bien accueilli que le précédent. A la fin je suis applaudie! Et un couple au premier rang me saute dessus, ils m'ont fait des signes dès que j'ai pris la parole. On a un ovni de quarante pieds, il mous manque un équipier pour la traversée depuis Dakar, en plus ma femme est brésilienne! Ok, banco, c'est parti!
Apothéose. Ce dimanche, j'avais tout, TOUT! Je vais au cocktail, je connais pas mal de monde grâce aux petits concerts, les enfants sont déjà mes potes et me proposent de m'accompagner à la flûte, au violon, etc... Je flotte dans une bulle de bonheur, réalise qu'Anne la bateau-stoppeuse sera aussi là, que des copains, on ne va plus se quitter pendant trois mois, il y a un groupe de jeunes de notre âge, on va passer des moments de folies! Et a chaque escale il y aura petits cocktails entre nous, restaurants, visites etc... le bon-heur!
Je pars donc pour une traversée de trois mois, avec des jeunes, des vieux, 38 bateaux qui se rendent ensemble au Brésil, le rallye des îles du soleil, en passant par le Maroc, les Canaries, le Sénégal, et le Cap vert. Je chanterai dans les marinas, et Mamadou à Dakar, ça va juste tout envoyer!
La soir oú j'ai éte prise pour la plus grande abrutie de la terre, heureusement, N. était là pour me changer les idées. On se retrouve au salon et je lui propose de partir manger un morceau à la marina, et retrouver les tchèques. Je ne voulais qu'une chose, les lui présenter. Il fallait qu'il voie les tchèques, tout le monde devrait les rencontrer d'ailleurs, ces gens là ne peuvent pas avoir une vie privée, leur destin devra connaître une dimension internationale...! Bref, on va à la marina, personnellement, je cours presque, tellement les tchèques me manquent. Si je ne les vois pas tous les jours, je pète un câble! On les rejoint, je raconte mon histoire de blé, conseils, avis, confort, dike motz ty vole! Mais je n'ai bientôt plus d'yeux et d'oreilles que pour N ( dont je ne peux jamais prononcer le nom, même par écrit ça fait très bizarre, surréaliste...), et bon, on a compris que N et moi, on est un peu plus qu'amis maintenant. Bref!
Je me réveille dimanche matin, et malgré ma mésaventure pécunière, je suis d'une bonne humeur à toute épreuve. Je rayonne de bonheur, je vais à la marina prendre mon café-jus pressé-clope, et je vole presque, je flotte sur un nuage de gaieté et d'entrain, je souris à tous les murs, toutes les vitres, toutes les portes de voitures, le soleil brille, les oiseaux chantent, je suis bien, je suis au paradis! Après mon p'tit dej, je vais voir les tchèques avec trois croissants chauds au Nutella, et, preuve de mon étonnante relaxation, j'en mange un en entier!!! Avec la glace de la dernière fois en compagnie de Xavier Mini-transat, ce sont les deux choses sucrées que je me suis autorisée depuis que j'ai quitté la France.... c'est dire si ce jour était spécial! Sur le bateau des tchèques, je ne tiens plus en place, je ne contrôle ni mes jambes, ni ma langue. Je ne suis que vannes et colibets, j'appelle carrément Martin "my tchèque lover", en lui disant que je l'ai remplacé, qu'avant il était l'élu de mon coeur, mon roi, mon dieu, mon seul seigneur, mais que désormais, beautifull french guy who came on his black horse allait prendre sa place au hit parade de mes amours...Tout le monde rigole, on fait la bouffe, la vaisselle, le ménage, les idiots, total happyness sur Alya. J'appelle sale pute Caterina, 7 ou 8 fois, elle ne répond pas, le contraire eût été inimaginable.... Je décide de me rendre à Quinta de suite, je prends les choses en main. Je pars avec mon yuku pour prendre le bus de 3h, et preuve innéluctable de ma totale félicité, je compose une chanson sur le trajet! Stop, c'est trop, arrêtez!! Je n'avais même pas émis le souhait d'être créative et vous me faites la grâce de ce bonheur???!!! J'arrive à Quinta, remontée a bloc, et demande à voir Caterina. Elle me fait poireauter un quart d'heure et je la vois débarquer avec un enveloppe, les bras m'en tombent, va-t-elle me donner le retse? Sale pute n'a pas apprécié la petite sortie téléphonique de la veille? On s'asseoit, sorry for yesterday, I think it was a misunderstanding... Mais bien sûr! Tes excuses, je m'asseois dessus, et tes explications j'en fais du torchecul triple épaisseur douceur satin ma vieille, aboule la thune et disaparais!
Je compte, recompte, range, le compte est bon, 270 euros en tout, et je café-cloppe-terrasse. Il va falloir passer à la seconde partie de mon plan, opération embarquement. Je vais à l'office de la marina et prépare en français-anglais une annonce me décrivant et stipulant ma demande. Un monsieur arrive. Je lui demande comment on dit embarquer en anglais. Il cherche deux secondes, puis:
- c'est vous la petite chanteuse qui voulez embarquer pour le Brésil?
- Absolument!
- Je peux vous emmener jusqu'à Dakar si vous voulez!
- Ok!
on discute des détails, mon expérience, la sienne, son bateau, l'équipage etc.... J'hallucine complet, today is my kurva dubri lucky day! Je n'ai pas mon cahier sur moi oú j'ai noté tous els détails, mais en gros, mon capitaine s'appelle François Bordes, ex-adjoint du maire de Vanves, ancien cadre marketing chez IBM, moniteur de croisière, propriétaire d'un magnifique 12 mètres, spacieux, racé, où je disposerai, non pas de ma propre couchette, mais de ma propre cabine!!! Nous traverserons avec sa femme, et un autre équipier de mon âge, qui est aussi moniteur ou quelque chose dans le genre, bref, je vais faire les Glénans Afrique du nord....
Il se rend ensuite à la réunion des 38 skippers. Je l'y accompagne car j'ai obtenu la permission d'y faire mon annonce. A la fin, on me fait signe d'avancer. Je me plante devant une cinquantaine de personnes car les épouses sont là aussi et fais mon speach:
- Bonjour, je m'appelle Anne, je suis chanteuse, française, j'ai 25 ans, et je veux m'installer au Brésil, c'est pour cela que je suis ici aujourd'hui, car je cherche un embarquement de dakar jusqu'au Brésil. Je suis venue sur un jurançon seule avec un médecin que j'ai connu l'avant-veille du départ, je sais barrer et tenir un cap, et peux assurer des quarts de nuit jusqu'à six heures d'affilées...Je suis petite, mais (et là, je fais popeye avec les bras devant l'assistance hilare) très costaude (droite, gauche, biceps ressort, ils sont tous fans!), je n'ai pas une grande expérience mais j'apprends vite et ma motivation n'a pas de limites.... Je le fais en anglais maintenant? Ok.
Et je fais le même speech en anglais, aussi bien accueilli que le précédent. A la fin je suis applaudie! Et un couple au premier rang me saute dessus, ils m'ont fait des signes dès que j'ai pris la parole. On a un ovni de quarante pieds, il mous manque un équipier pour la traversée depuis Dakar, en plus ma femme est brésilienne! Ok, banco, c'est parti!
Apothéose. Ce dimanche, j'avais tout, TOUT! Je vais au cocktail, je connais pas mal de monde grâce aux petits concerts, les enfants sont déjà mes potes et me proposent de m'accompagner à la flûte, au violon, etc... Je flotte dans une bulle de bonheur, réalise qu'Anne la bateau-stoppeuse sera aussi là, que des copains, on ne va plus se quitter pendant trois mois, il y a un groupe de jeunes de notre âge, on va passer des moments de folies! Et a chaque escale il y aura petits cocktails entre nous, restaurants, visites etc... le bon-heur!
Je pars donc pour une traversée de trois mois, avec des jeunes, des vieux, 38 bateaux qui se rendent ensemble au Brésil, le rallye des îles du soleil, en passant par le Maroc, les Canaries, le Sénégal, et le Cap vert. Je chanterai dans les marinas, et Mamadou à Dakar, ça va juste tout envoyer!
samedi 10 octobre 2009
L'histoire vraie
J'ai pêché. Par omission. J'ai menti. Je ne voulais pas qu'on s'inquiète. Maintenant je suis tellement énervée contre moi-même et le portugal que je ne peux plus dormir (il est 5h35 du mat), je dois vider mon sac. Je chante à la marina de Quinta do Lorde. Je traite avec Caterina, sale pute notoire. Dans mon jargon ça veut juste dire que c'est une hypocrite de la pire éspèce et qu'on ne peut pas lui faire confiance. C'est elle qui voulait, la malheureuse, me payer en pétrole et en tickets restos. Comme si, en plein régime, et voulant volontairement ne pas passer mon permis, j'allais me metre à bouffer du bacalau par kilos et à conduire des hummers... Pauvre folle! On avait convenu d'un 30 euros par heure, à mon goût un peu trop facile à négocier, j'aurais dû la voir venir, la poissonnière avec son kilo de thon au rabais! J'ai chanté 9h en tout, 3 fois trois heures. Les deux premières fois furent accomplies par plaisir et nécessité. J'avais besoin de reconnaissance et d'argent. La dernière fois, venant après mon expérience de la rue où j'ai gagné argent et reconnaissance, j'y suis allée, juste pour récupérer mon blé. Avant de venir, j'appelle sale pute, je lui demande, will you have the money tonight? Parce qu'à chaque fois que je lui demandais, elle me disait que non, qu'il fallait qu'elle voie avec la compta. Mercredi dernier j'ai posé un gros lapin, espérant que ça ferait son effet, et je suis revenue toute fleur par téléphone pour ce soir avec l'éternelle question, are you gonna pay me tonight? Finally she said yes! Donc j'y suis allée, confiante. Je n'y retournais que pour ça, mon argent, mon oseille, mon blé. Et aussi pour trouver un bateau, very important. Bref, je voulais à la base tout lâcher, mais les seules choses qui me poussaient à me rendre dans l'anti-chambre de l'enfer où l'on me réduit quasiment à l'esclavage, étaient les trois élémemts dont dépend ma survie sur cette planète: la musique, le voyage, et l'argent. Bref, je vais à Quinta, par mes propres moyens, galvanisée à l'idée de recevoir les 270 euros bien et durement gagnés. Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais chanter 3h c'est absolument énorme. C'est trop long. C'est usant, fatiguant, et emmerdant! 3h c'est beaucoup trop long. Naturellement, sans regarder ma montre, je m'arrête au bout d'1h30, pile poil en général.
Je pars donc de Funchal, chargée comme un bodet, à 15h30, et arrive à Quinta à 18h30... 3 h pour faire 40 km en bus, génial, la meilleure journée de ma vie. A l'arrêt de bus, en transition a Machico ou j'ai du attendre 1h30 le bus suivant, parce que Quinta do Lorde, en plus d'être un repère de crapules, c'est aussi au cul du monde, j'ai rencontré des triplés portugais de 11 ans, parfaitement bilingues anglais-portugais, qui étaient fort intrigués par "je te promets" de Johnny Hallyday que je répétais sur un banc, aux vues des trois heures de supplice, les dernières, que je m'apprêtais à passer au captain's bar de Quinta. Rencontre fort charmante... Bref. On vient me chercher à Caniçal. Sale pute dans sa Citroën citadine. Will you be abble to pay me tonight? Yes of course! Great! J'y vais les mains dans les poches, les doigts dans le nez en valsant. Allez, ce sont les dernières couleuvres à avaler, 3h de plus et tu pourras faire glisser sensuellement des liasses de billets entre tes doigts, vas-y donne tout. J'y vais, je donne tout. Je fais un sans faute, pas de trous de mémoire, pas de problèmes de sampleurs, du pro. Sue and on ne saura jamais son nom parce qu'on a toujours éte incapables de le retenir, sont là, et rigolent à toutes mes vannes, je suis la reine du monde. Je commence à 19h, à 21h30 tout le monde est parti, ne restent qu'une famille de trois suisses qui invariablement se plantent à une table devant moi à chaque concert et restent du début jusqu'à la fin, Anne la bateau stoppeuse et un nouveau couple de français. J'ai mal au dos, j'ai mal aux mains, j'ai mal partout. Je demande, depuis 21h30, à la fin de chaque chanson, à l'aise dans le micro, il est quelle heure s'il vous plaît? Les six clients qui restent sont avec moi en plein marathon, vas-y, fais tes trois heures, lâche pas, il reste plus que 20 mn. A la fin j'en peux tellement plus que je pète un plomb, et fais mes compos, Garçon de café, I will miss you, Pas une larme et Mamadou. Les français apprécient beaucoup, c'est toi? ah c'est sympa! ça me donne du coeur au ventre. Je termine, à 10h pétantes, les bras en croix, la langue pendante, YES! A moi les 270 euros! Je vais voir sale pute, tout miel aujourd'hui, je te ramène? Ah bah oui, avec plaisir. Tu peux me payer? Yes. So it's 270, 9 hours of 30 euros, is it ok? Yes. Bon chouette. Je remballe, tchatche 15 mn avec le couple de français qui a une histoire incroyable, que, si je n'avais pas à déverser mon venin sur cette sale pute de Caterina, je vous raconterais volontier. On rentre en caisse à Funchal avec celle que Jésus adore, déteste, et elle est incroyablement, inhabituellement volubile. Elle me parle de la crise, je lui demande une adresse de massage pas chère pour mon dos qui me torture, elle me dit qu'une de ses potes me le fera gratis, etc..etc... Elle me dépose non pas à côté, non pas devant, mais dans mon hostel! Je ne suis que gratitude et remerciements. Au moment des aurevoir, elle me tend une enveloppe, que, polie, je me refuse à ouvrir devant ses yeux, ne voulant pas lui montrer le peu de confiance que malgré tout, je lui accorde. Bien mal m'en appris. Dans l'enveloppe, je n'ai trouvé que deux maigres billets de 50 euros! Kurva, falopera, hija de miles putas, you big fat lazy cow, greatest bitch I've ever seen, for the love of God!!!! Je passe en coup de vent devant mon coup de coeur du moment, beautifull Nicholas, de St-Gernain en Laye, mais avec un H, perso ça m'arrange... bref! C'est à peine si je lui dis bonjour alors que 5 minutes après lui avoir parlé, la veille, j'étais croc, comme qui dirait... Je file au télephone public de l'hostel et laisse un message sanglant sur le répondeur de sale pute, I trusted you, I even began to like you, what does "yes" mean to you? I didn't even wanted to sing tonight, I did it only for the money and you give me fucking one hundred euros? Anyway I come back tomorrow and I want the rest of it, otherwise I am gonna make a bigdeal out of it. Et c'est vrai. Ce soir j'ai vu le directeur de l'organisation du rallye du Soleil, qui est complètement tombé sous mon charme au point que quand je lui ai dit, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, il m'a répondu, mais non au contraire, prends une chaise et viens t'asseoir avec nous. Bref, j'étais déjà installée pour ma pause à la table de slovéniens (depuis ma rencontre avec les tchèque je suis irrémédiablement attirée par les pays baltes), mais j'ai quand même eu le temps de me laisser dire par Mossieur l'organisateur que je pouvais venir en fin de réunion des 38 skipper ce dimanche à 18h, faire une annonce, et que cerise, j'étais conviée au cocktail après. Donc demain je retourne à Quinta, et sale pute va m'entendre, et si ce n'est pas elle, ça sera les 38 skippeurs, et toute le marina avec! Fakt kurva dubri, polipme pardel prosim ty vole!
Je pars donc de Funchal, chargée comme un bodet, à 15h30, et arrive à Quinta à 18h30... 3 h pour faire 40 km en bus, génial, la meilleure journée de ma vie. A l'arrêt de bus, en transition a Machico ou j'ai du attendre 1h30 le bus suivant, parce que Quinta do Lorde, en plus d'être un repère de crapules, c'est aussi au cul du monde, j'ai rencontré des triplés portugais de 11 ans, parfaitement bilingues anglais-portugais, qui étaient fort intrigués par "je te promets" de Johnny Hallyday que je répétais sur un banc, aux vues des trois heures de supplice, les dernières, que je m'apprêtais à passer au captain's bar de Quinta. Rencontre fort charmante... Bref. On vient me chercher à Caniçal. Sale pute dans sa Citroën citadine. Will you be abble to pay me tonight? Yes of course! Great! J'y vais les mains dans les poches, les doigts dans le nez en valsant. Allez, ce sont les dernières couleuvres à avaler, 3h de plus et tu pourras faire glisser sensuellement des liasses de billets entre tes doigts, vas-y donne tout. J'y vais, je donne tout. Je fais un sans faute, pas de trous de mémoire, pas de problèmes de sampleurs, du pro. Sue and on ne saura jamais son nom parce qu'on a toujours éte incapables de le retenir, sont là, et rigolent à toutes mes vannes, je suis la reine du monde. Je commence à 19h, à 21h30 tout le monde est parti, ne restent qu'une famille de trois suisses qui invariablement se plantent à une table devant moi à chaque concert et restent du début jusqu'à la fin, Anne la bateau stoppeuse et un nouveau couple de français. J'ai mal au dos, j'ai mal aux mains, j'ai mal partout. Je demande, depuis 21h30, à la fin de chaque chanson, à l'aise dans le micro, il est quelle heure s'il vous plaît? Les six clients qui restent sont avec moi en plein marathon, vas-y, fais tes trois heures, lâche pas, il reste plus que 20 mn. A la fin j'en peux tellement plus que je pète un plomb, et fais mes compos, Garçon de café, I will miss you, Pas une larme et Mamadou. Les français apprécient beaucoup, c'est toi? ah c'est sympa! ça me donne du coeur au ventre. Je termine, à 10h pétantes, les bras en croix, la langue pendante, YES! A moi les 270 euros! Je vais voir sale pute, tout miel aujourd'hui, je te ramène? Ah bah oui, avec plaisir. Tu peux me payer? Yes. So it's 270, 9 hours of 30 euros, is it ok? Yes. Bon chouette. Je remballe, tchatche 15 mn avec le couple de français qui a une histoire incroyable, que, si je n'avais pas à déverser mon venin sur cette sale pute de Caterina, je vous raconterais volontier. On rentre en caisse à Funchal avec celle que Jésus adore, déteste, et elle est incroyablement, inhabituellement volubile. Elle me parle de la crise, je lui demande une adresse de massage pas chère pour mon dos qui me torture, elle me dit qu'une de ses potes me le fera gratis, etc..etc... Elle me dépose non pas à côté, non pas devant, mais dans mon hostel! Je ne suis que gratitude et remerciements. Au moment des aurevoir, elle me tend une enveloppe, que, polie, je me refuse à ouvrir devant ses yeux, ne voulant pas lui montrer le peu de confiance que malgré tout, je lui accorde. Bien mal m'en appris. Dans l'enveloppe, je n'ai trouvé que deux maigres billets de 50 euros! Kurva, falopera, hija de miles putas, you big fat lazy cow, greatest bitch I've ever seen, for the love of God!!!! Je passe en coup de vent devant mon coup de coeur du moment, beautifull Nicholas, de St-Gernain en Laye, mais avec un H, perso ça m'arrange... bref! C'est à peine si je lui dis bonjour alors que 5 minutes après lui avoir parlé, la veille, j'étais croc, comme qui dirait... Je file au télephone public de l'hostel et laisse un message sanglant sur le répondeur de sale pute, I trusted you, I even began to like you, what does "yes" mean to you? I didn't even wanted to sing tonight, I did it only for the money and you give me fucking one hundred euros? Anyway I come back tomorrow and I want the rest of it, otherwise I am gonna make a bigdeal out of it. Et c'est vrai. Ce soir j'ai vu le directeur de l'organisation du rallye du Soleil, qui est complètement tombé sous mon charme au point que quand je lui ai dit, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, il m'a répondu, mais non au contraire, prends une chaise et viens t'asseoir avec nous. Bref, j'étais déjà installée pour ma pause à la table de slovéniens (depuis ma rencontre avec les tchèque je suis irrémédiablement attirée par les pays baltes), mais j'ai quand même eu le temps de me laisser dire par Mossieur l'organisateur que je pouvais venir en fin de réunion des 38 skipper ce dimanche à 18h, faire une annonce, et que cerise, j'étais conviée au cocktail après. Donc demain je retourne à Quinta, et sale pute va m'entendre, et si ce n'est pas elle, ça sera les 38 skippeurs, et toute le marina avec! Fakt kurva dubri, polipme pardel prosim ty vole!
Disgrâce
On veut me dire quelque chose. On veut m'empêcher de chanter. Jésus ne m'aime plus. Pourquoi? Excessive, irrésonnable, gamine. Il va falloir grandir ma fille. Tu te prends pour la reine du monde, la poule aux oeufs d'or, et bien on va te remettre à ta place. Vlan, une petite extinction de voix. Re-vlan, une gueule de bois. Re-re-vlan, une insolation. Fallait pas déconner...
Ah décidément, quoique je fasse, j'en arrive toujours à la même conclusion: on ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la laitière. Qui veut aller loin ménage sa monture. Pierre qui roule n'amasse pas mousse. Je crois que j'ai compris la leçon. Désormais, je boirai moins, je ne crierai plus, je chanterai raisonnablement, je mettrai de la crème et un chapeau à la plage. Non non, vous n'hallucinez pas, oui j'ai 25 ans. Mais tout le monde m'en donne 20! Il est normal que j'ai 5 ans de retard d'âge mental...
Bref, il est temps pour moi de m'organiser (horreur), et de devenir plus responsable (abomination), si je veux devenir un jour, et surtout, durer. Alors j'ai décidé que je me limiterai à gagner 300 euros par semaine, ce qui fait 8 tours de chants, soit deux par jour (un a midi, un le soir) un jour sur deux. Un jour de travail, un jour de repos. Je ne chanterai que 4 fois au Dolce Vita, comme ça je respecterai le programme établi. La veille des jours oú je travaille, je ne sortirai pas, et quand je sortirai, je boirai raisonnablement. Et je ferai la sieste. C'est excellent pour la santé la sieste. Quand j'étais nounou, c'était indispensable, maintenant que je suis chanteuse, je ne vois pas pourquoi ça changerai. Sagesse quand tu me tiens! Elle me tient très peu...
Ah décidément, quoique je fasse, j'en arrive toujours à la même conclusion: on ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la laitière. Qui veut aller loin ménage sa monture. Pierre qui roule n'amasse pas mousse. Je crois que j'ai compris la leçon. Désormais, je boirai moins, je ne crierai plus, je chanterai raisonnablement, je mettrai de la crème et un chapeau à la plage. Non non, vous n'hallucinez pas, oui j'ai 25 ans. Mais tout le monde m'en donne 20! Il est normal que j'ai 5 ans de retard d'âge mental...
Bref, il est temps pour moi de m'organiser (horreur), et de devenir plus responsable (abomination), si je veux devenir un jour, et surtout, durer. Alors j'ai décidé que je me limiterai à gagner 300 euros par semaine, ce qui fait 8 tours de chants, soit deux par jour (un a midi, un le soir) un jour sur deux. Un jour de travail, un jour de repos. Je ne chanterai que 4 fois au Dolce Vita, comme ça je respecterai le programme établi. La veille des jours oú je travaille, je ne sortirai pas, et quand je sortirai, je boirai raisonnablement. Et je ferai la sieste. C'est excellent pour la santé la sieste. Quand j'étais nounou, c'était indispensable, maintenant que je suis chanteuse, je ne vois pas pourquoi ça changerai. Sagesse quand tu me tiens! Elle me tient très peu...
jeudi 8 octobre 2009
Le vent de la liberté
Au dessus de moi, il n'y a personne. De comptes à rendre, je n'en ai pas. Mon bureau, c'est la rue, je chante où je veux, quand je veux, comme je veux. Pas longtemps si c'est pas bien, toute le nuit si ça cartonne. Je commence quand je veux, je m'arrête quand je veux. Je gagne de l'argent. Je n'ai pas besoin d'en dépenser parce que ce que je vis suffit largement à mon bonheur, nul besoin n'ai-je d'épicer mon quotidien de petis achats-petites dépenses. J'ai tout le loisir de penser, réfléchir, rencontrer, profiter. Je ne me soucie que de manger, dormir, chanter, bronzer. Et de trouver un bateau, mais en attendant ma réunion, il n'y a pas grand chose que je puisse faire.
Mais, parce qu'il y a doujours un mais, je me rends compte, même si je le savais déjà, que la voix est instrument fragile qui ne souffre pas la vie de bâton de chaise que j'ai tendance à mener. Je suis toute la journée dehors, au soleil, je fume, je parle, je chante, je vais au bar, je parle, je crie, je bois, je rigole, je crie, je me couche aux aurores, je dors peu, je me fatigue, mais je sors, je parle, je rigole, je vais au soleil, je crie, je bois, je fume, etc..etc..
C'est pas fun, les rockers, les crooner, il faut qu'ils avalent quinze whisky et fument trois paquets de gitanes sans filtres avant un concert, et moi, avant une terrasse, c'est:" il est 21h, un suppo et au lit.."
Cette vie est bien pépère, même si je me vois obligée, horreur et putréfaction, stuppeur et tremblements, enfer et damnation, de m'imposer des contraintes à moi-même. Le supplice! C'est très absolument contre tous mes principes...
Mais, parce qu'il y a doujours un mais, je me rends compte, même si je le savais déjà, que la voix est instrument fragile qui ne souffre pas la vie de bâton de chaise que j'ai tendance à mener. Je suis toute la journée dehors, au soleil, je fume, je parle, je chante, je vais au bar, je parle, je crie, je bois, je rigole, je crie, je me couche aux aurores, je dors peu, je me fatigue, mais je sors, je parle, je rigole, je vais au soleil, je crie, je bois, je fume, etc..etc..
C'est pas fun, les rockers, les crooner, il faut qu'ils avalent quinze whisky et fument trois paquets de gitanes sans filtres avant un concert, et moi, avant une terrasse, c'est:" il est 21h, un suppo et au lit.."
Cette vie est bien pépère, même si je me vois obligée, horreur et putréfaction, stuppeur et tremblements, enfer et damnation, de m'imposer des contraintes à moi-même. Le supplice! C'est très absolument contre tous mes principes...
La boucle est bouclée.
Hier, quand j'ai rejoint les tchèques, ils m'ont dit que j'avais loupé une soirée énorme la veille. Il pleuvait, mais ils ont voulu faire un barbecue sur le bateau. Oui, les tchèques ont un barbecue sur leur bateau. Et oui, les tchèques font des barbecue quand il pleut. Quoi de plus banal, franchement. Alors avec les suisses et un français rencontré le jour-même, un participant de la mini qui a abandonné la course, ils ont mis des bâches sur la baume, et ont entrepris d'allumer leur barbec. Sauf qu'il pleuvait un peu trop et ça ne prenait pas, alors ils ont arrosé abondamment le charbon d'alcool. Ça a a fait de la fumée, mais rien qui puisse déstabiliser un tchèque, qu'on se rassure! Donc ils ont persisté, puis abandonné (incompréhensible). Mais entre temps les restos de la marina ont cru qu'il y avait le feu, ils ont appelé les pompiers qui sont arrivés deux minutes après toutes sirènes dehors... L'hallu des pompiers quand ils apprennent qu'il y a des gens assez tchèques pour faire un barbec sur un voilier par temps de pluie... Le français était là, très sûrement pas plus étonné que ça...Bref, les pompiers se sont remis de leurs émotions, tout s'est bien terminé et la petite bande est rentrée diner sagement en cabine. Une photo a été prise, où on voit le français. Quand ils me montrent l'album de leur crazy barbec de la veille, où on voit la photo avec le français, ils me disent qu'il s'appelle "Xavière Haïsse", ils connaissent son nom de famille parce qu'ils ont tchéqué son classement sur le site de la mini.
Je sursaute:
-You mean Xavier Haize???
- Yes!
Incroyable. Il reste un concurrent, sur les 84, a Funchal, et c'est Xavier Haize, duquel s'est occupé Antoine Bompard. Antoine Bompard, c'est le gars que j'ai connu complètement par hasard sur la terrasse du café de Saint-Cloud, et qui m'a mis dans le crâne que je pouvais traverser l'Atlantique sur un bateau. Il a trouvé un sponsor à Xavier il y a deux ans quand il a participé à la course et, c'est par Xavier qu'il m'a donné les contacts pour les bateaux accompagnateurs de la course. Moi je ne savais absolument pas qui était Xavier Haize, et je n'avais même pas cherché à le savoir, les participants de la course étant pour moi, simple servante, les dieux d'un innaccessible Olympe. J'avais eu le grand privilège d'échanger quelques mots avec le premier arrivé, dont je ne connais même pas le nom d'ailleurs, j'ignorais totalement son classement, mais ce que je sais, c'est que la nature l'a dotté d'un regard bleu azur, et d'une pulpeuse bouche laissant passer un petit sossottemeent d'une exquise délicatesse, conférant à sa personne une sympathie enchanteresse... Bref, considérant ce doux moment comme un cadeau des dieux fait à leur simple servante, céleste privilège que fut le mien d'avoir échangé des confidences avec un "mini", les meilleurs d'entre nous, je n'imaginais pas que le bonheur me serait donné une seconde fois de partager l'intimité d'un de ceux que j'idolâtre, et d'ailleurs je ne fis rien pour. Je me contentais de leur tourner autour, mais pour la bonne cause, partir à mon tour. Donc de Xavier, j'ignorais tout, jusqu'à l'abandon. Je ne savait même pas qu'il restait un mini dans la marina. Faut dire qu'un bateau de 6,50 mètres, ça peut passer innaperçu.
Je me dis, il faut absolument que je le trouve. Ou est-il, vous l'avez croisé récemment? Go check on his boat. Je go check on his boat, il n'est pas là. Je vais au bar, il n'est pas là. Mais il ne va pas s'envoler, je vais le croiser un jour. Je patiente. Je bous d'impatience de raconter tout ce que ma vie a eu de changé depuis ma rencontre plus que farfelue avec son pote Antoine dont il ignore absolument tout, et je meurs d'envie de l'entendre raconter sa course, pourquoi l'abandon, etc... Je patiente.
Nous allons au karaoké. On est déchaînés. Je ramène mes potes Nicolas le français et Bedri le turque rencontrés l'avant-veille aprèh, après une terrasse (les mots presta ou concert ou performance ne me plaisent guerre, je vais appeler ça une "terrasse"), il y a les suisses, il y a les tchèques et un couple de norvégiens pour qui Martin le tchèque a fait un petit boulot d'électricité, on est de toute l'Europe, on est tous ensemble, et on est bien. Il y a aussi "white hat", le portugais de la fête des pêcheurs de Caniçal, celui que j'avais dégotté pour Maya. On est de toute l'Europe, on est un, on est bien. Le portugais chante, Nicolas chante, je chante, et on termine en beauté par une collégiale façon starac sur Let it be. Je suis pressée par la norvégienne comme un pare-bat par le catway, qu'est ce qu'on s'aime, mais qu'est ce qu'on s'aime!! On rentre tous complètements beurrés, je dors sur le bateau des tchèques, et me réveille le lendemain matin a 10h, la tête dans le cou, et qui je croise en sortant de mon catway? Xavier, que je reconnais tout de suite. On va boire un café, je lui raconte toute l'histoire, il me raconte la sienne, on se marre bien, les tchèques arrivent, et Hugo, un pote de Xavier portugais, étonnemment beau ET sympa, époux ET papa, employé du club nautique. Hugo propose de nous emmener déjeuner dans un coin sympa, Xavier me "ça te tente, Anne", ça me tente Anne, et on y va. Dejeuner trop sympa, je veux définitivement passer du temps aux Açores, Hugo repart travailler, on va a la plage d'à côté avec Xavier, on revient a Funchal en marchant, on mange une glace, on se sépare, et on se retrouve ensuite pour boire un coup, je me sépare, rendez-vous demain matin 9h, Hugo nous emmène sur une autre plage à Caleita...! Trop chouette journée, et comme d'habitude, ce matin, en titubant sur le catway après un réveil presque impossible, j'étais loin de me douter qu'elle allait prendre cette tournure.
Je suis à l'hostel, et j'ai rencontré un beau, beau brun qui s'appelle aussi, encore et toujours, Nicolas....!
Je sursaute:
-You mean Xavier Haize???
- Yes!
Incroyable. Il reste un concurrent, sur les 84, a Funchal, et c'est Xavier Haize, duquel s'est occupé Antoine Bompard. Antoine Bompard, c'est le gars que j'ai connu complètement par hasard sur la terrasse du café de Saint-Cloud, et qui m'a mis dans le crâne que je pouvais traverser l'Atlantique sur un bateau. Il a trouvé un sponsor à Xavier il y a deux ans quand il a participé à la course et, c'est par Xavier qu'il m'a donné les contacts pour les bateaux accompagnateurs de la course. Moi je ne savais absolument pas qui était Xavier Haize, et je n'avais même pas cherché à le savoir, les participants de la course étant pour moi, simple servante, les dieux d'un innaccessible Olympe. J'avais eu le grand privilège d'échanger quelques mots avec le premier arrivé, dont je ne connais même pas le nom d'ailleurs, j'ignorais totalement son classement, mais ce que je sais, c'est que la nature l'a dotté d'un regard bleu azur, et d'une pulpeuse bouche laissant passer un petit sossottemeent d'une exquise délicatesse, conférant à sa personne une sympathie enchanteresse... Bref, considérant ce doux moment comme un cadeau des dieux fait à leur simple servante, céleste privilège que fut le mien d'avoir échangé des confidences avec un "mini", les meilleurs d'entre nous, je n'imaginais pas que le bonheur me serait donné une seconde fois de partager l'intimité d'un de ceux que j'idolâtre, et d'ailleurs je ne fis rien pour. Je me contentais de leur tourner autour, mais pour la bonne cause, partir à mon tour. Donc de Xavier, j'ignorais tout, jusqu'à l'abandon. Je ne savait même pas qu'il restait un mini dans la marina. Faut dire qu'un bateau de 6,50 mètres, ça peut passer innaperçu.
Je me dis, il faut absolument que je le trouve. Ou est-il, vous l'avez croisé récemment? Go check on his boat. Je go check on his boat, il n'est pas là. Je vais au bar, il n'est pas là. Mais il ne va pas s'envoler, je vais le croiser un jour. Je patiente. Je bous d'impatience de raconter tout ce que ma vie a eu de changé depuis ma rencontre plus que farfelue avec son pote Antoine dont il ignore absolument tout, et je meurs d'envie de l'entendre raconter sa course, pourquoi l'abandon, etc... Je patiente.
Nous allons au karaoké. On est déchaînés. Je ramène mes potes Nicolas le français et Bedri le turque rencontrés l'avant-veille aprèh, après une terrasse (les mots presta ou concert ou performance ne me plaisent guerre, je vais appeler ça une "terrasse"), il y a les suisses, il y a les tchèques et un couple de norvégiens pour qui Martin le tchèque a fait un petit boulot d'électricité, on est de toute l'Europe, on est tous ensemble, et on est bien. Il y a aussi "white hat", le portugais de la fête des pêcheurs de Caniçal, celui que j'avais dégotté pour Maya. On est de toute l'Europe, on est un, on est bien. Le portugais chante, Nicolas chante, je chante, et on termine en beauté par une collégiale façon starac sur Let it be. Je suis pressée par la norvégienne comme un pare-bat par le catway, qu'est ce qu'on s'aime, mais qu'est ce qu'on s'aime!! On rentre tous complètements beurrés, je dors sur le bateau des tchèques, et me réveille le lendemain matin a 10h, la tête dans le cou, et qui je croise en sortant de mon catway? Xavier, que je reconnais tout de suite. On va boire un café, je lui raconte toute l'histoire, il me raconte la sienne, on se marre bien, les tchèques arrivent, et Hugo, un pote de Xavier portugais, étonnemment beau ET sympa, époux ET papa, employé du club nautique. Hugo propose de nous emmener déjeuner dans un coin sympa, Xavier me "ça te tente, Anne", ça me tente Anne, et on y va. Dejeuner trop sympa, je veux définitivement passer du temps aux Açores, Hugo repart travailler, on va a la plage d'à côté avec Xavier, on revient a Funchal en marchant, on mange une glace, on se sépare, et on se retrouve ensuite pour boire un coup, je me sépare, rendez-vous demain matin 9h, Hugo nous emmène sur une autre plage à Caleita...! Trop chouette journée, et comme d'habitude, ce matin, en titubant sur le catway après un réveil presque impossible, j'étais loin de me douter qu'elle allait prendre cette tournure.
Je suis à l'hostel, et j'ai rencontré un beau, beau brun qui s'appelle aussi, encore et toujours, Nicolas....!
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