Nous sommes allées à Lençois. Nous avons aimé Lençois, Lençois nous a aimées.
Nous y sommes arrivées à l’aube, vers 5h du matin. Prévoyantes, sages, responsables, nous avions réservé une pousada. Rita, la patronne à la panse large et à l’opulente poitrine, est venue nous chercher au terminal d’autocars pour nous conduire à pied, sous une petite pluie fine, jusqu’à sa maison. Nous logerons dans une annexe dont la rue, qui se termine par un chemin de terre, conduit à la rivière, à ses piscines naturelles d’eau rouge et pleine de fer. Rita nous laisse, nous dormons jusqu’à midi. A notre réveil, nous faisons un petit repérage dans la ville au décor d’opérette, modestes bâtisses colonniales aux vives couleurs, rues pavées, et désertes, à cette heure où le soleil cogne sévère. La rivière nous tend les bras, paréos do Braziou, bouquins, appareils photos en main, on va lui faire un gros câlin. Les bahianais sont là, qui se baignent, plongent, et backflippent dans tous les sens, pendant que nous lisons et nous rafraîchissons tranquillement en les observant, admiratives devant cette jeunesse musclée qui se donne en spectacle pour le plus grand plaisir des touristes à la fesse molle. L’après-midi s’écoule calmement, au chaud, au frais, au nordeste de ce Brésil dont nous découvrons les merveilles à deux, entre françaises, entre copines. Enfin, l'après-midi s'est passée calmement, presque. Nous avons bien failli disparaître avec Sophie. Il y avait un petit rapide, dans lequel nous nous sommes laissées entraînées, pour venir nous fracasser sur un rocher sur lequel il passait... Une peur grande comme le Brésil. Sophie garde les stigmates de cet incident car elle s'est arrachée la peau au niveau du bassin, et tous les jours, la triste vue de ses croûtes nous rappelle notre imprudence. Bref!
Avec Rita, nous avons négocié de pouvoir disposer à volonté de la cuisine pour pouvoir y préparer nos petits repas. Normalement ça ne se fait pas, mais Rita, nous ne sommes pas riches comme Crésus, et les restos midi et soir, ça nous bouffe notre budget. L’heure du dîner a sonné, ça sera donc risotto aux légumes, délicieux, nourrissant. Le lendemain, départ en fiat blanche avec un couple de brésilien et un chauffeur, pour la cachoeira da Fumaça, la deuxième cascade la plus haute du Brésil. On nous dépose au bas d’une montagne que nous devrons grimper pendant deux heures avant d’assister au spectacle étourdissant de l’eau qui dégringole de la roche. Nous avons un guide, nous sommes huit. On se fait un plaisir de semer ce petit monde et tous les autres groupes qui nous précèdent, histoire de profiter à deux, seules et sans pigeons toutes casquettes et bananes dehors, de cette petite balade de santé. C’est quand même beaucoup plus cool que de se suivre à la queue leu-leu en ayant pour seule vue celle des postérieurs disgracieux de ceux qui sont devant vous… On gambade, on chante, on photographie, on hésite à chaque fois qu’on arrive à une croisée de chemin, et on la voit enfin, la haute, la superbe, la toute mouillée, la cascade. Tellement haute d’ailleurs qu’on n’en voit pas le fond… D’une grosse roche qui surplombe le vide, juste au dessus de la chute d’eau, des touristes en petit groupe se pressent, s’allongent, se penchent, crient comme des tarzans, se prennent en photo, devant ce décor, cette verdoyante nature qui se perd dans de larges canyons, interminables successions de collines et de creuses vallées qui nous renvoient l’écho des voix surexcitées. Sur le côté de la cascade, perchées en hauteur sur une grosse pierre, nous nous repaissons du spectacle de la nature, et des hommes qui la découvrent. Et on bouffe nos gros sandwich faits maison, en papotant gentiment. Bientôt il faut redescendre. Nous arrivons en bas, toutes paniquées à l’idée que notre groupe dont nous avons complètement perdu la trace, ne nous attende. Notre chauffeur est là, qui nous rassure, ils ne sont pas encore arrivés. Un jus de mangue frais et quelques clopes plus tard, ils débarquent, tous suants, et notre guide en nous voyant, nous demande si nous sommes des athlètes, étant donné la vitesse à laquelle nous les avons tracé… So class ! Nous regagnons la pousada bien crevées, de cette fatigue qui vous tient quand vous avez passé une journée qui vous en a mis plein les yeux, plein les jambes.
Le lendemain, direction le toboggan naturel, mais avant, une surprise. Au petit dej, qui vois-je attablés sympathiquement, parlant un français à l’accent chantant de Marseilleu ? 6 gaulois, dont 4 que je connais, puisqu’ils sont des amis de François de Monastir. Comme Pilou, leur voilier, Sonate, est un Sunfizz. A Mindelo, ils sont venus prendre un apéro chez nous, lorsque Sophie et moi avons rendu visite à mon cher et tendre skipper à Salvador, on les a croisé sur les pontons, et ce matin on se retrouve devant un café chaud, au cul du monde, c’est juste surréaliste… On discute gaiement, on se raconte nos traversées, je fais mon sempiternel laïus sur les skippers qui met tous les équipiers d’accord. Rita arrive, et profite de ce que je baragouine un peu beaucoup la langue pour me charger de traduire tout un tas de choses qu’elle veut communiquer à ses hôtes. Au final je finis par leurs vendre un circuit dans une agence dont elle percevra la commission, plus un repas pour 6 personnes qu’ils prendront au dîner dans sa pousada, le jour suivant. En gros je lui fais marcher son petit business, et je m’en souviendrai. Rien n’est jamais gratuit dans ce bas monde, rien, et on peut tirer profit de tout ! Le petit dej avalé, on se dirige vers le toboggan à pied, 45 minutes de marche dans une petite forêt, qui débouche sur une rivière, là encore, toute rouge. Il y a une énorme pierre en pente, qui prend toute la largeur, sur laquelle l’eau court et fait glisser pour leur plus grand bonheur, les popotins des baigneurs. Petit bain, pause pique-nique, puis enfin, il est temps de se frotter à la dalle, au risque d’endolorir nos délicates fesses. Car bon, le toboggan a des aspérités, des petites irrégularités, on est pas à l’aquaboulevard n’est-ce pas, et on sent que nos derrières risquent d’en prendre un sacré coup, si on ne fait pas très attention… On grimpe sur le côté, on arrive en haut, on étudie le terrain ; on voit arriver un grand black, dont la plage arrière bombonne de deux beaux airbags impressionnants de rondeur, on se dit celui là, peut importe les aspérités, il doit rebondir comme une balle de basket. On le voit dispenser des conseils à ses copines, je prête l’oreille, il a dit qu’il fallait garder les jambes bien fermées sinon on vrille dans tous les sens. Debout, superbe, généreux de dos comme de face, il se charge de donner de l’élan à ces demoiselles en leur indiquant la voie à emprunter. On se met à la file l’air de rien, sa grande paume ferme vient nous donner l’impulsion nécessaire pour dévaler la grosse pierre. Je m’élance, je serre les jambes, les fesses, les dents, grosses sensations, et plouf ! Dans l’eau. Sophie me suit et je peux profiter du spectacle hilarant qu’elle donne ; toute raide et constipée comme moi, elle garde les jambes serrées, les bras écartés, tendus comme des hautbans, et hyper sérieuse, elle dévale elle aussi la pente, en conservant malgré ses petits soubresauts, la droiture de la justice ! Je me tords, je me noie presque de rire. Nous restons toute l’après-midi dans ce petit paradis, explorant toutes les petites piscines naturelles, lisant, admirant une fois de plus les bahianais qui plongent et vrillent dans tous les sens, photographiant, et et et, on se fait même des copains, trois brésiliens, étudiants, et une canadienne baroudeuse, qui nous invitent à un anniversaire chez une de leur copine le soir même. Seul problème, nous avons un bus qui doit nous ramener à Salvador, et qui part ce soir là. De plus, rester une nuit encore nous coûterait cher, puisque justement, on comptait passer cette nuit-là dans le bus, et par la même , économiser une pousada. Mais, on se souvient des petits services rendus le matin même, et on se dit que vu l’ argent qu’on a fait gagner à Rita, avec ses petites com et son dîner pour 6 personnes, on est en droit de demander une petite faveur. On troque nos billets du soir même pour le lendemain, et on part à la pousada, séduire la Rita. Ola Anna tudo bom ? Oh oui ! On a passé une super journée mais j’ai une faveur à te demander . On a rencontré des brésiliens trop cool, on voudrait passer la soirée avec eux, sauf qu’on n’a pas le budget pour s’offrir une nuit en plus chez toi, penses-tu que tu pourrais nous l’offrir ? Pas de problème Anna ! Yes ! Trop facile ! Vive le Brésil, merci Rita ! On cuisine un risotto pour 6 dans la cuisine, et on part avec notre marmite remplie, ripailler dans la pousada de Katy, Bruno, Daniel et Jérémie. On dîne, on boit du vin brésilien immonde, et en route pour la fête. C’est Daniela qui reçoit, dans sa petite maison, on est presque les premiers. Elle a préparé un buffet avec de la nourriture et surtout, et surtout, il y a pléthore de fruits frais, mangues, maracuja, citrons verts, ananas, bananes, au milieu de tout cela trône un mixer, entouré de bouteilles de vodka, cachaça, rhum. Un énorme bac rempli de glaçon siège en dessous de la table, autant dire que c’est la fête aux cocktails. Au début, sages, on boit des caïpi, et au fur et à mesure que la soirée et notre état d’ébriété avancent, on se risque à de petites inventions maisons, c’est le bonheur. Tout cela en charmante compagnie, il y a là des étudiants, des guides touristiques, des vieux, des jeunes, des baroudeurs, des fous, des rastas, tout un mélange de professions et de nationalités, ça se parle en espagnol, en anglais, en portugais, ça chante et ça guitare, c’est le bonheur, la vie quoi ! Bientôt on est un peu trop ronds, on décide de changer d’ambiance, d’endroit et de se dégourdir les pates. Sophie et moi, on a une idée lumineuse, et si on allait se bourrer tous baignés dans la rivière les copains ??? Les copains, Daniel et Jérémie en l’ occurrence, ne sont pas , mais alors pas chauds du tout. Sauf que Sophie et moi on a l’idée fixe des gens qui sont bien pafs, et on ne démord pas. On va retrouver le chemin de la rivière en tirant par la peau du coup nos deux garçons qui traînent la patte, mais qui nous suivent quand même, parce qu’ils s’imaginent, ils espèrent, les naïfs, qu’on leur fera l’aumône d’un bisous sur la boubouche, pauvres fous ! Ils tremblent de peur les gros mâles, il fait noir, on est dans la forêt, on n’y voit rien. Sophie, brave, téméraire, audacieuse, complètement ivre, ouvre la marche, elle aurait eu les yeux fermés que ça n’aurait rien changé, il y a une visibilité inférieure à 0,001 mile. Je la suis, tout aussi grise, en traitant nos deux amis de peureux, de poltrons, de couards, et en leur faisant de la lumière avec mon mp3 pour les rassurer. On arrive en tâtonnant, quasi à quatre pattes, à la rivière, on se baigne habillées, nos deux copains sont en slip kangourous, on se fout allègrement de leur gueule, mais ils acceptent nos quolibets, toujours dans l’espoir que, d’un moment à l’autre, on se jette sur eux la bouche béante. Finalement le jour se lève, la faim se fait sentir, bon bah on va prendre le p’tit dej ! On se précipite dans notre pousada et les brésiliens rentrent brecouilles… cruelles ! Ah ah ! Le petit dej avalé, on débriefe la soirée qui n’est toujours pas finie pour nous puisqu’on a pas dormi encore, affalées dans les hamacs de la pousada, en écoutant de la super musique sur le petit ordi, et en buvant cafés sur cafés. Bientôt c’est l’heure de prendre le bus, on grimpe, on s’écrase pendant quelques heures, puis on découvre qu’ avec le mp3 de Sophie on peut écouter la radio brésilienne, et aussi s’enregistrer, on délire un bon moment, de bons fous-rires, avoir un bon copain… Faut dire que les délires dans les bus, ça nous connaît avec Sophie. Pendant les tournées à la chorale, on passait des heures dans les vans côtes à côtes, et on rigolait comme des idiotes. Là c’est un peu notre tournée à toutes deux, et quand on est en forme, comme ce jour-là, ça envoie de la vanne à deux balle et c’est trop bon ! Si on vous faisait écouter les enregistrements… bref. On arrive enfin à Salvador, on dîne dans une cantine au bout de la rue de notre pousada, il y a un jeune qui joue seul à la guitare, je lui emprunte deux fois le micro, on bouffe bien, et pour pas cher, bref, c’est la joie.
Le lendemain, branle-bat de combat, journée shopping, et shopping lourd. Il faut s’équiper pour chanter et pour camper. On s’achète une tente, des tapis de sols, une grille, une casserole, une lampe de poche, un micro pour la Sophie, des claves, un tambourin, des jacks tous neufs, j’ai fait réparer le yuku et la guitare, soit dix chevilles remplacées, un système d’ampli remis d’aplomb, des nouvelles cordes, un micro posé sur le yuku, bref, c’est la fête, l’effervescence, à l’idée des treks et des shows de folie qui se préparent. On prend le bus à 20h, direction le nord, direction Recife. On est chargées comme des baudets. Deux sacs à dos « scouts », deux sacs à dos normaux, un sac de voyage à roulette avec mes fringues et du matos, la guitare, le yuku, le pied de micro, le tabouret, et le fidèle charriot, qui prend la batterie de 12, l’ ampli, et le chargeur black et decker. On s’arrête à Japaratinga, petite bourgade touristique bordant une plage paradisiaque. On est comme des connes à l’ arrêt de bus avec tout le bordel, ici il n’y a que des motos taxis, et pas de voitures taxis, drôle de coin. J’enfourche une moto, avec pour mission de trouver une caisse et une pousada. Je trouve une pousada à l’arrachée qui a des chambres de libres dans nos prix, je vois dans la rue un mec s’avancer vers sa voiture, je lui demande s’il veut bien m’aider à trimballer tout notre petit monde, il accepte tout de suite, on part retrouver la Sophie qui cuit au soleil sur le bord de la route entourée de tout une petite cour de sacs à dos et de matos de musique, on charge tout, direction la pousada qui est charmante, toute colorée, accueil chaleureux, petites chambres coquettes, on paie 70 au lieu de 80, café italien, wi-fi gratuit, le bo-nheur ! Ce soir on s’est fait une énorme langouste chacune au resto, la ville est un peu vide et morte, et si on voit que demain c’est pareil, on bouge dans un coin où ça bouge un peu plus, histoire de faire un peu de sous avec la musique !
On a un très don feeling avec les gens en général. Il faut dire qu’avec le joli minois de Sophie et mon brésilien assez bien maîtrisé, on forme un petit couple très sympatique, agréable à regarder et à écouter. Ils sont en général absolument désolés de constater que Sophie ne parle pas la langue, qu’elle parle en fait de plus en plus, car dans un mois, elle sera lâché dans la nature avec son Charles, qui ne parle pas un mot pour le coup, et je ne serai pas là pour palabrer avec les locaux. Et au final pas_mal de gens parlent anglais comme elle, donc au bout d’un moment tout le monde peut communiquer. Elle sait donc commander un taxi, se diriger, demander combien ça coûte, compter jusqu’à dix, tous les jours elle apprend un petit quelque chose et imprime tout très vite. Comme avec Laurence en Argentine, on fait tout un tas de rencontres sympathiques, on apprend plein de choses sur le Brésil, on a des retours très différents sur la politique, l’insécurité, mais tout le monde est d’accord pour nous dire qu’ici c’est la joie de vivre, la chaleur, la musique et la danse, le bonheur quoi ! Je suis malgré tout un peu lasse de la rencontre en général. Elle est toujours éphémère et apporte son lot de répétitions en tous genres. On répète mille fois qui l’on est, d’où l’on vient, où on va, qu’ est-ce qu’on aime, qu’est ce qu’on aime pas. On nous conseille dix mille endroits différents qui son imperdivel, on ne sait plus où donner du billet de bus, et on nous répète toujours les mêmes choses sur la France, Sarkozy est populaire alors qu’il ne l’est pas tant que ça, Carla Bruni première dame de France, oh my God, et pourquoi que les français ils n’aiment pas parler d’autres langues et surtout l’anglais, alors qu’ils ont devant eux un exemple parlant que ça n’est pas vraiment le cas non plus. On passe de bons moments, c’est clair, mais je fatigue un peu et me décourage intérieurement à chaque fois qu’on nous aborde, en me disant, et c’est reparti pour un tour ! ça serait tellement bon de voir sans être vues parfois ! Je fatigue aussi comme toujours depuis que je voyage, de voyager justement, et de ne jamais m’enraciner vraiment. Quand Sophie sera partie, ça sera déjà le mois de mars, et je devrai revenir en juin, ça fait trois petits mois, c’est rien ! Trois mois où je devrai trouver le temps pour enfin faire mon trou quelque part, et en plus je crève d’envie de retourner aux caraïbes pour voir les tchèques, mais je ne veux pas prendre l’avion, donc ça va prendre du temps, autant dire que c’est impossible de concilier toutes mes envies. J’ai envie d’avoir encore six mois devant moi, d’en passer 5 dans un endroit, qui ne soit pas que touristique, où je puisse rencontrer des jeunes de mon âge ET de mon milieu. Il y a une chose que j’ai apprise, c’est que quoiqu’il arrive, on n’échappe pas à son milieu. Je ne peux pas passer ma vie à traîner avec des guides, des pizzaïolos et des vendeurs de bière de la rue, j’adore discuter avec eux, connaître leur point de vue sur les choses de la vie, apprendre de leur rage de réussir ou de leur capacité à être heureux sans rien, leur demander tous les jours comment s’est passée la journée, les faire voyager en leur parlant de la France et de la mer, mais j’ai besoin de recréer autour de moi un petit monde similaire à mon monde français, avec des vrais copains. Trois mois c’est trop peu pour ça. Bref, petit moments difficiles parfois où je me demande où je vais et qu’est ce que je fous là. Si je pense en mode Anne la folle, c'est-à-dire sans songer au lendemain, je suis ravie de ce que je vis et je n’y vois que du bon, si je pense en mode vierge sage avec la petite voix des parents, les miens et ceux des autres, la famille etc…, je me dis, à quoi bon, et où ça mène ? alors je ne sais plus quoi faire. Car j’ai l’impression que chaque décision que je prends peut changer le cours des choses, si je reste au Brésil, si je vais à St Martin, si je retourne en France et décide de ne plus en repartir, quelle que soit ma décision, elle apportera son lot d’évènements, de rencontres, d’opportunités et de chances qui viendront modifier le tracer de ma petite existence, et ça me stresse ! Bref, c’est le grand bazar dans ma tête… Mais pour le moment, Sophie est là, oh bonheur, oh joie! Ne penser qu’à ça, tomorrow is another day, comme dirait notre copine Scarlett….