samedi 10 avril 2010

Back on track

Il y a une semaine, pour ma plus grande joie, les tchèques sont arrivés. Grandes retrouvailles, j'ai retrouvé ma soeur de coeur, ma Maya, égale à elle-même, combative, acharnée, généreuse, accueillante. J'ai retrouvé Martin, toujours aussi aventurier, toujours aussi fou. Je suis tellement contente de les voir! Je les arrose de souvenir brésiliens, une paire d'havaïanas chacun, un paréo pour Maya, une casquette pour Martin, et un pavillon brésilien qu'Alya pourra arborrer fièrement si elle navigue jusqu'aux eaux chaudes de l'amérique latine. Ce qui ne sera pas le cas cette année. Martin, crazy Martin, va passer le panama et rejoindre la Nouvelle-Zélande par le Pacifique. Maya en a marre de naviguer, de son côté, elle cherche activement un job à bord des nombreux bateaux de croisière qui accostent sur notre petite île. On se raconte nos longs mois passés séparément, où il nous est arrivés à tous des choses plus folles les unes que les autres. C'est tellement bon de se revoir! Je suis absolument aux anges. Le lendemain des retrouvailles avec les tchèques, une autre surprise m'attend, les danois rencontrés à Mindelo sont arrivés à leur tour! Grandes retrouvailles aussi, il y a Andy, Lasse et deux nouveaux que je ne connais pas, Rasmus et Denis, qui sont très sympas. J'ai laissé loin derrière le portugais, à présent je perfectionne mon anglais, et apprend le danois, et le tchèque. Le danois c'est très difficile, mais c'est pas impossible. Je peux dire bonjour, comment ça va, bien merci, nom de Dieu, chéri, c'est vrai, et merci. J'imprime tout doucement. Galvanisée par l'arrivée de tout ce petit monde, je me décide enfin à chanter. A 19h, hier, je transporte tout mon bardas, sans charriot, grâce à la nouvelle batterie, toute légère. Je m'installe devant les terrasses. Le patron de l'une d'elle vient me voir:
- t'as demandé la permission?
- non. Je n'utilise pas votre électricité, je ne vois pas pourquoi je demanderais quoi que ce soit.
- ah, original. Faut demander quand même, et si on aime pas?
- si vous m'empêchez de jouer vous ne pourrez jamais savoir si vous aimez ou non.
- bon, joue, on verra.
Je joue liberta, il lève les deux pouces avec un grand sourire, c'est gagné. Lui et le patron de l'autre restaurant mettent chacun 5 euros dans ma boîte. les enfants font des aller-retours entre leurs tables et ma boîte avec des billets de 1 dollars, les gens donnent, apprécient, applaudissent timidement, mais on connaît la mollesse des occidentaux, je ne me formalise pas. Au milieu de show, je passe entre les tables. Un jeune couple de français est ravi. En fait ils m'ont laissé traverser la rue, et quand ils m'ont vu avec tout mon bordel sur le dos, ils ont été intrigués, ils se sont garés, et ils sont venus voir ce qui se passait. Le jeune homme est musicien, et il joue du rock alternatif avec son groupe sur l'île. Il voudrait, si son groupe est d'accord, que je fasse la première partie de son concert. J'accepte tout de suite, car ça veut dire que je pourrai utiliser leur matos, j'aurai peut-être enfin un son parfaitement propre. Il me parle aussi d'un évènement, sur lequel il va essayer de m'inscrire. Une fois par an, tous les musiciens de l'île se réunissent et jouent chacun une demie-heure devant tous les patrons de restaurants et de casinos. A l'applaudimètre, on sélectionne le meilleur, qui gagne un prix, et la reconnaissance parmis toutes les îles caraïbiennes. Après les patrons font leur marché parmis les artistes. Il va tout faire m'a-t-il dit, pour que je puisse m'inscrire. Je ne m'emballe pas, pour le moment je considère que c'est mort, histoire de parer la déception. Je ramasse après mon tour, 61 dollars, et 29 euros. Me voilà relancée, je suis rassurée, et, ravie. Je finis la soirée tranquilou bilou avec les tchèques et les danois. Au programme aujourd'hui, surf avec les danois qui eux font du kyte, et concert à la marina, la vie est belle....