mercredi 19 mai 2010

Du mouvement!

Ça bouge ça bouge les amis, ça ne s’arrête pas !!! Après Madère, les Canaries, le Maroc, le Sénégal, le Cap Vert, le Brésil, les Antilles, le Canada, je m’attaque à la grosse pomme, the big apple, New York New York !!! Je suis tellement excitée, c’est sans précédent. Une copine de mon frère Laurent, au prénom jubilatoire, Joy, me reçoit chez elle à Manhattan. Je vais chanter dans les rues de la ville aux gratte-ciels, je vais charmer les New-Yorkais et leurs tirer tous leurs dollars !!!! Je suis impatiente, je trépigne, je bous !!! Je prie, je croise les doigts, j’invoque Celui qui m’aime et ma vierge sainte de me protéger de quelconque mésaventure (douanière) qui pourrait m’arriver. Je prends toutes les précautions, billet de retour (merci Papa !) en France, réservation dans un hôtel, histoire de ne pas recommencer la même bêtise que pour le Canada. Normalement, le 23, je serai sur le sol américain, et le 24, je chanterai dans Central Park, c’est trop beau !!! Voilà de quoi terminer ce périple en beauté, en hauteur, en splendeur et majesté ! Et des Starbucks cafés tous les 500 mètres, mais que me faut-il de plus pour être au comble de la félicité ??! Je me vois déjà, attendant que mon frappuccino mocha blanc ultra light sans crème fouettée soit servi, et que ma cigarette soit allumée, en terrasse, pour compter fébrilement les millions de dollars atterris dans ma boîte…

En attendant ça se passe toujours aussi merveilleusement au Canada. Je ne compte plus le nombre de frissons de bonheurs que j’ai eu ces dernières 24h. Je les ai passées dans la campagne de Montréal, à Hudson très exactement, ville équestre et marine, au bord du Saint-Laurent, en pleine nature, à 40mn en voiture de la grande ville. C’est mon ami Colin qui m’a invitée chez lui.

Mais qui est Colin ? Alors, quand j’étais à St-Maarten et que j’ai su que j’allais au Canada, j’ai tapé sur google, crew wanted montréal, histoire de voir si je pouvais naviguer un peu là bas. Je suis tombée sur la page facebook de Colin, et lui ai tout simplement envoyé un message pour lui demander s’il n’avait pas des tuyaux pour me faire embarquer sur une coquille de noix, quelle qu’elle soit. Nous sommes donc devenus amis via facebook, et le lendemain de mon arrivée, nous nous sommes retrouvés… chez Starbuck évidemment ! Nous avons passé une après-midi charmante à nous promener et à faire connaissance, Colin m’a fait voir la belle église de Saint-Joseph, et m’a proposé de participer sur son laser à une course de bateaux la semaine suivante, proposition à laquelle j’ai répondu YES OF COURSE ! N’ayant jamais fait de laser, et ayant toujours vu mon Papa dessus, j’ étais absolument réjouie de pouvoir partager ça avec Colin, et ensuite avec mon Papa. Avant-hier donc, Colin est venu me cueillir chez moi, nous sommes d’abord allés au belvédère du Mont-Royal pour admirer la vue, puis nous sommes rendus à Hudson, la ville où il habite, et navigue. C’est trop mignon comme ville, un vrai décor à l’américaine, de grandes maisons en pierre ou en bois, des petits magasins tellement choux qu’on se croirait dans Main street à Eurodisney , et au Yacht Club, le Saint-Laurent, vaste, gigantesque, au-delà duquel on voit la nature à perte de vue. Nous avons admiré un coucher de soleil flamboyant à couper le souffle, le plus beau de mon voyage je crois, tout ça en mangeant des côtes de proc barbecue à la mode portugaise, un régal pour les yeux et le ventre. Colin est charmant, il ne fait pas de rentre dedans, il est plein de tact et de courtoisie (il ouvre la portière aux dames… !), il en connaît un rayon sur les bateaux, il a parlé à Helen Mc Arthur ! Nous avons discuté voile, Amérique du sud, voyages, de tout et de rien. Il est resté longtemps avec une fille à moitié Danoise par son père, a passé trois semaines au Danemark, et m’a raconté plein d’histoires sur ce pays, pour mon plus grand bonheur. Il m’a gâtée, m’a offert un drapeau du Canada, le bouquin Into The Wild en anglais, et un autre livre d’aventure et de mer, Close to the wind, écrit par Pete Goss, un marin français. L’histoire est assez étonnante ; Pete Goss participait au Vendée Globe, était en bonne position pour gagner, quand il a entendu le S.O.S de Raphaël Dinelli, un autre compétiteur en détresse pris dans un énorme ouragan. Pete a lâché la course pour sauver Raphaël, est arrivé juste à temps, une heure plus tard, le bateau de Raphaël coulait. Il l’a sauvé, a perdu la course, mais a gagné un ami pour la vie, et la légion d’honneur, remise en main propre par Chirac. A l’arrivée, 150 000 personnes étaient là pour accueillir le héro et son rescapé… Les deux livres sont en anglais, ce qui est parfait, étant donné que je dois enrichir mon vocabulaire pour pouvoir moi-même écrire dans cette langue. Après cette belle journée de printemps, au lit tout le monde ! J’ai dormi dans le canapé du salon, d’un sommeil bienheureux, la tête toute pleine de belles images et de belles histoires. Le lendemain, café au lait chaud et pancakes maison ! Colin me traite comme une princesse. Ensuite, direction le garage, on sort les voiles du laser, gilets de sauvetages et tout le toutim, direction le Hudson yacht Club pour préparer le laser. Il fait beau, il fait chaud, mais il n’y a pas un pet de vent. On prépare le laser, on s’en va déjeuner, le vent se lève, on revient au Yacht Club, plus de vent. On attend sagement 18h, je fais une sieste allongée au soleil sur l’herbe au bord de l’eau, magique, mais quand je sors des limes, mauvaise nouvelle, toujours pas de vent, la course est à l’eau ! Pas grave, on va boire un pot à Montréal. Nous allons en haut de l’hôtel de la montagne, tisane pour moi, bière pour monsieur, coucher de soleil sur les grattes ciels, superbe, il fait bon, les québécois sont à la fête, les terrasses sont bondées, ça rigole dans tous les sens, tout le monde est dehors, ça sent l’été ! Colin me raccompagne chez moi, je raconte émerveillée mes dernières 24h à mes gentils hôtes qui me racontent les leurs, beaucoup plus sérieuses, je dîne de fèves et de blanc de poulet devant mon ordi, et me voilà allongée dans mon plumard, relatant, absolument ravie, cette petite tranche de vie québécoise, pleine de charme, de découvertes, et de frissons de bonheurs...