Le 03 décembre 09
François est du dernier quart, Nyels et moi grasse-matinons jusqu’à 9h. Petit dej vite fait, suivi d’un grand nettoyage du bateau, cabine pour moi, cockpit pour Nyels. François, lui, très pro, assure la vacation de 9h30. Il nous propose ensuite de prendre une douche, nous acceptons avec joie. On met la musique à fond sur le pont et nous frottons à tour de rôle au son des violons irlandais. Il y a une gaieté sans précédent dans l’air, nous sommes en mode spectaculaire ! Le luxe de la douche, le doux balancis de Pilou, l’entrain qui sort des enceintes de cockpits, nous mettent dans une joie presque transcendantale. Nous sommes aux anges. Mais Nyels et moi on est toujours H.S et on part siester pendant que François met la dernière main au colombo qu’il a mitonné la veille, et dont nous allons nous régaler au déjeuner. Pour nous faire sortir de nos couchettes, il met la musique à tue-tête, et nous accourons faire ripaille du délicieux plat qu’il a préparé. Succulent déjeuner qui s’achève avec une salade de fruits, c’est équilibré, sain, énergétique, tout ce qu’on aime ! Nous sommes à présent tous les trois sur le pont, et les deux hommes sirotent un café digestif pendant que je fais le présent récit de la mélodie du bonheur que nous chantons tous les trois sur Pilou. Ils viennent tous les deux me rejoindre là ou je me suis posée, sur le rouf, pour tenter de me déconcentrer. On est tous les trois, là, ensemble. Ce ne sont pas Nyels et moi, les deux jeunes, et François, le skippeur, le vieux de la vieille. Non. C’est Nyels, Anne et François, les trois matelots, qui traversent ensemble l’atlantique. Je sens notre petite bande solidaire, soudée, on s’aime quoi. Et on ne peut pas en dire autant de tous les autres équipages sur le RIDS. L’instant carte noire passé, try to remember when life when so tender, nous siestons à tour de rôle. A mon réveil à 16h30, Nyels dort, François est debout. Je quitte la position allongée de ma couchette pour m’étendre dans l’exacte même position sur les coffres de cockpit, et offrir mon corps de sirène aux tendres rayons du soleil qui viennent dorer un peu plus le caramel de ma peau cuivrée….oui oui oui ! François passe du cockpit à la cuisine car il prépare une tortilla, et nous conversons gaiement. Il est très détendu, je dirais même, ultra-relax. Il me fait rigoler, je le fais rigoler, c’est le mode complicité, nous sommes deux adultes (ou presque, en ce qui me concerne, bientôt, bientôt !), redevenus un peu enfants, étant donné la légèreté de nos propos, et nous nous amusons bien ensemble. Je ressens une joie et une décontraction sans pareilles. Je suis heureuse de voir mon skippeur à l’aise, jovial et souriant. On connaît les skippeurs, on sait qu’ils ne sont pas faciles, on sait que la cohabitation de deux ou trois personnes qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam à la base, peut parfois donner des résultats catastrophiques. Point n’est le cas sur notre bord. Chacun y a sa place, son rôle, chacun y trouve son bonheur. François est notre super-skippeur-chef cuisinier, Nyels son premier équipier surqualifié, et moi la petite fée du voilier. Chacun sa route, chacun son chemin, mais un pour tous et tous pour un. Nyels nous rejoint, constate en regardant les photos que j’ai prises avec son appareil que le chef et moi nous sommes bien amusés, je le lui confirme. Petite chanson à la VHF, apéro, dîner de la succulente tortilla, tout cela dans l’entrain et l’enthousiasme que François pour beaucoup, nous communique.
4 décembre 09
Ce matin Nyels, petit marmiton, grand prince, nous prépare un petit déjeuner de rois. Oranges pressées, café chaud, brioche grillée. Il pense même à mon petit yaourt ! Notre habituelle bonne-humeur anime ce début de journée, ce qui ne m’empêche pas d’aller me recoucher une fois la vaisselle achevée. Je suis absolument crevée, et ne comprends pas pourquoi. Le sommeil, sur une longue traversée comme celle-ci, est quelque chose de très délicat à gérer. Surtout que nous ne faisons jamais les mêmes quarts et ne savons pas vraiment à l’avance lequel nous allons faire, donc si vous avez siesté de 16 à 18, et qu’à 20h vous devez aller vous re-coucher pour dormir quatre heures, vous etes foutus. La journée, tout vous pousse à dormir. Les mouvements suaves et fluides du voilier qui vous bercent, la moite chaleur de l’équateur approchant, l’oisiveté des moments ou vous n’etes pas en train de manœuvrer ou d’œuvrer pour votre bateau. C’est pour cela qu’il faut tous les jours vous trouver une occupation. Pour le skippeur, c’est facile, il a toujours une épissure à coudre, une lumière à régler, une installation à peaufiner. Pour l’équipier un peu tir-au flanc, classe dont je pense très largement faire partie, il est plus difficile de s’arracher volontairement à la douce paresse dans laquelle on se complait allègrement. Ces longues journées qui vous offrent les promesse d’heures interminables passées à roupiller, rêver ou bronzer, vous plongent dans un monde merveilleux ou chaque devoir, chaque obligation, vient gêner votre insatiable envie de n’absolument rien faire. Heureusement, heureusement ! Que vous aimez votre bateau, son équipage, et que, par affection pour eux, vous concédez de temps à autre, et parfois même, de votre propre initiative, à vous remuer le popotin…. ! Bien sur j’exagère, que mes parents se rassurent, je me fais un point d’honneur à être digne de l’éducation qu’ils m’ont donnée, et saute sur toute les assiettes, tous les placards, tous les fonds, mon rayon c’est l’intérieur, mon champs d’action y est illimité, les bacs à munitions, liquide vaisselle et sopalins, sont pleins. J’interdis formellement que quiconque touche à ma spontex, l’arme redoutable par excellence de la femme de ménage fatale que je suis devenue, Super-Conchita, !
L’oisiveté totale est donc proscrite, bannie. Tristesse, dépit, pour l’affreuse paresseuse que je suis. Mais bien heureusement, il y a 24h dans une journée, n’importe comment, on a quand même le temps de perdre du temps. Comme nous le faisons cette après-midi avec Nyels, pendant que le chef fait son somme. Nous sommes sur l’étrave, le mp3 dans les oreilles il fait beau et Pilou, coiffé de son spi, bombe. Nous nous faisons masser les pieds par les flots d’eau que sa coque soulève. On pourrait rester là toute la vie si le pilote, quatrième membre de notre joyeux équipage, ne décrochait pas de temps en temps, faisant partir notre bateau à l’abattée et manquer son cap. Sitôt qu’il sent Pilou abattre, Nyels bondit tel un kangourou affolé et court remettre la bête dans le droit chemin, d’une poigne ferme et experte… Le soleil est encore haut, le chef s’affaire maintenant en cuisine, il sort des aérateurs un doux fumet de risotto au vin blanc destiné à venir régaler nos papilles et réguler notre transit intestinal… Et toujours, le temps s’étire, le temps donne, et nous le prenons, quand un citadin dirait qu’il le perd. C’est trop bon. C’est trop bon de ne rien avoir à faire. Soudain, branle-bas de combat, c’est l’heure de l’apéro ! Tout le monde au front, les uns au frigo, les autres à la planche à découper, il faut en découdre avant l’heure du dîner, le temps fort de la journée. Mais ! Horreur, putréfaction, il va falloir affaler le spi, et, malédiction, je dois aider à la manœuvre. Non non non ! Je suis bien plus utile au fromage et au saucisson ! Je me résigne, je m’exécute et monte sur le pont. Anne ! tu vas aider Nyels à rentrer le spi ! Comment ça aider Nyels ???!!! Depuis quand Nyels a-t-il besoin qu’on l’aide ? On nage en plein délire ! Malgré toute l’incongruité de la situation, j’obéis aux ordres et vais aider Nyels. Le spi couché, (manœuvre géniale, il faut rentrer une voile d’une surface impressionnante à toute vitesse sur le pont sans lui faire toucher l’eau, juste grisant), nous attendons très impatiemment que François termine la vacation pour faire ripaille de son oh combien excellentissime et divinatoire risotto….
Le 05 décembre 09
Je passe un quart de nuit magique, comme le sont toujours ceux que l’on fait de 4h à 8h du mat’. Avant que n’apparaisse le soleil, vers 6h, le jour se lève, le ciel est bleu, clair, puis la grosse boule jaune orangée pointe à l’horizon et vous en met, comme d’habitude, plein les yeux. Il fait beau aujourd’hui et cela parait presque normal. Depuis que nous avons quitté Madère, tous les jours, le temps est au sourire… Je laisse les garçons dormir un maximum, chut plus de bruit, c’est la ronde de nuit…. Ou du petit matin plutôt. Ils se lèvent tous les deux à 8h30, je suis un peu déçue car je voulais qu’ils dorment plus. Nous petit déjeunons et je pars aussitôt me recoucher pour ne me réveiller qu’à midi. On se croirait un dimanche matin dans l’ouest parisien… ! François nous prépare un déjeuner impérial, encore une fois, et aujourd’hui c’est la Sicile qui est à l’honneur : haransina (risotto roulé en boules, panées, et frites à l’huile d’olive), émincés de poulet panés, et une salade sicilienne merveilleusement assaisonnée (poivrons tomates oignons, et oranges…). On prend des milliards de photos pour donner l’éternité qui lui sied à ce repas de chef. Avez-vous remarqué comme François cuisine ? Il adore ça. C’est une manière pour lui de démontrer à la fois son amour aux gens qui l’entourent et le talent dont il fait preuve pour le maniement du couteau et de la cuiller en bois. C’est un grand chef cuistot, il pourrait ouvrir un resto sans problème, aucun doutes là-dessus. Il n’aime rien tant que les rassemblements autour d’une table, ou l’on sirote de fins breuvages et déguste de délicats mets, que le plus souvent il offre ou prépare. On découvre son amour du partage, de la communication avec l’autre. Quand je lui dis que j’adore regarder seule un beau paysage, il me répond qu’il n’y a rien de tel que de faire la même chose en bonne compagnie. Il adore converser, raconter, donner. C’est un être généreux, qui n’a pas peur de transpirer des litres, au près, juste pour le plaisir d’offrir à son équipage méritant, un repas de qualité hautement supérieure. Il faut savoir que bien manger en hauturier c’est un luxe, surtout pendant une longue traversée de 15 jours comme celle que nous entreprenons. On ne peut pas se ravitailler en produits frais et beaucoup se tapent des conserves de lentilles et des pâtes saucées tout du long. Les plus paresseux et délicats ont acheté tout un stock de plats cuisinés sous vide, qu’ils font réchauffer à chaque repas, sacrilège, hérétiques ! Nous on bouffe comme des rois, du frais, cuisiné par François. Donc à ce repas là, encore une fois, on se lèche les babines, on se bouffe les doigts… yaourts, gâteaux, on se fait exploser le bide, on ne se refuse rien ! Parce qu’on le vaut bien…. ! Vaisselle, puis chacun vaque à ses petites occupations, je lave une équipée, François fait sa correspondance, Nyels entreprend une lessive de torchons. Puis les deux équipiers de Pilou, qui aujourd’hui, oh bonheur, est couronné de son spi, se retrouvent à leur qg, sur l’étrave, pendant le chef, lui, est tout à sa sieste. A l’étrave, on décroche. On ne pense plus à rien, ou alors, on pense à l’essentiel. On contemple, plus que jamais, le ciel, la mer, le soleil, les monceaux de flotte que remue Pilou en traçant à 7 nœuds. On s’allonge, et on voit le spi voler au dessus de nos têtes, onduler gracieusement, parfois faire un caprice, puis sagement revenir au raisonnable, grand, gonflé, puissant. A l’étrave, si on s’assoit sur le balcon, dos à l’horizon, on voit Pilou mieux que jamais, sous son plus beau profil. On admire son bois noble, ses courbes parfaites, l’harmonie de sa coque, du pont et de sa capote, la qualité de ses toiles, l’ordre de ses écoutes. A l’étrave, on est un quidam qui voyage sur l’eau. On est loin, je suis loin, et je reviens chez moi. Je pense à la France, à mon retour, à mes parents. J’ai hâte d’arriver au Brésil, mais si j’avais une baguette magique, je reviendrais bien, comme ça, un passage éclair, en un clin d’œil. Juste le temps d’embrasser, de serrer fort, de rigoler, et hop ! Je repartirais. Alors à l’étrave, je vous visualise, je vous imagine : elle doit être à la fac, il est à la table de son bureau, il écoute sagement la maîtresse, elle déjeune avec une copine, il persuade un client, elle regarde un court-métrage, il donne un cours de maths, elle charge des photos sur facebook, il cherche une bonne zik sur Internet, elle prépare à manger pour les choux. C’est fou, mais quand je suis parmi eux, en France, souvent je me terre et ne veux ni n’ai besoin d’avoir de nouvelles de personne, et maintenant que je suis loin, par moments j’adorerais pouvoir les accompagner dans le moindre de leurs faits et gestes. Loin des yeux, près du cœur….
Nyels et moi décrochons tous les deux à l’étrave, le soleil est de plomb, une petite brise douce vient nous rafraîchir, allongés, assis, n’importe comment, à l’étrave, on est toujours au top.
Soudain, branle-bas de combat, le chef se lève et lance le quart d’heure hygiène, tout le monde à la doudouche ! Tout le monde sur le pont, on attrape son maillot, son savon, et on se succède, les uns à la suite des autres, on se fait tous beaux. Le chef se rase, je me recoiffe, Nyels change de calcif, c’est le bal de la rose sur Pilou ! Tout le monde sent bon, tout le monde est content, on se sèche aux rayons du soleil, c’est encore et toujours le bonheur. Je retourne à l’étrave jusqu’à l’heure du dîner, l’étrave c’est un peu mon canapé, mon salon télé, ma chambre à coucher. La richesse des précédents repas me fait craindre la tellement redoutée prise de poids. Je suggère le menu du soir : légumes vapeurs, je vous en supplie !!!! On accède à ma requête. J’épluche, coupe et mets dans la cocotte pommes de terres, patates douces et carottes. En attendant que ça vaporise, je retourne à l’étrave. François remonte du bureau et s’assied dans le cockpit. Je le vois, il me sourit et lève le pouce, je lui souris et lève le pouce. Je reviens vers lui pour lui poser une question à propos de la meilleure démarche à suivre à en cas de tsunami, il me répond qu’un tsunami en pleine mer c’est impossible, un bref instant, je reprends place sur mon trône intersidérant de la connerie… Il me demande :
- Es-tu heureuse ?
- Oui François, je suis au comble du bonheur ! (c’est en partie du aux légumes vapeur, de la futilité d’être une femme….)
- Ça se voit, tu es rayonnante…
- C’est grâce à toi François, c’est grâce au Pilou !
- C’est sûrement aussi ce que tu portes en toi…
Ouououshhh je blushe….
C’est vrai que jamais, au grand jamais, je n’ai été aussi heureuse que depuis que j’ai quitté la France, le 5 septembre 2009, la veille de mes 25 ans. En voyant ce quart de siècle approcher, je me disais : « J’vais avoir 25 ans, va falloir que je fasse quelque chose, que je commence très sérieusement à me bouger. » Jusqu’ici je n’ai rien fait de vraiment important. J’ai certes, pu avoir une quelconque utilité dans certains domaines secondaires qui m’ont valu de frugales rémunérations. J’avais alors la douce illusion que même si mon rôle était sommaire, quel que soit celui que je joue, serveuse, vendeuse ou nounou, ni indispensable, ni irremplaçable, il avait son degré d’utilité, faible oui, mais bien réelle. Malgré cela une autre partie de moi-meme se disait, en même temps que mon entourage me le rabachait, mais tu ne vas pas faire serveuse ou nounou toute ta vie quand même ?! Cela ne m’a pas empêché d’éprouver une certaine passion, toujours éphémère, pour ces « sots » métiers. Dans un bar Erasmus de la contrescarpe j’ai vécu des bonheurs immenses. Une serveuse, moi, un barman iranien beau comme le jour, jeune comme l’aube, un patron libanais tout aussi qualifié pour remporter tous les suffrages, un bar rock, pas cher, des jeunes, des universitaires, des étrangers, tous les soirs, de 20h à 3h du mat’, plus les prolongations, au son de la guitare, aux sucre des cocktails, jouées rideaux fermées en petit comité, avec les meilleurs potes de chacun, petit cercles de privilégiés, qui font très souvent courtoisie de leur visite. J’étais payée à rigoler, boire, écouter de la bonne musique, à être gaie et charmante, avoir des nouveaux amis tous les jours, à voir mes copains, leur servir des coups, j’étais payée à être heureuse, et diable ! Je l’étais sacrément… ! Mais ça n’a pas duré. Trop fatiguant, et toujours, au bout d’un moment, une fierté mal placée me fait haïr des patrons qu’hier j’adulais. Je peux obéir, mais à petite dose, et souvent je fais preuve au début d’un tel zèle et d’un tel enthousiasme, que mes patrons ensuite, s’habituent, puis exigent de moi de plus en plus, m’exaspérant, me révoltant par là même, m’empêchant selon moi d’être libre et de n’en faire qu’à ma tête. Je finis toujours par fatiguer. Je ne supporte pas les patrons, ils m’usent. Ils sont exigeants, parfois méprisant, ils se croient tellement importants, remplissant la vacuité de leurs journées de tout un tas d’autorité, de soi-disant morale, d’airs prétentieux , de la petite importance qu’ils sont persuadés d’avoir. Ils bombent le torse, se raclent la gorge et vous crache dessus, ne voient que leur raison, n’écoutent que leur bon droit, ils aiment le pouvoir, ils en abusent. Les patrons ne sont pas heureux, sinon ils seraient plus sympas. Et encore je n’ai pas du subir les pires patrons que la terre puisse porter. La plupart du temps, j’ai aimé mes patrons, puis j’ai été déçue, et lasse de travailler pour eux. Après des expériences dans le milieu de la restauration, monde sauvage de bêtes féroces, de personnalités complètement farfelues faisant hautement démonstration d’un mélange d’extrême sympathie et de suprême autorité envers leur personnel, après les insupportables aberrations du restaurant le Flora en Argentine, ou j’ai transpiré, rit et halluciné total, je me suis dit, les patrons, plus ja-mais !!! Me voilà à présent, dans la rue (le plus grand théatre de toutes les libertés, y compris des plus immorales), toute seule, personne au-dessus de moi, personne en dessous, et je peux me faire plus de sousous que je n’en ai jamais fait auparavant, en tant qu’employée. C’est pas le bonheur ça ? Et je vais, à la voile de surcroît, dans un pays dont je rêve depuis près d’un an maintenant. Je vivrai au soleil, avec des gens sympas à qui je chanterai des chansons toute la journée, c’est pas pépère ça ? Personne qui m’ fait chier, personne à faire chier, je serai peinarde, tranquille ! S’ajoute à tout cela une traversée idyllique, vécue avec des gens formidables, deux hommes, deux personnalités, deux amis avec qui j’aime parler, rire et naviguer. Tu m’étonnes que je nage dans le bonheur François, jusqu’ici, tout baigne ! François est heureux de constater ma félicité, nous sommes tous heureux, la vie est belle !
Nous passons à table. Je vois ma joie décupler à la vue de tous ces bons légumes plein de vitamines, qui ne transpirent pas d’une seule goutte de graisse ; le bien manger c’est trop bon… ! François est de premier quart, j’ai celui du chien, que je passe à faire de la lecture, des mots fléchés, et à écrire ces pages.