samedi 10 avril 2010

Je ne veux pas travailler...

Je suis arrivée aux Caraïbes absolument crevée comme jamais. Mes vols d’avion ont été assez chaotiques. J’ai failli rater les deux d’ailleurs. Le premier, à Sao Paulo, j’ai failli le manquer parce que j’avais trop de bagages. Au check-in, ils m’ont dit que je devais payer 300 dollars de billet d’avion en plus… J’ai fait ma râleuse évidemment, et ai tenté de négocier et négocier, je n’ai pu faire descendre le prix que jusqu’à 200. Je me retrouve à être la dernière à embarquer, accompagnée jusqu’à mon avion par un employé de l’aéroport, à qui j’ai confié mes cartes postales, et qui visiblement, a fait tout et n’importe quoi, sauf les poster… J’arrive de justesse dans la cabine et passe un voyage atroce, toute comprimée sur mon siège minuscule. Après 9h de vol, j’arrive à New-York, à 6h du mat. Je dois récupérer mes bagages et les enregistrer de nouveau. Mon prochain vol est à 8h. A priori j’ai le temps. Mais c’est sans compter sur le zèle des douaniers, qui décident d’ouvrir et de fouiller tous mes bagages, que j’ai en plus très soigneusement fait emballer dans du plastique anti-mules à cocaïne et autres délices en tous genres. Désespérée devant le temps qu’ils prennent, je sors ma guitare et chante des chansons pour décompresser. Ils apprécient beaucoup. Je veux immortaliser le moment, propose une photo souvenir, allez tous ensemble devant l’objectif, all together my friends! Mais ils refusent… Ensuite je m’emploie à leur dire, vous avez oublié cette trousse de toilette là, et vous savez qu’il y a des gens qui mettent la drogue dans du plastique, bien emballé, ils vident leurs shampoing, mettent le sachet, et le re-remplissent ensuite, vous avez vérifié mes shampoings, mes savons ? Et là à l’intérieur de l’ampli, vous avez regardé ? Non ? Et vous ne vérifiez pas ? Et si je vous dit que j’ai de la cocaïne dans la doublure de mon soutif, vous dites quoi ? Vous vous en foutez ? Vous n’allez pas me faire la fouille intégrale par un membre féminin de votre équipe ? Je suis déçue, c’est un manque de professionnalisme de votre part, j’en réfèrerai à vos supérieurs, tremblez malheureux ! Bref, après une heure de bonne rigolade, j’ai finalement été relâchée, à 7h50. J’ai dix minutes pour attraper mon vol. Mes bagages enregistrés, je trace jusqu’à la porte d’embarquement, et là personne. Je questionne, on me dit qu’ils ont tous embarqué. Panique. Une hôtesse est là, je lui saute à la gorge, faites quelque chose !!!! Attendez, je vais voir. Elle téléphone à une hôtesse qui heureusement se trouve encore dans la passerelle. Elle vient me chercher, m’emmène au bout de la passerelle de laquelle l’avion s’est déjà désolidarisé, et avec son talkie, elle appelle le pilote, qui revient me chercher. Je n’en reviens pas. L’avion se rapproche comme par magie, ouvre sa porte et je m’engouffre à l’intérieur, sau-vée !!

J’arrive à Juliana airport. Je me sens tout chose. La transition est trop brutale, je n’ai pas encore eu le temps de m’accommoder à l’idée que je suis ici, maintenant. Je suis complètement déboussolée, l’avion c’est trop rapide pour voyager, on a pas le temps de rêver la destination. Je demande au taxi de m’emmener dans un hôtel pas cher, il me dépose à l’hôtel du centre, juste à côté de la coquette marina de Marigot. Je m’installe, et à vrai dire, je ne bougerai pas de cet endroit pendant un bon mois. Je fais une saturation d’à peu près tout. Je n’en peux plus des gens, du soleil, de la chaleur, et en plus je suis un peu comme en France, et j’ai l’impression que c’est déjà a fin de mon voyage. Je retrouve les gaulois et leur sempiternelle arrogance, leur aigreur, et ça me déprime. Je décide d’en profiter pour faire un break, un vrai. Un break de chaud, un break de shows. Je reste dans le petit studio que je loue grâce à la générosité de mes parents, je branche tout mon matos, et je jongle entre lecture, musique, sommeil, une petite plage de temps en temps, où je me rends avec un vélo tout pourri que j’ai acheté, histoire de me maintenir en forme. Pendant un mois je ne fais que ça et ne parle quasiment à personne. Jusqu’à ce qu’arrivent, quasiment en même temps, les tchèques, et les danois.