lundi 28 septembre 2009

La fin d'une ère

Denis est parti. Très vite, un matin, comme ça, deux bises sur la joue et salut! Je savais que c'était le jour de son départ, mais après tout ce qu'on avait vécu, de bon ou de mauvais, je m'attendais à une longue accolade, à des yeux humides, à des mouchoirs qu'on secoue, et des tête qu'on tournevisse jusqu'à l'ultime coup d'oeil... Mais non, il n'y eut rien de tel.
Je sortais de la salle de douche, et m'apprêtais à le rejoindre au Captain's bar, le café de la marina de Quinta, pour boire un dernier café cum leite avec lui. Mais il en revenait déjà et me dit:" je pars maintenant, tu viens tenir le bateau?" Je n'étais pas du tout préparée. Je l'accompagnai au Catway, et pendant qu'il montait et allumait le moteur, j'enlaçai le balcon avant de Gédéon, et le tenai une dernière fois dans mes bras, j'étais terriblement triste. Avec le départ de Denis, je réalisai que c'était la fin d'un moment, d'un voyage, et soudain tous les mauvais souvenirs s'effacèrent, ne restaient que les bons, et je ne voulais plus que Denis ni Gédéon partent. Je voulais qu'ils restent une semaine encore, ou deux, ou quatre, ou dix, maintenant que mon esprit mettait définitivement de côté les gênes, les ressentiments et l'embarras. Une fois les amarres rendues à Gédeon, Denis descendit sur le catway, me claqua deux furtifs baisers sur les joues accompagnés d'un froid "Allez salut!" et remonta sur son bateau, sur sa maison, sur sa vie. Déjà je courrai au bout du catway pour regarder le plus longtemps possible Gédéon et mon capitaine, mon Denis, s'éloigner, et disparaître sur l'Atlantique.
Ensuite j'écrivis un long texto de remerciement au voluptueux, regrettant que les adieux eurent été si expéditifs, le remerciant pour tout ce qu'il m'avait appris et fait vivre. Il me répondit "Merci à toi, jeune fille que j'aurais tant aimé tenir dans mes bras"....