dimanche 23 mai 2010

Goodbye Montreal!

Aujourd’hui c’est mon dernier jour au Canada, et j’avoue que je suis bien triste de partir. Montréal est une ville géniale, c’est tellement surréaliste d’être dans un coin où les gens parlent français et sont tellement aimables et avenants ! Ici le shopping se dit « magazinage » et j’ai beaucoup magaziné, sur Sainte-Catherine et Sherbrooke, pour trouver des cadeaux à mes gentils hôtes. A chaque fois que j’entrais quelque part, il y avait toujours un vendeur pour me dire « bonjour comment vas-tu ? » ce à quoi je répondais, « mais merveilleusement ! Le canada c’est tellement sympa, vous êtes tellement gentils vous les québécois !! ». On vous bichonne, on s’occupe de vous, on ne vous laissera pas partir sans que vous ayez trouvé ce que vous cherchez. Leur accent atypique les rend encore mille fois plus sympathiques, et les expressions imagées qu’ils utilisent ajoutent encore plus de charme à ce peuple… Le Canada ira loin, car le Canada c’est trop sympa, et la sympathie, ça vous mène là où vous voulez aller. Avec un sourire et de la bonne humeur on obtient tout ce qu’on veut, j’en étais persuadée, le Canada me l’a confirmé.

J’ai été hébergée par une famille open, libre, Les R-L sont des gens ouverts, extrêmement intelligents, terriblement accueillants et sympathiques, qui m’ont reçue avec simplicité et une gentillesse infinie. Je me suis fait plein de nouveaux amis dans cette ville décontractée, relax, où l’été ne fait que commencer, et voit déjà tout le monde dehors, marcher, courir, barbecuter, se détendre, discuter, boire et faire la fête. Je me suis rarement sentie aussi à l’aise et heureuse dans une grande ville. S’il n’y avait pas le satané hiver et le froid mortel, je m’installerais ici pour la vie. Mais pourquoi la France n’est-elle pas québécoise ?

Il était impensable pour moi de quitter le Canada sans avoir chanté dans un espace public. Aujourd’hui donc, après m’être remise de la cuite de la veille, prise avec Gersande, Colin et d’autres, je me suis bougé les fesses pour aller chanter en haut de la ville, sur une grande place du parc Mont-Royal, surplombant les grattes-ciels et le Saint-Laurent. Monsieur R-L m’y a conduite en voiture, une gentillesse, je ne vous raconte pas, il a loupé dix minutes d’un match de hockey décisif pour son équipe, juste pour me rendre ce service. Je m’installe en plein milieu de la place, et après avoir chanté Liberta, j’entends une ronde d’applaudissements venus de tous les coins, qui me fait chaud au cœur…J’ expliqué qui je suis, ce que je fais, et précise bien que surtout, il ne faut absolument pas me donner d’argent, sinon je me retrouve derrière les barreaux. Je leurs dis, si vous voyez quelqu’un qui veut donner, rattrapez le par pitié, il y va de ma liberté !!! J’explique l’électricité, la pédale, l’assistance est conquise et enthousiaste, je suis au septième ciel. En arrivant j’ai volé la vedette à un vieux guitariste qui chantait dans son coin pour des sous. Je lui ai demandé la permission de jouer, en lui promettant une contrepartie financière. Il a eu la gentillesse d’accepter. Au milieu de mon tour, j’explique au public la situation. Mesdames messieurs, je vais laisser Papillon (c’est ainsi qu’il se fait appeler) chanter à ma place. Je lui pique un peu son job cet après-midi, il est donc juste que je lui laisse le micro. Je vous invite, mesdames messieurs, à venir remplir sa boîte de sousous pendant qu’il performe, ça serait chouette et sympathique, ça serait canadien quoi ! Voyant que personne ne se lève pour remplir sa caisse, je m’en saisis et fais un tour de la place tout sourire en allant voir les gens un par un pour leur tirer l’argent que Papillon mérite. En cinq minutes, je lui ramasse plus de vingt dollars canadiens, Papillon est ravi, me remercie mille fois, et va s’asseoir non loin de moi, en me dévorant de ses yeux plein de reconnaissances. Le bonheur que j’ai ressenti à ce moment là, je ne vous raconte pas ! Je devrais faire ça tous les jours ! Je fais mes acrobaties, chante mon petit tour, tout le monde est ravi. Il se passe quelque chose d’assez inédit. Souvent on me lance « aurais-tu une page web ? aurais tu des cd ? », et, voyant plein de blackberrys et d’iphones braqués sur moi, je propose une séance enregistrement en live sur vos gadgets de mes coordonnées internet. Je compte jusqu’à trois et vous pouvez enregistrer les adresses que j’épelle. A trois j’épelle, et les petits appareils enregistrent l’adresse du blog et de dailymotion…Surréaliste ! je termine par Blowing in the wind, remercie chaleureusement, discute avec pleinde gens qui viennet me voir, prennent l’adresse mail pour envoyer les photos qu’ils ont prises avec leurs mégas appareils. Après m’être faite escortée avant le tour, jusqu’à la place, d’abord en voiture par Monsieur R-L, puis à pied par un caporal de l’armée canadienne en civil, c’est un chercheur en physique de la très fameuse université de Mc Gill qui me ramène et porte bonne partie de mes affaires jusqu’au pas de ma porte. En chemin nous avons une conversation surréaliste à propos du choc des ions, de la fusion des atomes, et je ne sais quoi…Je rentre absolument ravie, retrouve ma copine Gersande à la maison, toute contente elle aussi de sa journée, je prends une douche et vais la rejoindre pour regarder Dr House, auquel je suis devenue complètement accroc grâce à elle. Ensuite je pars rejoindre Caty et sa copine dans un steack house, on rigole comme des folles, et on termine la soirée dans un bar à strip-tease devant des tas de femmes à poil et d’hommes réjouis. On a beau être dans un lieu de pêché, l’ambiance est bon enfant, jusque dans les toilettes ou clientes et strip-teaseuses se croisent, et comparent leurs féminité. Je me suis ainsi retrouvée fesses à l’air devant trois strip-teaseuses, qui ont fait un diagnostic assez positif de la rondeur de mon derrière, et m’ont donné moult conseils précieux pour travailler à le raffermir davantage…Surréaliste !!! Vive le Canada !!! A moi la grosse pomme !!!